Quand on parle de communisme, il convient de distinguer clairement l'idée -aussi vieille que l'aspiration humaine à la justice au travers de l'égalité: Platon au Ve siècle, Mencius (Chine) au IVe siècle av. J.-C., etc.-, le communisme d'opposition -qui du fait même de son radicalisme ne peut influencer largement l'ordre existant, et auquel on adhère souvent par idéalisme- et le communisme de pouvoir, qui accapare le monopole du politique partout où il l'a conquis, et s'en sert pour transformer profondément la société, l'économie et la culture. Dans ce cours, seul ce dernier communisme sera évoqué.
Le fascisme fut, idéologiquement, presque aussi hostile au capitalisme (du moins au grand capitalisme) que le communisme. Mais, dans la pratique, seul ce dernier abolit, plus ou moins radicalement, la propriété privée des moyens de production et d'échange; le fascisme se contenta d'enserrer de contraintes (planification, cartellisation...) le capital privé.
Face à la démocratie, par contre, le défi fasciste fut au moins aussi radical, puisque, à la différence du communisme, il refusait jusqu'à la notion de démocratie représentative et élective. Mais il faut là tenir compte de la courte durée (1922-45) des principaux régimes fascistes, et de leur faible extension géographique. Le communisme dura trois fois plus longtemps.
Le communisme couvrit par ailleurs un espace immense: à son apogée, un bloc unique s'étendait du centre de l'Allemagne aux rives de la mer de Chine du Sud. Compte tenu de l'énorme poids démographique de la Chine (entre un quart et un cinquième de la population mondiale, suivant le moment), le "monde communiste" renferma jusqu'à un homme sur trois.
[...] Les crises politiques sont plus rares (comme dans toutes les dictatures), mais d'autant plus violentes: les insurrections de Berlin-Est (1953), de Budapest (1956) ou de Gdansk (1970) firent beaucoup pour ternir l'image du communisme soviétique, tout comme la répression du mouvement étudiant de Pékin (1989) celle du communisme chinois. La conjonction des crises politique et économique emporta le communisme européen entier entre 1989 et 1991. Plus contradictoire encore avec le projet de départ est le maintien, voire le renforcement des inégalités. Inégalités sociales: elles se traduisent moins au niveau du revenu qu'à celui de droits très différentiels. [...]
[...] Le communisme dura trois fois plus longtemps. A son apogée, près du tiers de l'humanité Le communisme couvrit par ailleurs un espace immense: à son apogée, un bloc unique s'étendait du centre de l'Allemagne aux rives de la mer de Chine du Sud. Compte tenu de l'énorme poids démographique de la Chine (entre un quart et un cinquième de la population mondiale, suivant le moment), le "monde communiste" renferma jusqu'à un homme sur trois. Dès l'origine, la volonté de constituer un système mondial La Russie soviétique était encore en pleine guerre civile quand, en mars 1919, elle réunit à Moscou le premier congrès de l'Internationale Communiste. [...]
[...] La langue commune est le russe qui, enseigné partout dès le Secondaire, renforce les liens humains entre Soviétiques et leurs alliés. Le pétrole et le gaz proviennent presque exclusivement d'URSS, même au Vietnam ou à Cuba. Ce qui est vrai à l'échelle du bloc l'est davantage encore au sein de l'URSS: les quatorze républiques confédérées n'ont dans les faits qu'une autonomie des plus limitées (elles ne la conquerront qu'en 1991 - pour décider de leur séparation); la répartition à l'échelle du pays continent des spécialisations économiques rend la coopération obligatoire; la Russie d'Europe concentre les meilleures universités, les principaux aéroports et noeuds ferroviaires. [...]
[...] Plus de mondialisation alternative en vue par conséquent. Un pays comme la Chine vise à la fois moins, et plus: devenir d'ici un demi-siècle le nouveau coeur de la mondialité tout court. Conclusion -Une extraordinaire consommation de ressources, d'espérances et d'hommes Le communisme, tout entier tendu vers le sublime but final, a dépensé sans compter. L'environnement a souvent été ravagé, les ressources naturelles gaspillées pour une production fréquemment inefficace. Les hommes ont été considérés comme l'une de ces ressources, parmi d'autres. [...]
[...] L'URSS en est le second exportateur mondial, juste derrière les Etats-Unis. Les bénéficiaires sont les autres pays du bloc et les Etats "progressistes" - ceux qui s'opposent à l'"impérialisme" américain, même quand ils pendent leurs communistes locaux, telle l'Egypte de Nasser. Celle-ci, comme les autres pays de "ligne de front" (Vietnam, Cuba, Corée du Nord, Syrie, Irak pendant longtemps), se voient fournir à bon compte un déluge d'armes souvent sophistiquées, avec les techniciens pour les maintenir et parfois les servir. [...]
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