En histoire, on insiste souvent sur les influences de l'homme d'un côté, et du contexte d'autre part pour expliquer un phénomène. Ainsi, la Révolution de 1789 fut l'œuvre incontestable d'hommes déterminés, mais fut catalysée par un contexte. Pourtant, dans le cas de la Révolution de Juillet, on ne peut pas vraiment voir quel contexte l'a amenée : la responsabilité en revient quasiment entièrement à Charles X. En effet, le régime politique était rigoureusement le même que celui de Louis XVIII : la France entrait progressivement dans la voie du parlementarisme, avec néanmoins ses défauts (suffrage censitaire restrictif, division de la Chambre). La situation économique s'améliorait depuis les destructions de l'Empire, avec l'embryon d'industrialisation qui venait en France, et la situation diplomatique s'améliorait après les humiliations subies après les défaites napoléoniennes. Alors, qu'est-ce qui a amené le règne de Charles X à être un échec lamentable ? Ce fiasco est dû au tempérament de Charles X, qui n'était pas celui d'un chef d'Etat parlementaire, mais aussi à sa vision politique et à ses actions au travers de ses ministres.
[...] Pourtant, ce fut à ce moment précis que les lois sur le sacrilège et du "milliard des émigrés" furent votées (janvier avril 1825), provoquant de vifs débats, mais seulement à la Chambre : le ministère Villèle, et à travers lui Charles avait utilisé cette censure à bon escient, mais dans leurs propres intérêts, ce qui revient à dire qu'elle n'était pas très légale. D'ailleurs, la troisième loi voulue par Charles X (droit d'aînesse) ne passa pas, à cause de l'opposition de la presse. Le gouvernement ne savait alors pas vraiment comment endiguer la presse : en octobre 1826, elle proposa à la Chambre un projet de loi de censure Même Chateaubriand la qualifia de "loi vandale" ! Le ministère Villèle choisit alors de censurer la presse par ordonnance le 24 juin 1827. [...]
[...] Ce ministère dura jusqu'en 1827 (ou début 1828). Il fut déstabilisé par la Chambre des députés, qui lui montrait une hostilité féroce : Villèle faisait partie des "ultras", mais il était modéré pour son parti. Par conséquent, la gauche libérale trouvait qu'il en faisait trop, et la droite ultra qu'il n'en faisait pas assez. Il fut "forcé à démissionner", car en plus de la Chambre, il s'était attiré les foudres de la presse et plus largement de l'opinion publique : il tenta une dissolution de la Chambre, sûr de sa victoire, mais il perdit, au grand regret de Charles qui l'avait intensément soutenu durant la campagne. [...]
[...] Ses ministres étaient d'anciens meurtriers de la Terreur Blanche (ministre de l'Intérieur, La Bourdonnaye). Ce ministère réactionnaire, ignorant, comme Charles des progrès sociaux de la France, allait faire face aux Trente Glorieuses : on comprend mieux pourquoi cette révolution n'a duré que trois jours. L'opposition constante entre la Chambre et le gouvernement, ou entre le Roi et son Président du Conseil avec Martignac, renvoyait à un sérieux problème dans la politique française. Le rôle de la presse Le retour des Bourbons marqua également la fin de la censure. [...]
[...] Charles ou la Restauration impossible En histoire, on insiste souvent sur les influences de l'homme d'un côté, et du contexte d'autre part pour expliquer un phénomène. Ainsi, la révolution de 1789 fut l'œuvre incontestable d'hommes déterminés, mais fut catalysée par un contexte. Pourtant, dans le cas de la Révolution de juillet, on ne peut pas vraiment voir quel contexte l'a amenée : la responsabilité en revient quasiment entièrement à Charles X. En effet, le régime politique était rigoureusement le même que celui de Louis XVIII : la France entrait progressivement dans la voie du parlementarisme, avec néanmoins ses défauts (suffrage censitaire restrictif, division de la Chambre). [...]
[...] Au début de son règne, Charles X demanda à Villèle de créer une loi d'indemnisation des biens perdus par les émigrés pendant la Révolution, la fameuse "loi du milliard des émigrés" (mars 1825). Un moyen de favoriser les "ultras" et les nobles partis à l'étranger pendant la Révolution, qui pourraient être indemnisés pour tous les biens immobiliers volés puis vendus pendant leur absence (la "fermeture des plaies de la Révolution" pour Martignac). Ils considéraient cette loi comme tout à fait légitime, car de toute façon ils n'étaient pas là et que ce n'était pas leur faute si tous leurs beaux hôtels avaient été destinés à d'autres usages pendant la Révolution et l'Empire. [...]
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