Britishness, monde, britannique, Angleterre
Depuis l'Acte d'Union de 1801, donnant naissance au Royaume-Uni de Grande- Bretagne et d'Irlande, l'espace dominé par Westminster est non plus anglais mais britannique.
Dès lors, l'élaboration d'une identité proprement britannique s'impose. En effet, il se développe, alors, chez les élites un véritable sentiment d'appartenance à une communauté britannique, incarnée par la notion de « Britishness ». Cependant le monde britannique de 1815 à 1931 s'est transformé. Simple Royaume unifié en 1815, il se double, au cours de la période d'un empire formel et informel. Face à cette réalité nouvelle une question se pose alors :
Face à un période d'extension et de mutations profondes du monde britannique, de 1815 à 1931, la notion de « Britishness » recouvre-t-elle, en son sein, les mêmes réalités tout au long de la période ou tend- t-on vers une redéfinition de ses caractéristiques ?
[...] Ainsi, les organisations conservatrices, telles que la Primose league ou encore la Federation league se font le relais de cette idéologie alors que les grands artistes et intellectuels, eux, n'ont de cesse de louer les « héros de l'Empire ». Comme nous l'avons vu plus haut, l'immigration participe à la propagation de l'identité britannique dans l'Empire. Elle s'affirme également comme un vecteur d'identité efficace au sein de l'Empire informel. En effet, nous pouvons aisément remarquer une immigration intensive du Royaume-Uni pour cet espace, composé de l'Amérique latine, des Etats-Unis ou encore de la Chine. Face à la Grande Famine entre 1845 et 1849 un nombre important d'immigrés irlandais trouvèrent refuge aux Etats-Unis, par exemple. [...]
[...] Une telle réalité se traduit, par exemple, dans les colonies de peuplement par la mise en place d'assemblées ou de gouvernements responsables. Ces dernières participent, en vérité, plus largement au succès d'une politique d'association et non d'assimilation mise en place, dans l'ensemble de l'espace colonisé, par le gouvernement britannique. Les britanniques ne veulent pas rendre le colonisé « semblable » au colonisateur, ils veulent au contraire l'intégrer dans l'ensemble colonial en lui trouvant une place conforme à sa culture et à son histoire. [...]
[...] Au sein du territoire métropolitain, lui-même, la « Britannité » aborde plusieurs visages. En effet, alors que les fondements du système britannique semblent être comme calqués sur un modèle anglais, les écossais et les gallois, eux, conservent leurs spécificités à des degrés différents. L'Angleterre semble être, en vérité, le socle de la « Britishness ». En rassemblant, progressivement, l'ensemble des îles britanniques en un Royaume unifié, à travers les Actes d'Union de 1707 et 1801, elle apparait comme un espace hégémonique au sein du Royaume-Uni. [...]
[...] En vérité le colon incarne la « Britannité » dans le monde. Pendant toute l'époque victorienne millions de britanniques, de toutes origines, migrent en direction des colonies. Ils exportent un système de valeurs propres à la « Britannité ». Dès lors, ils apparaissent aux yeux des indigènes comme un peuple unifié, ces derniers ne faisant la distinction entre un colon anglais ou irlandais. Mais cette « Britannité », qu'ils exportent s'exprime différemment selon les espaces. Dans les colonies de peuplement, par exemple tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore le Canada, l'impact de la « Britannité » se ressent plus vivement, les indigènes ayant plus facilement adoptés les modes de vie britanniques (sports, langues etc ) ainsi que ces institutions politiques, que dans les autres territoires de l'Empire. [...]
[...] Irlande : volonté indépendantiste depuis le soulèvement de Dublin à Pâques en 1916. Face à une poussée sans précédent des nationalismes dans l'Empire britannique, la « Britannité » semble s'affirmer dans la lutte et en opposition à ces contre modèles identitaires. Une influence britannique maintenue : le pragmatisme britannique en action Le 11 décembre 1931 le statut de Westminster donne force de loi au rapport Balfour. C'est l'aboutissement d'un processus ancien qui consacre le « Commonwealth des nations ». Un tel fait peut certes apparaitre comme une limite dans la politique purement impérialiste britannique, ses dominions étant désormais dotés de leur pleine souveraineté intérieure et extérieure. [...]
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