Conséquences de la crise du 16 mai 1877, papauté, unification de l'Italie, religion catholique, Darwin, fanatisme religieux, concile du Vatican, démocratie libérale, Léon Gambetta, loi Falloux, Assemblée nationale, Louis Veuillot, réforme intellectuelle, Mac Mahon
Le fond de ce conflit concerne l'Église catholique qui est alliée aux conservateurs. Les milieux intellectuels sont depuis le XVIIIe siècle imprégné de matérialisme anti religieux qui se manifeste de manière diverse : le positivisme d'Auguste Comte, l'évolutionnisme de Darwin et l'esprit scientiste qui progresse avec le développement des sciences. Dans ces milieux, la religion est discréditée et considérée comme contraire à la raison. La religion catholique est particulièrement attaquée comme symbole du refus du progrès et de l'intransigeance dogmatique. Le point de départ de la crise du 16 mai est la question du pouvoir temporel du pape. La papauté a perdu les états de l'Église au moment de l'unification de l'Italie.
[...] Grévy prend le contrepied de la lecture orléaniste de la Constitution. La « lecture Grévy » des institutions fixe une coutume constitutionnelle qui a déterminé le fonctionnement des pouvoirs publics jusqu'à la Ve République. L'installation de la République est marquée par divers éléments : - Le retour des chambres à Paris (palais-Bourbon pour les députés, palais Luxembourg pour les sénateurs) : plus personne n'est à Versailles - La Marseillaise redevient un chant national - La fête nationale est fixée au 14 juillet en référence non pas à la prise de la Bastille, mais à la fête de la Fédération de 1790 (célébrant les un an de la prise de la Bastille). [...]
[...] La religion catholique est particulièrement attaquée comme symbole du refus du progrès et de l'intransigeance dogmatique. Le point de départ de la crise du 16 mai est la question du pouvoir temporel du pape. La papauté a perdu les états de l'Église au moment de l'unification de l'Italie. Les catholiques français critiquent la spoliation de l'Église, ce qui énerve les républicains qui accusent la droite catholique de vouloir déclencher une guerre contre l'Italie par fanatisme religieux. Le ton monte très vite sur cette question, d'où les propos anti cléricaux échangés dans la chambre des députés. [...]
[...] Face à ces attaques, la tradition catholique est incarnée par l'évêque d'Orléans, le Monseigneur Dupanloup. Il a inspiré la loi Falloux. Il est présent sur tous les fronts politiques : il siège à l'Assemblée nationale (1871-1875) et devient sénateur inamovible en 1876 (seul représentant de l'Église au Sénat). Il affronte les débats en tentant de résister au progrès du rationalisme dans la société française. Sous Napoléon III, il avait combattu le ministre de l'instruction publique, qui avait le projet de moderniser l'enseignement féminin et de créer des lycées pour les jeunes filles. [...]
[...] L'esprit de la campagne de 1877 a été celui d'une croisade : Louis Veuillot proclame que le 16 mai a été accompli « non pour défendre le parti conservateur, mais pour sauver l'Église ». L'Église est pourtant sortie gravement atteinte par l'issue de ces élections. Le duc de Broglie ou le maréchal de Mac Mahon ont renvoyé une image conservatrice et réactionnaire, parfois ridicule. Le discours fondé sur la peur du péril rouge, le retour de la Commune. Ce discours a trouvé peu d'échos au sein des « nouvelles couches » qu'évoquait Gambetta. L'argument du dualisme constitutionnel est trop technique et pas assez porteur sur le plan politique. [...]
[...] Mac Mahon est soumis face à la chambre des députés et le Sénat. Une nouvelle crise survient lorsque Mac Mahon refuse de signer le renouvellement des chefs militaires de 10 corps d'armée. Dufaure donne sa démission, mais le président de la République démissionne également. Le motif invoqué est que n'importe quel autre gouvernement lui imposera les mêmes conditions puisqu'il sera républicain. Nous sommes dans une impasse politique avec une issue prévue par la Constitution : les deux chambres se réunissent en assemblée nationale sous la présidence du président du Sénat et élisent un nouveau chef d'État. [...]
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