Avant la Première Guerre mondiale, une vingtaine de périodiques naissent : Marguerite Durand (journaliste, comédienne, membre du Tout-paris) fonde La Fronde (équipe entièrement féminine), vite reconnu comme l'un des meilleurs quotidiens (ce qui démontre la compétence des femmes journalistes). Avant 1914, une soixantaine d'associations existe. En 1907, la libre disposition du salaire des femmes mariées est votée sous l'impulsion de l'association de Mme Schmall.
Les femmes comprennent la nécessité absolue de s'unir : en 1901 est créée la Section Française du Conseil International des Femmes (créée en 1888 aux Etats-Unis). Le Conseil National des femmes Françaises regroupe plus de 160 associations (150 000 adhérentes) dans les années 1920.
En 1913, le Président de la République Raymond Poincaré reçoit à l'Elysée les déléguées du 10ème Conseil international des femmes, qui revendique l'égalité des salaires, la coéducation laïque, l'accès à l'enseignement supérieur pour les jeunes filles, la refonte égalitaire du Code civil, l'autorisation de la recherche en paternité, la facilitation du divorce, l'abolition de (...)
[...] Les autres partis font de même, pour des raisons électoralistes, et imposent les mêmes bémols aux revendications, pour épouser la cause du parti. L'Eglise lutte contre les féministes, mais Benoît XV prend position pour le droit de vote des femmes, car elles représentent naturellement l'enfant : le vote féminin, réputé conservateur, apparaît comme un rempart à la Révolution. En 1905 est crée l'Union Féminine Civique et Sociale (André Butillard), et l'Union National pour le Vote des Femmes (Mme Levert-Chotard). En 1927 est fondée la Fédération Nationale des Femmes, dirigée par Aimée Bazy : suffragisme catholique, défense de la famille traditionnelle, propagande très sage. [...]
[...] Les féministes impatientes rejoignent les suffragettes, mettent en place des actions radicales collent des affiches, renversent des urnes, perturbent l'Assemblée (caroline Kauffmann, Hubertine Auclert). Mais ça ne marche pas : la stratégie des candidatures féminines aux élections (illégal, mais elles recueillent de 4 à 27% des voix) est plus efficace, des propositions de loi circulent, le lobbying commence. En 1906, un groupe parlementaire pour les droits des femmes affirme 200 inscrits. Les plus actifs à gauche sont Ferdinand Buisson, Marcel Sembat, Jean Jaurès et René Viviani, à droite Louis Marin. [...]
[...] Le Deuxième Sexe devient une véritable Bible néoféministe. Le Mouvement de la Maternité Heureuse devient en 1960 le Mouvement pour le Planning Familial (suivi par des protestantes et des franc-maçonnes), qui réclame la légalisation de la contraception. Les catholiques et les communistes restent opposés à la contraception jusque la moitié des années 1960. Les catholiques mettent en valeurs les méthodes naturelles (Ogino), tandis que les communistes accusent les forces malthusianistes de vouloir diminuer les forces vives de la classe ouvrière. [...]
[...] Des féministes s'enchaînent aux grilles du Sénat, en perturbent les séances, menacent de révéler la vie privée de certains élus. Aux municipales de femmes sont candidates à Paris seront élues : ces élections sont invalidées par le Conseil d'Etat, mais à Malakoff, en banlieue rouge une élue communiste siège quand même. Le féminisme inquiète à droite, comme à gauche (qui prétend avoir le monopole de la défense des ouvrières). La SFIO reprend la ligne de la IIème Internationale, définie par la révolutionnaire allemande Klara Zetkin (Stuttgart, 1907) : le but est de défendre l'égalité politique, tout en isolant les féministes (considérées comme bourgeoises). [...]
[...] Des groupuscules bourgeonnent, la créativité déborde (tracts, chansons, films, presse). La presse féministe se développe : elle représente 35 quotidiens nationaux, comme Le Torchon brûle (autogéré, sans chef de rédaction ou de rubrique numéros entre 1971 et 1973). L'arme des militantes est l'humour, elles savent provoquer les incidents qui attireront les médias. En avril 1971 est publié le Manifeste des 343 salopes publié par Le Nouvel Observateur et Le Monde : 343 femme, connues ou inconnues, reconnaissent avoir avorté et réclament un IVG libre et gratuit. [...]
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