La bourgeoisie lors de la révolution industrielle

Thèmes abordés

Bourgeoisie lors de la révolution industrielle, capitalisme industriel, bourgeoisie, patronat, Rothschild, Boucicaut, administration napoléonienne, Polytechnique, élites rurales, fonction publique, notable, libéralisme, Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastia

Résumé du document

La révolution industrielle est un phénomène durable, né en Angleterre au XVIIIe et qui s'est propagé en Europe au XIXe. L'expression a été créée par les philosophes au milieu du XIXe (Engels, John Stuart Mill et Marx). Cette expression est contestée par les historiens actuels qui ne veulent pas parler de révolution, mais d'une industrialisation de la société. Cette révolution industrielle affecte d'abord les techniques, en 1769 Watt invente la machine à vapeur, à partir de cette invention on va voir se développer de nouvelles techniques dans de nombreux domaines avec l'utilisation du charbon à des fins industrielles ainsi que le développement des machines qui remplace le travail des hommes dans l'industrie textile et dans la métallurgie. Après ce premier temps de la révolution industrielle qui touche les techniques, la révolution touche les affaires.

Extraits

[...] Dans ce contexte on exalte l'esprit d'entreprise. La bourgeoisie de cette période à bonne conscience, cela s'incarne dans les figures de Guizot ou de Thiers. La bourgeoisie est bien dépeinte dans le roman de Jean-Paul Sartre, La nausée qui se place au Havre au XIXe siècle. Ce roman montre bien cette orientation de la bourgeoisie vers des valeurs repliées vers elle-même, individualistes et libérales. [...]

[...] La bourgeoisie veut le progrès dans la sécurité et veut la liberté dans l'ordre. Le gouvernement idéal pour la bourgeoisie au début du XIXe est la monarchie constitutionnelle, avec un État qui se bornera à servir l'intérêt public. L'État n'a pour fonction que de garantir l'ordre, il n'est qu'un appareil au service de la nation et de l'économie. Cette idéologie libérale veut réserver le pouvoir politique à ceux qui sont considérés comme dignes de l'exercer, donc les propriétaires et les intellectuels. [...]

[...] On crée des concours spécifiques pour tous les grands corps de l'État. En général, les carrières administratives supposent une fortune personnelle. D'un point de vue sociologique, il y a des tensions au sein de la bourgeoisie. Ces tensions se marquent topographiquement (à Paris la Seine forme une frontière, sur la rive droite on trouve les banquiers, la bourgeoisie riche et la noblesse d'Empire alors que la rive gauche accueille les étudiants, les professeurs, les intellectuels, les juristes). En province on voit une opposition entre les notables urbains qui sont dans la haute administration, le droit et les affaires et les élites rurales qui sont représentées par l'ancienne noblesse de l'ancien régime. [...]

[...] Au milieu du XIXe siècle apparaissent les 200 familles qui se partagent l'administration des grandes sociétés et qui cumulent leurs activités (les frères Pereire interviennent dans 19 compagnies). Cette bourgeoisie d'affaires entretient des liens étroits avec la politique. L'autre composante de la bourgeoisie est celle issue de l'administration napoléonienne. Le critère de sélection pour l'accès aux fonctions administratives sous l'Empire était l'argent, car les études coûtent et le train de vie des fonctionnaires de l'État était élevé. Les diplômes étaient réservés aux plus riches, les fonctions administratives étaient ouvertes aux plus riches. [...]

[...] Après ce premier temps de la révolution industrielle qui touche les techniques, la révolution touche les affaires. On voit se développer le capitalisme industriel, le grand commerce avec les grands magasins, le secteur des transports se développe avec le boom des chemins de fer. Le capitalisme financier se développe avec l'essor des banques qui fournissent des crédits à long terme pour soutenir les industries. C'est dans ce contexte de développement économique, que nous avons voir apparaître une bourgeoisie divisée dans sa composition mais unie dans son idéologie (II). [...]