L'Angleterre et les grandes réformes (1850-1890)

Résumé du document

L'élargissement du corps électoral entraîne la transformation du jeu politique avec en particulier la constitution de partis (au sens moderne du terme), en remplacement des coteries qui existaient jusqu'alors. Les tories furent les premiers à procéder à cette mutations : Robert Peel, ministre de l'Intérieur ayant procédé à l'émancipation des catholiques (1829) rédigea en 1834 le « manifeste de Tamworth » qui annonçait son acceptation de la réforme électorale de 1832 (...)

Extraits

[...] Il faut pourtant nuancer les termes. Pas de constitution au sens de document écrit, codifiant les rapports des pouvoirs publics entre eux. Pas non plus de véritable séparation des pouvoirs : Bagehot préférait la notion d'équilibre Car le modèle de Westminster repose sur la souveraineté parlementaire, au point que l'Angleterre est fréquemment qualifiée de mère des Parlement En son sein, les Communes exerçaient une prépondérance de fait, mais les Lords pouvaient repousser toute loi qui leur déplaisait. Le pouvoir des Communes venait essentiellement du contrôle qu'elles exerçaient sur le gouvernement, à qui le soutien d'une majorité était indispensable. [...]

[...] Les grandes réformes (1850-1890) A. La naissance des partis politiques modernes L'élargissement du corps électoral entraîne la transformation du jeu politique avec en particulier la constitution de partis (au sens moderne du terme), en remplacement des coteries qui existaient jusqu'alors. Les tories furent les premiers à procéder à cette mutations : Robert Peel, ministre de l'Intérieur ayant procédé à l'émancipation des catholiques (1829) rédigea en 1834 le manifeste de Tamworth qui annonçait son acceptation de la réforme électorale de 1832 et reconnaissait la nécessité de procéder à de nouvelles réformes, véritable acte de naissance du parti conservateur. [...]

[...] Il accéda à la tête du parti en 1867 et dirigea le pays à 3 reprises (1868-1874, 1880-1886, 1892-1894). Son alternance avec Disraeli devint le symbole du bipartisme anglais. Mill développe dès 1823 l'idée selon laquelle l'Utilité, c'est à dire fournir la plus grande satisfaction au plus grand nombre, devrait être à la base de toute action politique. Il combattit en faveur de la réforme électorale et se fit le défenseur des droits des femmes. [...]

[...] Plusieurs lois complétèrent ce dispositif : le scrutin secret fut instauré (1872), une loi sur la corruption (1883) limita les dépenses électorales . En 1884, une loi de représentation du peuple donnait le suffrage aux ouvriers agricoles : 29% de la population adulte disposait désormais du droit de vote. Seuls les domestiques, les indigents et les femmes demeuraient exclus. L'extension du droit de vote avait alarmé certains qui voyaient poindre la domination de l'ignorance sur l'instruction (Walter Bagehot) : un effort fut entrepris simultanément pour lutter contre l'analphabétisme. L'Education Reform Act de W. [...]

[...] Son mariage avec Albert de Saxe-Cobourg (1840) suscita de nombreuses critiques. Entre 1840 et 1850, Victoria fut la cible de 5 attentats. En 1854, elle menaça d'abdiquer devant la virulence des attaques dirigées contre le prince Albert, accusé de sympathie avec la Russie, à quelques semaines du début de la guerre de Crimée. Dans les années 1870, un puissant mouvement républicain se développa, et la défense des institutions monarchiques devint un des objectifs du parti conservateurs. Un subit retournement de l'opinion se produisit pourtant en quelques années et la reine devint l'objet de la vénération populaire, symbole de la continuité de l'État et de la grandeur impériale. [...]