[...] Les Européens entreprennent parfois des conquêtes coloniales pour des motifs économiques et démographiques. Ils peuvent ainsi convoiter des métaux précieux - légende des trésors de Tombouctou - ou des matières premières nécessaires à leur industrie - cuivre, coton après le traumatisme de la pénurie occasionnée par la guerre de Sécession, caoutchouc et pétrole avec le développement de l'automobile. Ils peuvent également voir dans l'expansion outre-mer un moyen de lutte contre la Grande dépression. Le retour quasi-général au protectionnisme encourage ainsi les pays industrialisés à chercher pour leurs produits des débouchés nouveaux et protégés de la concurrence étrangère. Face à l'essor sans précédent de la population européenne, les gouvernements voient aussi dans les colonies un déversoir pour décongestionner le marché du travail et se débarrasser d'éléments potentiellement dangereux. Ils incitent les pauvres à émigrer. Cependant, ces causes économiques et démographiques sont rarement premières. La plupart des émigrants européens choisissent les États-Unis et non leurs propres colonies.
Des facteurs intellectuels, moraux et religieux expliquent aussi l'expansion du second XIXe siècle. Goût de l'exploration. Multiplication des sociétés de géographie qui soutiennent l'exploration du globe et se lancent des défis (découverte des sources du Nil). Par ailleurs, les Européens désirent évangéliser les indigènes. Les sociétés protestantes rivalisent en la matière avec les ordres catholiques. Les Européens sont persuadés qu'ils appartiennent à une « race supérieure ». Ils se croient investis de la mission de civiliser les « peuples primitifs », ce que Kipling appelle « le fardeau de l'homme blanc ». Ils prétendent également agir par humanité. Ils entendent ainsi lutter contre les épidémies et les famines, apporter les progrès de la médecine et de l'agriculture aux « populations arriérées », mettre fin aux guerres tribales, à la traite des noirs et à l'esclavage qui connaissent une recrudescence au cours du second XIXe siècle autour de Zanzibar (...)
[...] Elle a lieu principalement en Afrique noire. À partir de leurs points d'appuis côtiers, les Européens cherchent à prendre le contrôle de l'intérieur du continent, en particulier du bassin du Congo. La conférence de Berlin qui se déroule de novembre 1884 à février 1885 définit les règles du partage. Mais les autres continents n'échappent pas à cette frénésie de conquêtes. Au point qu'à la fin des années 1890, les puissances européennes n'ont plus que quelques territoires à se disputer et leur rivalité prend un tour très agressif. [...]
[...] Au cours du premier XIXe siècle, la grande affaire de la colonisation française est l'Algérie. En juillet 1830, Charles X envoie un corps expéditionnaire qui s'empare d'Alger puis d'Oran et de Bône dans l'espoir de détourner les Français des difficultés intérieures. Pacification sous la monarchie de Juillet et sous le Second Empire. Sous Napoléon III, Nouvelle- Calédonie, Sénégal, Cochinchine. En dehors de la Grande-Bretagne et de la France, l'expansion coloniale européenne est surtout le fait de la Russie en Asie et secondairement des Pays-Bas. [...]
[...] L'expansion coloniale du second XIXe siècle a de multiples effets sur les populations et les économies indigènes. Elle accroît d'abord la mortalité : guerres coloniales, importation de nouvelles maladies comme la tuberculose, Dans un second temps, elle la fait baisser, grâce à l'arrivée de la médecine européenne et à l'assainissement des zones insalubres qui permettent de lutter contre les épidémies, mais aussi grâce à l'introduction de nouveaux produits alimentaires qui réduisent les famines. Des civilisations millénaires ont du mal à résister au contact brutal avec la civilisation industrielle. [...]
[...] Mais les créoles ont profité des difficultés du pays à l'époque napoléonienne pour se révolter. Simon Bolivar l'un des principaux chefs de la rébellion. En 1824, la défaite des Espagnols à Ayacucho assure l'indépendance de l'Amérique espagnole. Parallèlement, le Brésil, colonie portugaise accède aussi à l'indépendance. Seule la Grande-Bretagne a profité des troubles du début du siècle pour agrandir son empire au détriment de la France, de l'Espagne et de la Hollande. Après la condamnation par le congrès de Vienne de la traite des noirs, le trafic se ralentit nettement. [...]
[...] Le retour quasi-général au protectionnisme encourage ainsi les pays industrialisés à chercher pour leurs produits des débouchés nouveaux et protégés de la concurrence étrangère. Face à l'essor sans précédent de la population européenne, les gouvernements voient aussi dans les colonies un déversoir pour décongestionner le marché du travail et se débarrasser d'éléments potentiellement dangereux. Ils incitent les pauvres à émigrer. Cependant, ces causes économiques et démographiques sont rarement premières. La plupart des émigrants européens choisissent les États-Unis et non leurs propres colonies. [...]
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