République, colonie, Algérie, indépendance algérienne, inégalité économique, De Gaulle, IVe République, Ve République
La guerre d'Algérie (1954-1962) exacerbe les tensions liées à la question coloniale, révélant les contradictions de la politique française face à un empire colonial en déclin. En 1958, la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), dirigé par Ferhat Abbas, marque un tournant majeur. Installé dans des capitales stratégiques, telles que Le Caire, Tunis et Rabat, le GPRA reçoit le soutien des pays arabes, des États socialistes, comme la Chine et la Corée du Nord, ainsi que de la Yougoslavie de Tito. Ce soutien international accentue la pression diplomatique sur la France, forçant le conflit algérien à dépasser le cadre national pour devenir une question globale. Malgré cette internationalisation, le gouvernement français s'obstine à défendre l'idée d'une « grande France » intégrant l'Algérie. Des figures influentes comme Michel Debré, Paul Delouvrier et le général Massu incarnent cette position intransigeante. Massu, en janvier 1960, déclare fermement : « L'Algérie doit rester française », tandis que Delouvrier souligne l'importance de maintenir l'Algérie dans le giron français. Cependant, cette posture ferme contraste avec les réalités du terrain, où les revendications indépendantistes du FLN rendent cette intégration de plus en plus irréaliste. Cette contradiction illustre une France tiraillée entre sa volonté de conserver son empire colonial et l'émergence de revendications nationalistes de plus en plus pressantes. Le refus de reconnaître l'autonomie algérienne souligne l'incapacité de l'État à s'adapter aux mutations géopolitiques de l'époque.
[...] Des récits publiés dans la presse révèlent ces exactions. Par exemple, les lettres de Jean Müller, un ancien responsable des scouts de France tué en 1956, décrivent des scènes d'une violence inouïe : exécutions sommaires, suspects jetés d'hélicoptères par des parachutistes. Ces révélations provoquent un choc dans l'opinion publique, alimentant les critiques des intellectuels et des journalistes. La dénonciation de ces pratiques met en lumière l'ampleur de la dérive répressive de l'État, mais aussi les limites morales d'une guerre qui divise profondément la société française. [...]
[...] L'un des acteurs clés de cette politique fut Jacques Foccart, conseiller spécial de de Gaulle pour les affaires africaines. La France noue ainsi des relations étroites avec des pays comme le Maroc et la Tunisie, où les régimes en place, bien qu'indépendants, restent marqués par la corruption et l'autoritarisme. Par cette politique, de Gaulle cherche à préserver la position dominante de la France en Afrique, tout en maintenant des relations étroites, voire néocoloniales, avec les anciennes colonies. Ce système de "Françafrique" permet à la France de continuer à peser sur les affaires africaines tout en restant maître de ses relations avec ces États récemment indépendants. [...]
[...] Par cette décision, de Gaulle montre qu'il est prêt à sacrifier une partie de l'Empire pour assurer la stabilité politique et l'unité de la France. Les Accords d'Évian = Les négociations qui suivent le référendum de 1961 débouchent sur les accords d'Évian, signés le 18 mars 1962, qui mettent fin officiellement à la guerre d'Algérie. Ces accords constituent une étape décisive dans le processus de décolonisation, car ils reconnaissent l'indépendance de l'Algérie et assurent des droits spécifiques aux populations françaises d'Algérie, les pieds-noirs, ainsi qu'aux harkis. [...]
[...] Ce texte, signé par des personnalités comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et François Mauriac, appelle à l'insoumission et dénonce l'absurdité du conflit. Cette prise de position reflète un changement profond dans l'opinion publique : selon un sondage des Français considèrent la guerre d'Algérie comme le principal problème national, témoignant d'une fracture entre l'État et ses citoyens. Les révoltes au sein de l'armée accentuent cette contestation. Par exemple, le 11 septembre soldats de l'armée de l'Air bloquent leur train à la gare de Lyon, refusant de partir au Maroc pour participer au conflit. [...]
[...] Une répression croissante Une militarisation massive = Pour faire face à l'insurrection menée par le FLN et l'Armée de Libération Nationale l'État français mise sur une militarisation sans précédent en Algérie, marquant profondément la société et l'opinion publique. Entre 1956 et 1962, entre et soldats français sont déployés en Algérie. Cette mobilisation massive, qui inclut de nombreux jeunes conscrits, donne naissance à l'expression « génération des djebels ». Ces jeunes soldats, souvent peu préparés aux réalités de la guerre, se retrouvent plongés dans des combats intenses dans les montagnes algériennes. Cette militarisation, si elle vise à contenir l'insurrection, laisse des séquelles durables dans la mémoire collective française. [...]
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