Seconde Guerre Mondiale, France, bilan, mémoire, mémoire officielle, mémoire disputée, mémoire gaulliste légitimée
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, la France est à la fois vainqueur et vaincue :
– Vaincue car elle a été dirigée par un gouvernement lui-même issu de la défaite, qui a collaboré avec l'occupant (1940–1944 « les années noires »). Ce régime s'appelle françaises ou encore Régime de Vichy, et met en oeuvre une politique antidémocratique, notamment car il développe une politique de répression et d'exclusion des juifs. Même si Pétain n'est pas à la tête d'un régime autoritaire, il a une responsabilité de l'État français dans la déportation des juifs.
– Vainqueur car elle a pris part à sa propre libération ; la Pologne, elle, ne s'est pas auto-libérée. La France, grâce à des actes résistants, s'est auto-libérée. Vichy, en 1945, est considérée comme une parenthèse et tombe aux oubliettes. De Gaulle dit : « la République n'a jamais disparu ». Les français auraient été unanimement résistants. La résistance va beaucoup prendre d'importance après le débarquement. Cette mémoire refoulée ressurgit à partir des années 1970 ; de Gaulle démissionne en 1969 et meurt en 1970.
[...] Lorsque Pétain meurt de vieillesse en 1951, le colonel Rémy (gaulliste) annonce sa pensée : pour lui, durant la guerre, Pétain était un bouclier qui protégeait les français ; c'est la thèse de l'épée et du bouclier De Gaulle serait l'épée, qui a poursuivit le combat du bouclier qu'était le bon Pétain le protecteur Pierre Laval, le premier ministre sous le régime de Pétain apparaît comme le collaborateur, le mauvais Laval celui qui tirait les ficelles. La mémoire gaulliste a donc continué à gagner du terrain. De 1958 à 1962, de Gaulle est au pouvoir et règle la crise algérienne. Une fois que la paix est revenue en 1962, de Gaulle fait transféré les cendres de Jean Moulin, résistant mort sous la torture, au Panthéon, le 19 décembre 1964 (voir page 280). [...]
[...] Problématique : En quoi peut-on parler de conflit de mémoire pour la Seconde Guerre Mondiale ? I. Bilan en 1945 : A. Un pays dévasté : En France, les pertes matérielles et les destructions sont nettement supérieures pour cette Seconde Guerre Mondiale que pour la Première. Les pertes démographiques sont moins importantes. Un quart des immeubles français sont détruits, seules 25% des locomotives restent en état de marche. Le trajet Paris-Strasbourg prend quinze heures. Beaucoup de machines issues de la deuxième Révolution Industrielle ont été redirigées vers l'Allemagne, et le nombre d'usines en fonction est dérisoire. [...]
[...] Paul Touvier : chef de la milice lyonnaise dont le procès a eu lieu en 1994, alors qu'il avait été gracié en 1971, coupable de complicité de crime contre l'humanité (il a fait exécuté sept juifs en 1944). Il meurt dans les prisons en 1996. Maurice Papon : préfet de la Gironde pendant la Seconde Guerre Mondiale, et qui poursuit ses fonctions par la suite. Il est condamné entre 1997 et 1998 pour complicité de séquestration à dix ans de réclusion criminelle, et meurt en 2007. C. Vers une «juste» mémoire (1995 - . ) Jacques Chirac est élu en 1995 (cf. document 3 p. [...]
[...] Un pays moralement déchiré : La Seconde Guerre Mondiale est une guerre idéologique, opposants des bons français aux mauvais français résistants et collaborateurs. A alors lieu une épuration sauvage : elle a été évalué de à exécutions de collaborateurs, dont 80% eurent lieu alors que les combats n'étaient pas encore terminés, de 1944 à 1945. Un Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) est mis en place et dure de juin 1944 à1946. Ce gouvernement s'oppose aux épurations, et crée des tribunaux ainsi qu'une justice spéciale. Les chiffres ont été bien moindres. [...]
[...] De nombreux films ont été tournés en mémoire de cette guerre et des résistants, tels que Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls, La grande Vadrouille de Gérard Oury, et bien d'autres encore. III. Vichy, un passé qui ne passe pas : Ce titre fait référence à un ouvrage d'Henry Rousso. Sa démarche était de s'intéresser au futur du passé. A. Trois vecteurs principaux à partir de 1970 : Le cinéma : Les cinéastes jouent un rôle premier dans cette redécouverte de l'histoire, malgré que ce sujet soit plutôt tabou : Le chagrin et la pitié par exemple, de Marcel Ophuls, a été tourné en 1969 et diffusé en 1971, mais ne passera à la télévision qu'en 1981 ; cela témoigne d'une certaine gène. [...]
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