Le 18 janvier 1871, suite à l'adhésion de la Bavière, de la Saxe et du Bade-Wurtemberg dans la confédération germanique, l'Empire allemand, le II Reich, est proclamé dans la galerie des Glaces de Versailles, humiliant du même coup la France. La date est symbolique : il s'agit du 170e anniversaire de la proclamation du royaume de Prusse à Königsberg. Après l'échec de l'unification allemande par le bas de 1848, c'est par le haut que l'Allemagne est enfin unifiée.
Des 25 États composant l'Etat fédéral, la Prusse occupe les ¾ du territoire et joui d'une position dominante et l'Empereur et le Chancelier, qui sont aussi ses représentants, concentrent un large éventail de pouvoirs. D'un autre côté, l'Allemagne du IIe Reich est une société en mouvement, entre 1871 et 1914 sa population passe de 41 à 67 millions cependant qu'elle devient la première puissance industrielle.
Les libertés dont bénéficie cette population s'élargissent au fil du temps et s'il est bien un trait caractéristique de cette société allemande, c'est la remarquable législation sociale de Bismarck. Dans quelle mesure alors l'Allemagne est-elle un pays autoritaire ?
[...] C'est en effet dans l'administration que l'on recrute à ces postes. De fait, juifs, catholiques et socialistes sont exclus de ces fonctions et rares sont les anciens parlementaires à y accéder. Cette bureaucratie est tout entière dévouée à l'Empereur et si elle est efficace en ce qui concerne la gestion des affaires publiques, elle n'est pas innovante et souvent dénué de sens politique. Ce modèle bureaucratique se retrouve dans l'organisation même des partis qui peinent à donner à l'Allemagne l'élite politique dont elle a besoin pour avancer. [...]
[...] Cet État-major a progressivement étendu ses fonctions et envahi les administrations civiles. Il se réfère à l'officier et théoricien Von Clausewitz qui dans son ouvrage De la guerre écrit que la guerre n'est qu'un prolongement de la politique par d'autres moyens ce pourquoi l'Etat major doit avoir la mainmise sur l'ensemble des ressources matérielles et humaines de la société. Les grands chefs militaires (Tirpitz, Moltke) interviennent dans les questions politiques et budgétaires. Ainsi à la veille de la Grande Guerre, l'État-major est devenu tout-puissant. ii. [...]
[...] Elle pose les bases d'un Etat fort bâti sur des principes de hiérarchie et d'autorité. i. La place prééminente de l'exécutif -Le pouvoir exécutif est assuré par le Roi de Prusse, qui est à la fois président fédéral et Empereur de l'Allemagne. En tant que Roi, il contrôle en Prusse les trois piliers absolutistes, à savoir l'armée, l'administration et la diplomatie sur lesquels le Parlement n'a aucun droit de regard. En sa qualité d'Empereur, il commande les armées et déclare la guerre, contrôle l'administration fédérale dont il nomme les fonctionnaires. [...]
[...] Mais le système social bismarckien n'en reste pas moins une avancée de taille dans une société où la peur de paupérisme est de plus en plus présente, et ce, même si contrairement à ce que Bismarck avait escompté, le parti socialiste-démocrate progresse. Un modèle social pour l'Europe ? i. Un modèle solide Dans le reste de l'Europe, on pense d'abord le modèle de protection sociale bismarckien comme un archaïsme du régime autoritaire qui ne saurait durer, mais ce modèle s'installe durablement. [...]
[...] L'Allemagne ne cesse pas d'être en avance sur son temps : en 1884, elle est le premier pays à reconnaître l'existence d'un risque professionnel et elle est la seule où la mise en place de l'assurance chômage ne se soit pas soldée par un échec. ii . et exportable La politique sociale allemande se veut clairement universelle. Le Bureau des assurances de l'Empire, en effet, sert à promouvoir le modèle allemand lors des réunions et expositions internationales. Ainsi, le modèle allemand s'exporte dans des mesures différentes en Italie, en Suède, en Autriche- Hongrie ou encore en Tchécoslovaquie. [...]
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