L'année 1944 reste, pour la condition féminine, une année très mitigée en termes de progrès ou d'évolution.
Pour l'année 1944, les historiens mettent plus volontiers en avant l'obtention d'un droit acquis depuis 1913 en Norvège, depuis 1915 au Danemark, 1919 aux Etats-Unis, 1928 au Royaume-Uni et 1931 en Espagne : le droit de vote pour les femmes. Un siècle après les hommes, les femmes ont enfin le droit de voter et d'être élues, alors que la France est le premier grand pays d'Europe à avoir adopté en 1948 le suffrage masculin dit « universel ». Souvent, les suffragistes ont cru toucher au but, mais le Sénat rejette tous les projets de loi votés par la chambre des députés, de 1919 à 1936.
C'est une ordonnance du gouvernement provisoire de la république, signée à Alger par le général De Gaulle le 21 avril 1944 qui fait des Françaises des citoyennes. Le conseil national de la résistance en en a pris l'engagement en 1943. Si la pression des communistes est forte, De Gaulle n'en est pas moins acquis à l'idée, escomptant l'effet modérateur du vote des femmes; la seule opposition, qui reste très minoritaire, provient des radicaux. Dans la France bouleversée de 1944, la disparition d'un tel archaïsme est inévitable. Concourent à cette évolution les transformations sociales dues à la guerre, la réaction contre la misogynie du régime de Vichy, sans négliger le fait que beaucoup de femmes ont assumé des responsabilités avec courage, voire héroïsme dans le cas des résistantes. Elles votent pour la première fois aux élections municipales le 29 avril 1945 et aux élections de l'assemblée constituantes le 21 octobre de la même année.
Mais le droit de vote en soi n'est pas une révolution, car il ne s'accompagne d'aucune réévaluation des rôles sociaux et familiaux. C'est le même général de Gaulle qui réclame aux Françaises « douze millions de beaux bébés en 10 ans » et qui n'envisage pas d'appeler une femme dans son gouvernement, sauf à créer pour elle un « sous-secrétariat d'État au tricot ».
[...] Ce qui change le plus dans le travail des femmes c'est la nature des emplois. Tout d'abord, elles sont beaucoup moins nombreuses dans l'agriculture ( en 1982 contre plus de 3 millions en 1906). De 1945 à 1965, le nombre des femmes travaillant toute leur vie en famille dans l'agriculture, sans avoir le statut de salarié, diminue de façon considérable. Ensuite et surtout, le nombre de femmes salariées augmente énormément, surtout dans le secteur tertiaire (bureaux et services) en très rapide extension. [...]
[...] Le nombre de femmes utilisant la pilule double entre 1970 et 1980. Mouvements clandestins des années 50 et révolution effective des années 60 Après la guerre de 14-18, les femmes qui ont la chance d'avoir un mari ont aussi le devoir de repeupler la France. La crainte d'un creux démographique fait que, en 1920, la chambre bleu horizon vote une loi réprimant la provocation à l'avortement et à la propagande anticonceptionnelle L'argument invoqué est que la femme volontairement stérile retomberait (noter le re au rang de prostituée La contraception, abusivement assimilée à l'avortement, tombe sous le coup du délit de propagande : la recherche scientifique sur la fécondité ne pourra se développer. [...]
[...] Cette règle garantit la fraîcheur et la jeunesse d'un personnel navigant féminin constamment renouvelé. Une décision de la cour d'appel de Paris, tranchant en faveur du droit du travail d'une hôtesse de l'air licenciée par Air France à cause de son mariage, change la situation. Cependant, pendant leur grossesse, elles travaillent au sol et perdent une partie de leur salaire. Mini conclusion : Dans la France du milieu des années soixante, les mêmes indices se retrouvent : le taux d'activité féminin, qui était resté très longtemps stable, augmente après 1962, accompagnant la scolarisation croissante des filles, tandis que le taux de natalité décroche en 1964 et ne cesse ensuite de décliner; la nuptialité diminue, les divorces augmentent et après 1967 on observe une augmentation des naissances illégitimes. [...]
[...] En 1974, le mouvement change de statuts et prend le nom de C.F.E.I.-Femme Avenir. Il s'affirme alors comme un mouvement de formation politique des femmes, grâce à des sessions de formation, des cours, des conférences, des consultations juridiques. Dès l'origine, le mouvement est lié au parti politique gaulliste, UNR, UDR puis RPR (aujourd'hui intégré dans l'UMP). C'est à Jacques Baumel, à l'époque secrétaire général de l'UNR-UDT que revient l'initiative de la création de mouvements associés au mouvement gaulliste et d'un mouvement féminin à caractère politique qui n'existait pas dans la majorité. [...]
[...] La loi place la contraception dans un cadre strictement médical. De même, l'éducation sexuelle relève désormais des médecins, considérés comme spécialistes bien que leur formation en la matière soit inexistante, excepté pour ceux qui sont passés par le Planning familial. L'opposition conservatrice ne se fait pas attendre. La mauvaise volonté apportée à la mise en œuvre de la loi est telle que les décrets d'application ne sont publiés qu'en 1969 et 1972. Cela retarde évidemment la mise en place des centres d'information. [...]
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