Catholiques italiens, Risorgimento, unification de l'Italie, printemps des peuples de 1848, libéralisme italien, congrès de Vienne de 1815, Giuseppe Mazzini, pouvoir politique de l'Eglise, Gioberti, néo-guelfisme, Quarantotto, Pie IX
Le catholicisme et la nation sont deux notions proches : toutes deux relèvent d'un concept de communauté au sein de laquelle les liens sont forts, du même type que ceux au sein d'une famille. En Italie, l'influence de l'Église a été très importante sur les croyants durant le Risorgimento. Le Risorgimento est une période du XIXe siècle, mais également un mouvement d'idées de la même époque. Il s'agit de l'évolution d'une Italie divisée et archaïque héritée du congrès de Vienne, en 1815, vers l'unification politique et nationale qui a lieu en 1861. Or, évoquer les catholiques italiens dans ce contexte, c'est forcément toucher à la question romaine, siège du pouvoir temporel et spirituel de l'Église.
Il faut donc élargir le Risorgimento d'une dizaine d'années en avant, lorsqu'en 1870-1, Rome devient la capitale du royaume d'Italie. Comment à cette date le catholicisme a-t-il changé de pouvoir sur les croyants, et dans quelle situation ceux-ci se situent-ils au terme d'une longue entreprise d'unification nationale ? Nous verrons d'abord comment les catholiques ont cristallisé leur espoir de l'union du trône et de l'autel dans le mouvement néo-guelfe. Après avoir montré le tournant du printemps des peuples de 1848, nous expliquerons comment libéralisme et catholicisme se sont retrouvés opposés et quelles conséquences cette opposition a eues sur la conscience des catholiques.
[...] La formule de religion d'État n'était plus, selon lui, adaptée à l'époque, et Rosmini préconisait la réalisation d'un système politique d'inspiration chrétienne excluant toute forme de despotisme. C. Gioberti et le néo-guelfisme contre les Jésuites En 1835, le Dalmate Niccolo Tommaseo réclamait l'unification de l'Italie dans son ouvrage Dell'Italia. Il croit en l'affirmation conjointe du christianisme et de la liberté. Cela anticipe de quelques années le mouvement néo-guelfe, mouvement religieux et patriotique nationaliste. Les néo-guelfes sont des réformistes de l'Église, ils veulent une union de l'État et de la religion (contrairement à Tommaseo qui voulait séparer les deux). [...]
[...] Le nouveau Code civil du royaume, en 1865, sécularise le mariage. À l'exception des paroisses, les institutions religieuses n'ont plus le droit d'avoir d'autres biens immobiliers autres que ceux de leur propre siège. Les prêtres doivent faire leur service militaire. Les catholiques sentent donc leur mode de vie écrasé par l'État et regrettent le temps du roi de Naples, du grand-duc de Toscane et des ducs de Modène et de Parme. Il n'y a pas de concordat possible cependant, car le pape ne reconnaît pas le Royaume, pour lui la révolution n'est pas un motif légitime pour acquérir un territoire. [...]
[...] La disparition du pouvoir temporel (1870) Mais la volonté de Cavour n'est pas vaine, puisque dix ans après son exhortation au pape, Rome tombe et devient la capitale du Royaume italien. Le choix en 1864 de faire de Florence la capitale du Royaume montrait que le roi renonce Rome capitale. Mais pour Garibaldi, Rome est un symbole, il faut en faire la capitale. Il lance une expédition sur Rome en 1867, mais est battu par les troupes françaises qui protègent la ville. [...]
[...] Les jésuites, un ordre catholique s'opposent à cette attitude : ils pensent que l'Italie ne sortirait pas grandie d'une unification autour du pape. Le père Luigi Taparelli, frère de Massimo d'Azeglio, dit dans Della nazionalità, paru en 1847, qu'un territoire dominé par un étranger n'est pas esclave pourvu que son identité nationale soit préservée. En 1845, le jésuite Carlo Curci dénonce ceux qui, à travers la religion, « veulent aboutir à des transformations révolutionnaires ». Toutefois, les positions adoptées par les Jésuites étant hostiles à celles de la majorité de la population, le Piémont, en même temps qu'il accorde les droits politiques aux non-catholiques, supprime l'ordre de la Compagnie de Jésus. [...]
[...] En Italie, l'influence de l'Église a été très importante sur les croyants durant le Risorgimento. Le Risorgimento est une période du XIXe siècle, mais également un mouvement d'idées de la même époque. Il s'agit de l'évolution d'une Italie divisée et archaïque héritée du congrès de Vienne, en 1815, vers l'unification politique et nationale qui a lieu en 1861. Or, évoquer les catholiques italiens dans ce contexte, c'est forcément toucher à la question romaine, siège du pouvoir temporel et spirituel de l'Église. [...]
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