En entamant mes recherches, je ne connaissais quasiment rien de la vie, des convictions exactes, de l'oeuvre politique d'Allende. Je savais simplement qu'il avait été un président de gauche au Chili dans les années septante, et que la junte sanglante de Pinochet l'avait renversé par la force. Les circonstances assez héroïques de la mort d'Allende m'étaient également inconnues, si bien qu'on peut dire que je suis « entré » dans mon sujet avec un regard neutre.
Alors que je m'interrogeais sur le choix d'un sujet, dans un domaine que je voulais politique, j'ai appris - par mes parents puis par quelques recherches rapides ? l'existence d'un « mythe Allende ». Je n'étais donc pas influencé par celui-ci : je ne le connaissais absolument pas ! Au fil du temps, j'ai compris qu'Allende était l'égal de Che Guevara dans l'histoire révolutionnaire sud-américaine (et sans doute dans les représentations occidentales). En effet, il représente l'autre facette d'un changement social gigantesque sur ce continent. Dès lors, il m'a paru essentiel, puisque j'avais déjà évoqué le mythe Che Guevara en quatrième, de me pencher sur Allende. De cette façon, j'aurai au final balayé une époque et présenté ses deux figures de proue, différentes mais complémentaires ; cela me permettra de mieux comprendre le phénomène révolutionnaire latino-américain dans sa complexité.
Ce qui m'intéressait était de me plonger dans l'atmosphère politique d'une époque, à un moment crucial où plusieurs voies étaient ouvertes. Certaines laissaient entrevoir un avenir sinon meilleur, du moins différent (...)
[...] Le plan de la C.I.A. comporte également un retard systématique des paiements, de l'envoi des machines et des pièces de rechange en direction du Chili. Les chefs d'entreprises reçoivent des pots-de-vin pour retirer leur argent des banques ; et même des associations privées de lobbying sont mises sur pied, avec pour seule mission de décrédibiliser Allende! El Mercurio poursuit la diffusion de ses mensonges, qui s'éloignent de plus en plus de la réalité au fil du temps : par exemple, il prétendra qu'Allende possède un yacht majestueux sur lequel il organise des croisières de luxe et de fêtes orgiaques avec la haute aristocratie. [...]
[...] Il envisage la chilénisation (selon ses propres termes) des ressources minières du pays et la fragmentation des latifundia en petites et moyennes propriétés. Cette chilénisation est la nationalisation progressive, obtenue par la concertation, des entreprises étrangères présentes au Chili. Il s'avère pourtant vite que les volontés de Frei ne correspondent ni à la ligne de son parti d'une part, ni aux desiderata des Etats-Unis d'autre part. De plus, la droite impose également ses vues au président qui a eu besoin d'elle pour être élu. [...]
[...] Ils veulent aussi réorienter la production et la vente vers les nécessités du peuple, en nationalisant encore davantage (notamment dans l'alimentation, dont l'Etat ne possède que 17%). Face à eux, on trouve les communistes, l'aile centriste du P.S. et le Parti Radical. Bien qu'il soit discret dans ce débat, Allende est plus proche de cette seconde mouvance, qui se réunit autour du thème "consolider pour avancer". Pour eux, le plus urgent est de rassurer les classes moyennes et les professions libérales : l'U.P. sait qu'elle y a des ennemis et ne peut se permettre de laisser enfler la campagne de déstabilisation qu'elle subit. [...]
[...] Ce sera la seule fois où il formulera une demande aux traîtres. Les occupants du Palais se défendent héroïquement, bien que beaucoup d'entre eux ne connaissent rien au maniement des armes ; Allende lui-même atteint un tank d'un coup de bazooka. Ceux qui l'ont soutenu jusqu'au bout se souviennent de sa bravoure et de son commandement efficace jusque dans les dernières minutes du golpe. Deux minutes avant midi, le bombardement aérien débute, déclenchant un incendie dans le Palais ; des masques à gaz trouvés dans le dépôt des carabiniers de la Moneda permettent aux assiégés d'éviter l'étouffement. [...]
[...] Il pense sérieusement que si l'alchimie fonctionne, la gauche gagnera enfin les élections. Les réticences sont nombreuses et virulentes au sein du P.S. : ce dernier vient comme nous l'avons vu de se déclarer révolutionnaire, et voit d'un mauvais œil une édulcoration de ses nouveaux principes par l'alliance avec des modérés. De plus, Allende a été désavoué par ce mouvement pro-révolution puisqu'il est totalement opposé à la prise de pouvoir armée. A l'inverse, les communistes souhaitent participer activement à une coalition qui pourrait les mener au pouvoir. [...]
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