Chaque génération est désignée par une appellation qui est fonction du contexte historique, des inventions technologiques, des modes, des mentalités.
Une même génération peut se trouver dotée de plusieurs noms, concurrents et divergents, selon la perspective choisie : « génération de l'entre-deux-guerres » (pour mettre l'accent sur le traumatisme de la Première Guerre mondiale et les prises du pouvoir par Mussolini et Hitler qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale), « génération perdue » (expression qui désigne un courant littéraire américain de l'entre-deux-guerres), « génération Krach » (une dénomination qui insiste sur la crise économique mondiale de 1929 et la Grande Dépression), « génération des congés payés » (1936 : le Front populaire et les accords de Matignon)…
[...] Les anciens étaient les détenteurs de connaissances dont leurs descendants tiraient profit. Aujourd'hui, ces anciens sont tout à la fois vieux jeu et hors jeu. Ce n'est pas l'âge qui est le plus déterminant, mais les bouleversements économiques, technologiques, historiques, politiques, éthiques, culturels entre les générations Le fonctionnement traditionnel Le fils apprend du père et du grand-père, la mère apprend à sa fille ce qu'elle a elle-même appris de sa mère et de sa grand-mère, et les secrets d'un savoir-faire ancestral, les recettes locales, les trucs de famille se lèguent par la pratique et les mots, sans que se rompe le fil entre les générations La remise en cause du fonctionnement traditionnel Aujourd'hui, les vieux sont quasi unanimes pour trouver que les jeunes leur manquent de respect, et l'explication la plus souvent avancée est le laisser-faire, le laxisme en matière d'éducation et d'éthique : il n'y a plus de morale La rupture entre les générations La grande cause de la déconsidération des vieux est que les temps changent (Bob Dylan) La domination de la génération plus jeune Dans l'univers scientifique, industriel et technologique totalement accro au nouveau ce sont les jeunes qui savent. [...]
[...] Le conflit des générations est relativement récent. Il est contemporain des sociétés modernes fondées sur le changement, l'innovation, la possibilité et la liberté de choisir Les tensions intergénérationnelles dans les sociétés traditionnelles Dans les sociétés sans histoire (Claude Lévi-Strauss), des rites d'initiation marquent le passage de l'enfance à l'âge adulte ; les épreuves sont acceptées de tous, et valorisantes parce que c'est un grand honneur de ne plus être enfant, être considéré(e) comme une femme ou un homme à part entière. [...]
[...] Comme ceux de la classe 14 ceux qui ont connu la Grande Dépression ou la 2e Guerre mondiale. Simone de Beauvoir raconte dans ses mémoires que c'est l'entrée en guerre qui l'a convertie amenée à découvrir l'interdépendance des existences, la force des choses J-P Sartre et Simone de Beauvoir sont des exemples typiques, qui montrent combien il est difficile de ne pas se sentir d'un temps, d'une génération, quand l'Histoire fond sur tous, s'impose à tous, ne laisse plus personne cultiver son jardin dans son coin. [...]
[...] Quand on regarde avec recul les diverses générations historiques qui ont marqué le siècle dernier, on constate que les générations successives ne se ressemblent pas et, surtout, qu'elles n'ont pas les mêmes chances. L'Histoire n'est pas juste : elle donne beaucoup à certaines générations, peu à d'autres La génération comme destin Naître en ou 1975 ne promet pas du tout le même parcours, la même existence. La plus chanceuse des générations est la génération 68, celles des enfants-rois gâtés du début à la fin de leur vie. Leurs petits- enfants, en revanche, perdent sur tous les tableaux. [...]
[...] Les fractures générationnelles sont objectivement de faible amplitude, et donc les jeunes entrent relativement peu en conflit avec leurs parents. C'est ce qui ressort des réponses données aux enquêtes menées auprès des dernières jeunes générations : la famille, fortement attaquée dans les années 70, est redevenue aujourd'hui une valeur indiscutée, passant souvent avant le travail, les amis et les loisirs. Les 3 dernières décennies ont vu passer des jeunes raisonnables dépolitisés, plus individualistes, assez proches des adultes Une jeunesse autonome Le logement familial n'est plus l'enfer ou la prison, mais un endroit où il fait bon vivre, un lieu que les jeunes ne sont pas particulièrement pressés de quitter. [...]
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