L'Angleterre, qui avait été l'âme de toutes les coalitions contre la France au nom de la défense de l'équilibre européen, entendait faire prévaloir ce principe après que le congrès de Vienne avait réorganisé en 1815 la carte de l'Europe. Par ailleurs, les Anglais se lancèrent dans de vastes entreprises coloniales, où leur suprématie s'afficha magistralement tout au long du XIXe siècle : en un siècle, l'empire britannique doubla pratiquement de superficie pour couvrir, en 1914, 32M de km² et commander à 450M d'habitants, soit le quart de l'humanité ! Cet état de fait suscita chez les Anglais la certitude de constituer une nation promise à un destin supérieur et leur fierté nationaliste les amena à porter jusque dans les années 1870-1880 un intérêt moindre aux affaires européennes (...)
[...] Il fallut 1903 pour que soit résolu le problème de la frontière avec l'Alaska. Sujettes à l'attraction du puissant voisin américain, ces provinces étaient en outre déchirées entre anglophones et francophones ; ayant trouvé un chef de file en la personne de Louis Joseph Papineau, ces derniers fomentèrent en 1837 une révolte qui fut rapidement réprimée. L'Afrique australe fut le dernier endroit où les Anglais prirent pied ; acquise sur les Hollandais en 1815, la colonie du Cap était peuplée de fermiers afrikaners, qui y avaient instauré une économie marquée par la pratique de l'élevage extensif dans le cadre de grandes exploitations esclavagistes. [...]
[...] L'Angleterre ne pouvait donc influer directement sur le cours des événements que dans les colonies de la Couronne. Ex de l'élimination de l'industrie textile trad. en Inde mais une importante production locale se développe autour de Bombay dans les années 1870 à l'instigation de la bourgeoisie indigène et la sidérurgie avec la Tara Iron and Steel Company fondée en 1907 et l'industrie du jute constituaient des pôle du développement industriel indien. Si celui-ci demeura modeste jusqu'à la 1e GM, ce fut bien davantage en raison du manque de capitaux locaux, des coûts de production élevés et de la pauvreté de la grande masse de la population. [...]
[...] La question d'Orient L'empire ottoman faisait figure homme malade de l'Europe dont la disparition annoncée était attendu avec impatience tant par les Russes que les Autrichiens. Au nom de la communauté ethnique et religieuse, les Russes soutenaient le mouvement proserbe qui servait au mieux leurs intérêts en entretenant sur le flanc sud de l'Autriche un foyer d'instabilité permanent. Raisonnant en termes de protection de la route des Indes, l'Angleterre se faisait l'avocat du statu quo. En 1854, elle s'était retrouvée alliée à la France contre les Russes pour les empêcher d'occuper les provinces de Moldavie et de Valachie au nom de la défense des populations chrétiennes. [...]
[...] À la suite du congrès de Berlin, qui semblait rendre à l'Angleterre sa prééminence en Europe, la popularité de Disraeli atteignit des sommets. Il avait réussi à faire rentrer son pays dans le concert des nations mais pas à mettre un terme durable à son isolement. Pratiquant une politique au coup par coup, l'Angleterre se berçait d'illusions. Cette attitude n'allait pas tarder à se révéler stérile et la réalité à s'imposer crûment : c'était en Europe que se trouvaient les plus sérieux concurrents, et les ignorer ne servirait à rien. [...]
[...] La politique de ne se mêler de rien est la bonne Lord Stanley, conservateur en 1866. Gladstone, Premier ministre en 1879 énumérant en un discours célèbre les grands principes qui guidaient la politique étrangère de son pays, soulignait après amour de la liberté et le souci de cultiver le concert de l'Europe la nécessité de ne souscrire aucun engagement contraignant De fait, après avoir participé à la guerre de Crimée aux côtés de la France en 1854-1856, l'Angleterre se contenta par la suite d'assister en simple spectateur aux grandes manœuvres diplomatiques européennes. [...]
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