Afrique, empire britannique, British Empire, colonies britanniques, Colonial Office, administrateurs coloniaux
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le British Empire était le Premier Empire colonial du monde. Étendu sur tous les continents, il apparaissait comme une entité disparate et hétéroclite d'un point de vue géographique, mais aussi du point de vue institutionnel. Il intégrait en effet des territoires de statuts très divers. Les dominions, anciennes colonies de peuplement blanc (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Union sud-africaine depuis 1910, Irlande), fonctionnaient comme des États indépendants alliés de la Grande-Bretagne, mais entretenant avec celle-ci des rapports privilégiés.
[...] Cependant les gouverneurs ne restaient que peu de temps en poste (cinq ans, en moyenne), et n'avaient guère le temps d'imposer leur marque sur une colonie. III. La ligne officielle Du fait d'un tel mode de fonctionnement, les principes généraux de la politique coloniale britannique étaient assez flous. C'est un grand pragmatisme (lié aussi à l'hétérogénéité et à la dispersion des populations colonisées) qui caractérisait au premier chef la politique coloniale britannique. Cependant, on pouvait dégager une sorte de ligne générale, qualifiée d'official mind (ligne officielle). Celle-ci mettait en exergue trois grandes idées - le gradualisme, le double mandat et l'indirect rule. [...]
[...] En fonction des spécificités régionales, d'abord : les administrateurs britanniques étaient plus présents dans les régions côtières que dans les arrière-pays. En fonction du type d'institutions traditionnelles trouvées sur place, ensuite : les Britanniques respectaient celles-ci quand elles ressemblaient à leur propre système (un pouvoir étatique de type monarchique), mais manifestaient méfiance et incompréhension à l'égard d'autres systèmes africains - notamment des sociétés lignagères. Dans ce dernier cas, ils avaient tendance à abandonner l'indirect rule, et à intervenir directement pour imposer un système administratif qu'ils estimaient plus efficace (par exemple en pays ibo, au sud-est du Nigéria). [...]
[...] Les autorités coloniales britanniques émettaient régulièrement des réserves concernant le calendrier et le rythme des transformations constitutionnelles prévues. La plupart des possessions africaines, situées en bas de la hiérarchie des colonies, durent subir de longs délais avant d'entamer le processus. Le Kenya ne fut pourvu d'un Conseil Législatif qu'en 1907 ; celui de la Rhodésie du Nord n'accueillit de délégués élus qu'en 1926 ; l'admission de représentants noirs fut encore plus tardive. Ce retard était moins accusé dans les territoires d'Afrique occidentale : il y eut des élus noirs à partir de 1906, en Gold Coast, Nigeria, Sierra Léone ; leur nombre resta cependant symbolique jusqu'à la Seconde Guerre mondiale Le second item de la doctrine coloniale britannique était celui du double mandat (dual mandate). [...]
[...] En effet, les Britanniques s'intéressaient peu à l'Afrique tropicale avant 1945. Leurs possessions dans cette zone, pendant longtemps, furent considérées comme des jalons sur la route des Indes, des zones à contrôler pour protéger et assurer la communication avec le "joyau de la Couronne". II. Une administration décentralisée L'administration des colonies africaines dépendait de plusieurs instances. Au sommet de celles-ci, le Colonial Office (Ministère des colonies) siégeant à Londres, et disposant d'une importante autonomie au sein du gouvernement britannique. Certes, ses titulaires (Secrétaire d'État aux colonies) restaient peu de temps en poste, mais leurs adjoints (sous-secrétaires d'État) étaient, eux, permanents, et participaient directement à la politique outre-mer. [...]
[...] La plus grande partie se situait en Afrique noire. B. Les territoires sous domination britannique en Afrique tropicale Les possessions britanniques en Afrique tropicale se répartissaient sur plusieurs zones [carte 2]. La British West Africa (Afrique occidentale britannique) comprenait la Gambie, la Sierra-Leone, la Gold Coast et la fédération du Nigeria. S'y ajoutaient depuis 1918 les Togo et Cameroun britanniques, administrés par la Grande-Bretagne au titre de mandats de la SDN. La North-East Africa (Afrique du Nord-Est) désignait le Somaliland et le Soudan (condominium anglo-égyptien). [...]
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