C'est au début des années 1880 que l'hégémonie anglaise se trouva remise en question : en Europe, l'Allemagne s'affirmait comme un concurrent dangereux tant sur le plan économique que diplomatique ; et dans le reste du monde, l'expansion coloniale devenait moins aisée au fur et à mesure que les autres nations se plaçaient sur les rangs. Toute une tradition historiographique voit dans cette décennie le début d'un irréversible déclin : à y regarder de plus près, ce scénario semble erroné, l'Angleterre offrant le spectacle d'un pays non sur la défensive mais parvenu à maturité, pouvant prétendre au leadership mondial et faisant preuve d'une faculté d'adaptation peu commune (...)
[...] Se posa la question du droit de vote des femmes. Écartées de la vie politique nationale en 1867, elles avaient obtenues en 1869 le droit de vote au niveau local, puis en 1907 le pouvoir de siéger dans les conseils municipaux et les conseils de comtés. C'est dans la bourgeoisie que naquit un mouvement d'émancipation politique des femmes : l'Union nationale des sociétés pour le suffrage féminin, fondée en 1897. En 1903, le mouvement suffragiste se vit doubler par les suffragettes d'Emmeline Pankhurst, fondatrice de l'Union sociale et politique des femmes, organisation beaucoup plus radicale qui n'hésitait pas à recourir à la violence (manifestations, incendies volontaires . [...]
[...] Suprématie coloniale et révisions diplomatiques A. L'empire parachevé L'Afrique demeurait en 1880, le seul continent relativement épargné par la pénétration européenne, et les anglais étaient avant tout préoccupés de s'assurer des points d'appui sur la route des Indes. De fait, leur présence se limitait à une bande côtière plus ou moins profonde, l'arrière pays demeurant mal connu. Une seconde route passait par la Méditerranée, l'isthme de Suez et la mer rouge. L'acquisition de Malte (1815) donnait à l'Angleterre le contrôle de la Méditerranée (renforcé par l'occupation de Chypre-1878- et le percement du canal de Suez). [...]
[...] Début XXe, l'Angleterre contrôle en Afrique 7 millions de et 75 millions d'habitants (dont la moitié millions au Nigeria). B. L'apogée du sentiment impérialiste De purement empirique, le mouvement devint dans les années 80' plus réfléchi et on assista à la multiplication de groupes de pression impérialiste (l'imperial federation league, la Primrose league, le royal colonial institute ou le royal geographical institute) dont Joseph Chamberlain se fit l'avocat. Transfuge du parti libéral, sa ferveur unioniste en fit le chantre de la grandeur impériale, il fut d'ailleurs pendant 8 ans (1895-1903) titulaire du ministère des colonies. [...]
[...] L'« atelier du monde était alors surclassé par les nouveaux venus. Assurant 14% de la production industrielle mondiale en 1913, il n'était que 3e derrière les USA et l'Allemagne mais devant la France Les causes avancées pour expliquer le déclin de l'industrie anglaise sont aussi multiples que celles visant à expliquer son hégémonie des années 1850-1860. On insiste sur la concurrence américaine et allemande, et on souligne les vices cachés de l'économie britannique : étroitesse du marché intérieur, pauvreté très répandue et excès d'investissements à l'étranger au dépend de l'investissement industriel. [...]
[...] En 1868 fut fondé le Trades Union Congress (TUC) fort de membres ( en 1875). Des buts précis furent fixés : obtention du suffrage (1861-1867) puis labour laws (lois améliorant les conditions de travail et l'exercice des droits syndicaux) aboutissant au vote d'une législation limitant le travail des femmes et des enfants (Factory Acts de et 1878) et élargissant les conditions d'exercice du droit de grève. Le mouvement syndical prit une tournure différente dans les années 1880 avec l'arrivée dans ses rangs des travailleurs non qualifiés, qui gonfla ses effectifs : 1,5 million de membres en 1890. [...]
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