Sous le règne de Louis-Philippe (9 août 1830-24 février1848), la population des campagnes atteint un apogée qui confine à la surpopulation : la paysannerie est encore et de loin la fraction la plus nombreuse de la population française. Dans l'ensemble, le taux de natalité est supérieur aux taux urbains malgré les recommandations répétées de quelques notables incitant aux pratiques malthusiennes (notamment dans le Beauvaisis). L'enfant, utilisable dans l'exploitation agricole, est un revenu monétaire potentiel.
Le taux de mortalité baisse plus vite que dans les grandes villes, plus en raison de l'atténuation des crises de subsistance et de l'amélioration de la nourriture quotidienne qui renforce la résistance aux épidémies que du fait des progrès de l'hygiène et de la médecine (encore réservés à une part réduite de la population).
[...] Les campagnes en France sous la monarchie de Juillet Chronologie Une population pléthorique Sous le règne de Louis Philippe août 1830-24 février1848), la population des campagnes atteint une apogée qui confine à la surpopulation : la paysannerie est encore et de loin la fraction la plus nombreuse de la population française. Dans l'ensemble, le taux de natalité est supérieur aux taux urbains malgré les recommandations répétées de quelques notables incitant aux pratiques malthusiennes (notamment dans le Beauvaisis) L'enfant, utilisable dans l'exploitation agricole, est un revenu monétaire potentiel. [...]
[...] Le désenclavement des campagnes Les interrelations sont facilitées par l'œuvre impressionnante de la monarchie de Juillet en faveur des routes, ponts, canaux La loi Thiers du 21 mai 1836 délimite les attributions des campagnes et impose au budget communal l'entretien des chemins vicinaux. Le but des dirigeants ne se limite pas à la volonté de donner une impulsion à l'activité économique, mais revêt également une dimension morale et politique en voulant mettre en contact les civilisations urbaine et rurale. Ce bouleversement des voies de communication au profit de l'industrie et du commerce, bénéficie indirectement à l'agriculture. [...]
[...] C'est un lent processus d'uniformisation des civilisations rurales qui se déclenche dès lors que les principaux obstacles au rayonnement des villes sont surmontés. Au contact croissant de la ville, la paysannerie évolue, moins par un dynamisme interne que par des facteurs d'impulsion exogènes. Les masses rurales sont au départ circonspectes devant le perfectionnement de l'outillage et plutôt réfractaires à l'investissement : l'achat des machines n'est pas une priorité pour les exploitants qui préfèrent épargner pour acquérir des parcelles que pour améliorer celles qu'ils ont déjà. [...]
[...] Les anticipations de Michelet sont ainsi vérifiées. Bibliographie ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet, QSJ GAVIGNAUD G., Campagnes en France au XIXème, Ophrys 7 août 1830 Révision de la Charte : l'âge minimal de l'électorat passe de 30 à 25 ans Lois de 1831 : -21 mars : élection des conseillers municipaux -19 avril : abaissement du cens électoral de 300 à 200F 4 juin 1832 : début de l'insurrection vendéenne juin : délimitation restrictive du corps électoral des conseillers généraux 28 juin : loi Guizot 21 mai 1836 : Délégation de l'entretien des chemins vicinaux aux budgets communaux 11 juin 1842 : Plan d'ensemble du réseau ferroviaire Mars 1847 : abaissement du cens électoral à 100 F 2 mars 1848 : instauration du suffrage universel L'image du monde paysan : la littérature découvre la ruralité La littérature offre une vision diversifiée des masses rurales auxquelles elle s'intéresse enfin : George Sand dépeint des personnages attachant alliés au charme de la nature et cultivant une certaine forme de raffinement (La mare au diable, 1848) tandis que Balzac associe la paysannerie à la sauvagerie et à une conscience politique encore résolument bonapartiste (Goguelat, dans Le médecin de campagne publié en 1833, vit toujours dans le souvenir ému de l'empereur). [...]
[...] affirme-t-il alors, avec une conscience aigue des inégalités. Aussi, note-t-il à propos des ruraux, lapidaire, Ils font le vin, et la ville le boit En ce sens, Michelet est précurseur puisqu'il entrevoit déjà le rôle crucial des villages de la France de 1848, et ne limite pas la campagne à son poids démographique. [...]
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