Dans toute société existe une élite reconnue comme telle en raison d'un certain nombre d'attributs comme la fortune, un mode de vie particulier, l'influence sociale et culturelle ou le pouvoir politique. Elle sert de référence ? modèle ou contre-modèle ? aux autres groupes sociaux. Les symboles du statut élitaire se modifient selon les périodes et les groupes qui se considèrent comme l'élite. Ceux-ci orientent fortement la définition des critères d'appartenance à une situation sociale supérieure.
Concernant les élites françaises au XIXe siècle, il s'agit d'étudier leur évolution au cours d'une période marquée par des changements économiques et sociaux importants et par un recul significatif du pouvoir politique des élites traditionnelles.
[...] La Révolution a peu modifié la répartition de la propriété et les formes d'exploitation de la terre. Il en va de même, en ce qui concerne l'ampleur des écarts de richesse et la hiérarchie des groupes dominants, malgré l'édification de nouvelles fortunes. La société française reste profondément inégalitaire. À Paris, en début de période, l'écart entre les moyennes des patrimoines déclarés au sein des groupes extrêmes est de 1 à 10.000 et 68 % des Parisiens meurent sans laisser de biens. À l'inverse, 1 % les plus riches détiennent 30 % de la fortune globale. À la veille de la Première Guerre mondiale 37 % des décédés ne léguaient aucun bien alors que 2,7 % des décédés détenaient plus de 70 % de la valeur des successions.
[...] La noblesse traditionnelle avait tendance à se concentrer sur les activités agricoles. Par leur exemple et leur rôle dans les nombreuses sociétés d'agriculture provinciale, mais aussi le capital qu'ils pouvaient investir, ses membres représentèrent un important stimulant pour l'innovation agricole. Mais la plupart des nobles ont cependant joué un rôle moins actif, utilisant leur revenu dans l'embellissement ou la reconstruction de leurs châteaux. Beaucoup, se sont endettés et ont été amenés à vendre leurs propriétés.
La bourgeoisie du XIXe siècle ne peut être réduite à une classe de propriétaires d'établissements industriels et de financiers, selon une définition marxiste. Ces groupes prirent de l'importance mais, durant la première partie du siècle, et notamment dans les régions les moins dynamiques, a survécu une bourgeoisie d'Ancien Régime, plus nombreuse et composée essentiellement de propriétaires fonciers, de fonctionnaires et de juristes. (...)
[...] HISTOIRE CONTEMPORAINE Anciennes et nouvelles élites Introduction. Dans toute société existe une élite reconnue comme telle en raison d'un certain nombre d'attributs comme la fortune, un mode de vie particulier, l'influence sociale et culturelle ou le pouvoir politique. Elle sert de référence modèle ou contre-modèle aux autres groupes sociaux. Les symboles du statut élitaire se modifient selon les périodes et les groupes qui se considèrent comme l'élite. Ceux-ci orientent fortement la définition des critères d'appartenance à une situation sociale supérieure. [...]
[...] La terre devient un placement moins attractif. Malgré des différences régionales, de manière générale, la productivité agricole n'a pas progressé assez pour contrecarrer la baisse des prix alors que les actifs industriels ont mieux résisté à la dépression et ont profité de la reprise des années 1900. À Lyon, entre le Second Empire et 1911, malgré la crise de la fin du siècle, le taux d'enrichissement des négociants est de (i.e. le patrimoine moyen laissé à leur mort par les négociants en 1911 est près de quatre fois supérieur à ce qu'il était à la fin du Second Empire) et de pour les industriels (soit plus qu'un triplement). [...]
[...] Dans quelle mesure la chute de l'Empire et l'instauration de la République, la dépression agricole et la poursuite de la modernisation économique ont-ils contribué à un renouvellement des élites ? II) Un renouvellement des élites ? A. Le déclin relatif des notables traditionnels Avant 1870 le pouvoir des notables reposait sur la détention de positions fortes dans l'appareil d'État ou dans les institutions représentatives, particulièrement locales. La réussite de la République a été de convaincre la paysannerie qu'elle représentait l'ordre et que le retour de la monarchie serait source de désordre et de révolution. [...]
[...] Idem pour les membres des professions libérales. Au moins jusque vers les années 1870, l'investissement dans la terre assurait un revenu sûr et un rendement satisfaisant du capital. Bien plus, il assurait l'accès à un style de vie et garantissait un statut social. Le rêve de la plupart des industriels et des membres des professions libérales restait de s'enrichir suffisamment et d'acheter de la terre pour adopter une vie de rentier. L'achat de titres d'État permit ensuite une certains diversification des revenus. [...]
[...] Les résultats électoraux éclairent l'effritement du pouvoir des notables traditionnels. R. Locke compare la carte du légitimisme en 1876 à celle du vote légitimiste lors des municipales de : les seules zones de faiblesse sont le Bassin parisien et l'Est : seuls résistent Bretagne et quelques départements de l'Ouest intérieur, le Nord-Pas-de-Calais et, moins nettement, le sud du Massif Central et la Franche-Comté. Les facteurs déterminant la résistance ou le déclin de l'influence des notables traditionnels sont divers. Les transformations économiques d'abord avec la dépression agricole et les difficultés des industries rurales dispersées. [...]
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