Les classes dirigeantes en France au XIXe siècle

Résumé du document

Au XIXe siècle les classes dirigeantes se définissent par le pouvoir économique, le pouvoir administratif et politique et enfin par le pouvoir social et culturel. Elles se distinguent de la bourgeoisie au sens large car cette bourgeoisie englobe aussi ce que l'on appellera plus tard les classes moyennes.
Leur évolution s'inscrit dans un double contexte. D'un côté un contexte d'histoire politique convulsive ( nombreux épisodes révolutionnaires 1830, 1845, 1870 … ) et d'un autre un contexte inscrit aussi dans le lent développement de la société réelle lié à l'évolution démographique ralentie et à la faiblesse de l'urbanisation et de l'industrialisation. Cette évolution diverge de celle des autres pays européens.

Extraits

[...] Il existe une périodisation des classes dirigeantes.Sous la restauration le pouvoir est dominé par les ultras ( les légitimistes issus de l'ancienne aristocratie ) qui s'appuient sur l'Église et la noblesse ancienne. Les ultras cumulent les trois pouvoirs.La révolution de 1830 est une révolution bourgeoise et les notables qui dominent alors vont s'incarner dans la politique menée par Guizot après 1840. Ce qui change c'est qu'ils prétendent rompre avec le favoritisme et le passe-droit d'avant. Le maintien du caractère censitaire du système politique pousse cette nouvelle bourgeoisie à acquérir les signes des élites traditionnelles. [...]

[...] Les conséquences pour les notables sont l'étroitesse des bases sur lesquelles repose le système entraînant un isolement croissant et non perçu d'avec la société réelle et la composition sociale des élites politiques et administratives qui n'est que le résultat d'un jeu de dés pipés aboutit à des scandales qui rappellent la vénalité d'Ancien Régime. La promotion des proches du pouvoir attise le mécontentement. Les bouleversements non prévus ont contribué également à l'échec des notables en France. Sur le plan économique ce bouleversement est lié à la persistance du système économique ancien dans la majorité des campagnes. Sur le plan social l'émergence de théories socialistes et communistes qui se traduisent par des rébellions paysannes ou ouvrières. [...]

[...] Les procédures de concours mises en place à cette époque ( agrégation . ) introduisent une sélection sociale et géographique au profit des familles parisiennes pour les postes les plus élevés. Cependant les concours ont aussi un indéniable caractère méritocratique c'est-à-dire qu'ils ouvrent la haute administration aux éléments les plus brillants : des capacités ou de la bourgeoisie économiquement moyenne ) Une remarquable capacité de résistance ) Heurts à de nouvelles formes de contestation Ces contestations viennent d'une part de leur droite : les élites républicaines sont contestées par les anciens notables qui gardent malgré tout bien de positions fortes notamment en province ou dans certains corps administratifs. [...]

[...] Les nobles représentaient encore le tiers de la chambre en 1871 et en 1919 ils n'en forment plus que le dixième. Dans cette évolution la place des ouvriers n'a pas beaucoup progressé car ils représentaient de la chambre en 1893 et seulement Avant la Première Guerre Mondiale les deux tiers de la chambre appartenaient à la grande ou à la moyenne bourgeoisie, c'est-à-dire au patronat et à la bourgeoisie des professions libérales ; les avocats et les médecins sont 1149 et 62 soit 211 en 1881 sur 560 députés. [...]

[...] Leur évolution s'inscrit dans un double contexte avec d'un côté un contexte d'histoire politique convulsive ( nombreux épisodes révolutionnaires ) et d'un autre un contexte inscrit aussi dans le lent développement de la société réelle lié à l'évolution démographique ralentie et à la faiblesse de l'urbanisation et de l'industrialisation. Cette évolution diverge de celle des autres pays européens. Ces classes dirigeantes correspondent à deux modèles sociaux successifs de part et d'autre des années 1870. Vers 1870 la France des notables laisse place à de nouvelles élites plus démocratiques ou méritocratiques. [...]