La chute de la IVe République

Thèmes abordés

République, État, politique, Algérie, insurrection, révolte, salaire, inégalité sociale, IVe République

Résumé du document

Les années 1950 et 1960 constituent une période charnière pour la France, marquée par une forte croissance économique et des transformations profondes dans divers domaines. Cette ère, souvent appelée les Trente Glorieuses, se distingue par une modernisation rapide et une intervention accrue de l'État dans les secteurs stratégiques. Dès les années 1950, la France s'engage dans une modernisation économique sans précédent. L'État joue un rôle central dans ce processus en investissant massivement dans la production et en s'appuyant sur une planification économique rigoureuse, orchestrée par le Commissariat général au Plan. La nationalisation de secteurs clés, comme les banques, les mines, et certaines grandes entreprises, symbolise cette volonté de modernisation. L'exemple de Renault, nationalisé dès 1945, illustre cette transformation. La production de véhicules accessibles, comme la célèbre 4CV, reflète à la fois l'essor industriel et l'amélioration des conditions de vie. Cette industrialisation s'accompagne de changements sociaux majeurs.

Extraits

[...] Dès juillet 1957, l'État met en place des centres de résidence surveillée, tels que ceux de Mourmelon et Saint-Maurice-l'Ardoise, où de nombreux militants algériens sont internés. En 1958, ces centres sont complétés par des camps d'internement comme celui de Lodi, réservé aux membres du FLN et de l'ALN. Ces installations reflètent une stratégie visant à affaiblir l'insurrection tout en renforçant le contrôle sur les populations algériennes. En Algérie, l'arrivée du général Massu à la tête de la 10? division parachutiste en 1957 marque un tournant. [...]

[...] 1958 : Un tournant économique et politique La fin de la IVe République en 1958 ouvre une nouvelle phase pour la France. Avec la mise en place de la Cinquième République, de nouvelles institutions plus stables permettent de renforcer les politiques économiques et industrielles. Ce changement coïncide avec une intensification des échanges commerciaux en Europe. Les entreprises françaises, autrefois dépendantes des marchés coloniaux, se réorientent vers le marché européen, plus dynamique et porteur. Les exportations françaises témoignent de cette transition réussie. [...]

[...] Les intellectuels dénoncent l'absurdité de ce conflit, faisant écho à une opinion publique de plus en plus hostile. En effet, selon les sondages des Français considèrent la guerre d'Algérie comme le principal problème national. Les révoltes militaires sont aussi importantes, par exemple le 11 septembre soldats de l'armée de l'Air, rappelés pour partir au Maroc, bloquent leur train à la gare de Lyon, refusant de participer à la guerre. Des actions similaires se multiplient. À Rouen, en octobre 1955, des soldats saccagent leur caserne et bloquent des camions pour retarder leur départ vers l'Algérie. [...]

[...] Un exemple frappant est la jeunesse. En 1959, des faits divers amplifiés par la presse attirent l'attention sur les « blousons noirs ». Ces « rebelles sans cause » sont perçus comme une jeunesse dépolitisée et sans idéal. Le phénomène des blousons noirs reflète moins une réalité statistique de la délinquance juvénile qu'une construction médiatique de « problèmes de société ». Le Parti communiste, dans un premier temps, soutient ces jeunes fils de prolétaires, mais les qualifie ensuite de lumpenprolétariat et de délinquants. [...]

[...] Durant les années 1950 et 1960, la IVe République apporte des avancées économiques importantes, mais elles sont limitées et s'accompagnent de nombreuses contradictions, illustrant que les Trente Glorieuses n'étaient pas si glorieuses pour tous. D'abord, bien que la croissance annuelle du PIB atteigne dans les années 1950, plaçant la France devant le Royaume-Uni mais derrière l'Allemagne et le Japon, cette progression masque des inégalités. Les ouvriers, et surtout les ouvrières spécialisées, restent au bas de l'échelle sociale. Leurs compétences sont sous-évaluées, comme le montre l'exemple des ouvrières avec un CAP couture, dont les qualifications ne sont pas reconnues dans l'industrie électronique, malgré des compétences similaires en minutie et dextérité. [...]