Afrique, colonies britanniques, décolonisation, expansion coloniale, impôt colonial, administration coloniale
La carte politique de l'Afrique en 1939 montre un continent entièrement colonisé, à l'exception du Liberia, petit pays de la côte ouest qui subit toutefois la domination informelle de sociétés multinationales américaines. Pour comprendre la situation de ce continent partagé entre différentes puissances coloniales européennes, un bref rappel historique est nécessaire : il est en effet indispensable de connaître les principales caractéristiques de la situation coloniale avant d'aborder l'étude des décolonisations.
Quelles circonstances préludèrent au partage de l'Afrique, lisible sur la carte de 1940 ?
[...] D'autres types d'économie coloniale prévalurent par la suite. Parmi celles-ci, l'économie de plantation se développa dans les régions les plus propices à l'agriculture, telles les hautes terres du Kenya ou les zones fertiles de Gold Coast, Côte d'Ivoire, Cameroun. Dans ces régions, les coloniaux introduisirent la culture massive de produits d'exportation (cacao, café, thé . en encourageant la création de grandes plantations à l'européenne, dirigées généralement par des colons. Différent fut le système de l'économie de traite, qui consistait à drainer les ressources d'un pays, souvent des matières premières peu transformées (arachide, coton), et à y importer en échange des produits finis fabriqués en Métropole ; ce type de commerce foncièrement inégalitaire était aux mains de grandes sociétés européennes, qui contrôlaient les prix et les circuits de distribution, ne laissant aucune marge de man?uvre aux paysans africains ; ce fut par exemple le cas au Sénégal. [...]
[...] Celles-ci étaient en nombre croissant. Leur ascension sociale s'était réalisée par le biais d'une insertion réussie dans l'économie coloniale (comme certains planteurs ou grands commerçants africains), par l'intégration dans l'armée ou l'administration coloniale, ou enfin par le passage à l'école coloniale. Cette dernière était probablement la filière la plus courante de promotion des élites africaines modernes : l'école coloniale était à l'origine d'un groupe intellectuel que l'on retrouvait dans tous les empires à l'aube de la guerre, et que l'on désignait sous différents termes : "Evolués" en français, educated natives en anglais, assimilados en portugais . [...]
[...] Enfin, dans les régions d'Afrique où l'on trouva d'importants gisements miniers cuivre, pierres précieuses, notamment . se développa un dernier type d'économie coloniale, appelé économie minière. On la trouvait surtout en Afrique australe (gisements d'or et de diamants) et en Afrique centrale (notamment au Congo belge, avec la découverte des mines de cuivre du Katanga) ; sa mise en place s'adossa à un dispositif socioéconomique impliquant le recours à une main d'?uvre salariée nombreuse, déracinée et sous payée, et le développement de villes minières sévèrement contrôlées. [...]
[...] Celles-ci obéissaient à des logiques variables selon les puissances coloniales. Côté anglais, la Grande-Bretagne entendait pratiquer dans son empire l'administration indirecte (ou indirect rule), qui consistait à maintenir l'organisation propre à chaque peuple - chefs, lois, institutions les fonctionnaires coloniaux se contentant d'en contrôler la gestion, en y apportant parfois quelques aménagements. Ce mode d'administration présentait l'avantage de réduire le nombre d'administrateurs européens nécessaires, et de laisser les peuples colonisés continuer à vivre selon leurs traditions. La France, de son côté, pratiquait plutôt l'administration directe de ses colonies, ce qui impliquait la présence de fonctionnaires coloniaux à tous les niveaux ou presque de la hiérarchie administrative - du gouverneur au commandant de cercle. [...]
[...] Ce mouvement brutal et intensif prit trois principales formes. Il passa, en premier lieu, par des négociations entre puissances impérialistes, qui trouvèrent le moyen de régler leurs rivalités via un certain nombre d'accords coloniaux, où ils s'échangeaient des aires d'influence sur le continent africain (l'exemple le plus célèbre, à cet égard, fut celui de l'Entente cordiale franco-britannique, qui scellait l'échange « Egypte contre Maroc », en 1904). En second lieu, la colonisation passa par des traités signés avec les pouvoirs locaux : traités de protectorat, le plus souvent, qui allaient être trahis et dévoyés, dérivant vers une forme pure et simple de domination - un exemple célèbre de ces "traités inégaux", ou traités de dupes, fut le traité Makoko signé en 1882 entre un chef de la région congolaise et l'explorateur français Brazza. [...]
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