Citoyenneté, République, démocratie, France, 1789-1899, 19e siècle français, Turgot, Napoléon, Révolution française, Ancien Régime, Maurice Agulhon, affaire Dreyfus, Lumières, abbé Sieyès, IIIe République, monarchie constitutionnelle, Empire
Ce sont des notions que l'on emploie de manière très courante, elles peuvent apparaitre familières, faciles à manier. Mais, les termes du sujet ne vont pas de soi. Ils ont donné lieu à des définitions très variées en fonction des périodes, et ils ont été l'objet de débats, voire de luttes entre des partisans de conceptions différentes. Le sujet balaie plus d'un siècle, depuis 1789 jusqu'à 1899, c'est une période très dense qui voit se succéder plusieurs régimes (Monarchie constitutionnelle : 1789-1792, 1re république : 1792-1799, Consulat et Empire : 1799-1815 (1804), Restauration : 1815-1830, Monarchie de Juillet : 1830-1848, IIe République : 1848-1852, Second Empire : 1852-1870, IIIe République : 1870-1940). Qu'est-ce qui fait l'unité de cette période ? François FURET a publié deux ouvrages qui envisagent l'unité politique de la France entre la fin du XVIII et du XIXe siècle. La Révolution (1770-1880) de Turgot à Jules Ferry. Dès les années 1770, il y aurait une volonté de réforme, incarnée par l'action du TURGOT.
[...] 33) : au début, l'empire est très limité (il y a quelques comptoirs en Asie et en Afrique, mais compte les « îles à sucre » : Saint-Domingue qui sont caractérisées par le système des plantations esclavagistes). Au cours de la période, il y a deux abolitions de l'esclavage (1794, puis il est rétabli en 1802 par NAPOLÉON ; l'abolition définitive n'abolit qu'en 1848 sous l'impulsion de Victor SCHOELCHER). À partir de 1830 (conquête lancée à Alger), la France va intégrer de vastes territoires en Afrique et en Asie. Débat entre CLEMENCEAU et Jules FERRY : CLEMENCEAU dénonce les revendications coloniales de FERRY. Pour FERRY l'homme blanc doit éduquer les colonisés. [...]
[...] Ce terme connait un pic entre 1792-1794, puis il décline jusqu'aux années 1800. BONAPARTE, quand il met en place le Consulat revendique encore à ce moment- là l'héritage de la Révolution, et se fait appeler « le citoyen-consul ». Le fait de se désigner comme citoyen devient un « marqueur identitaire de gauche » (Vladislav BACZKO). L'appellatif de citoyen connait un nouveau succès à chaque épisode révolutionnaire. Ce mot va être aussi utilisé par les mouvements socialistes : Association Internationale des travailleurs, réunie à Londres en 1864 se caractérise par ce recourt à l'appellatif de citoyens. [...]
[...] Dans les clubs politiques, on revendique la république démocratique et sociale. La démocratie n'est pas forcément associée à des droits politiques, une égalité. Cette définition de la démocratie est portée par des hommes marqués très à gauche. Alexis de TOCQUEVILLE (penseur qui deviendra après 1848 un représentant du parti de l'ordre opposé aux défenseurs de l'ordre) donne une définition intéressante de la démocratie : il estime que la démocratie est un régime politique, mais qu'il s'agit aussi du « développement graduel de l'égalité des conditions sociales », il s'agit aussi d'un « état social caractérisé par l'égalité » groupes s'affrontent sur la dimension sociale de la démocratie : - Le premier regroupe des gens qui revendiquent des titres de l'Ancien Régime - Ceux qui revendiquent l'égalité civile (absence de privilèges, droits égaux pour tous) - Ceux qui envisagent la démocratie comme synonyme d'une meilleure répartition des richesses. [...]
[...] Le terme de citoyen n'est pas lié à la République. Le terme est même employé par des personnages importants de l'état monarchique. Charles Paule de Barentin (ministre de la Justice de Louis XVI) au moment de l'ouverture des États Généraux qui réunissent les trois ordres, prononce un discours où il affirme « citoyen est quelque chose comme un titre anoblissant pour les non- nobles ». À partir d'août 1789, les privilèges du clergé et de la noblesse sont abolis, et la DDHC est proclamée le 26 août. [...]
[...] Les travaux récents montrent que les définitions sont fluctuantes. Une place toute particulière va être portée par les historiens, aux acteurs, à tous les citoyens qui revendiquent des droits politiques : Louis-Sébastien MERCIER (écrivain penseur de la Révolution) l'a qualifiée d'« année sans pareil ». En 1789, la République n'est pas proclamée, mais, les Droits de l'Homme, la fin des privilèges sont autant de décisions qui mettent en place des décisions politiques. Rabaut SAINT- ÉTIENNE (député de la Révolution) parle à propos de la DDHC de l'« alphabet politique d'un monde nouveau » : on aurait pu couper le sujet en 1880 comme le suggérait FURET. [...]
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