Jules Ferry dit un jour : « La Première République nous a donné la terre, à la Deuxième République nous devons le suffrage universel, le don de la Troisième s'appelle le savoir »
A la lecture de cette citation entrée dans l'Histoire, on se demande logiquement ce que la quatrième a apporté à la France. Mal aimé, ce régime qui garde l'image de l'échec institutionnel a-t-il été « en vain », ou a-t-il d'une certaine manière contribué à ce que notre pays est devenu ? Demandons avec ce texte la réponse à Raymond Aron.
Né en 1905 et mort en 1983, Aron est un philosophe, sociologie et politologue majeur de la France de l'après-guerre.
Libéral fondamentalement, il est atlantiste, donc globalement à contre courant des milieux intellectuels généralement influencés par le marxisme, quand pas clairement communistes. Après avoir fréquenté ces milieux avant la guerre, il s'en détache pour devenir l'empêcheur de tourner en rond dans une pensée trop idéologique, rompant avec ses anciens amis.
Même marginalisé, il reste une de ces grandes personnalités intellectuelles qui rythment la IVe République de leurs débats par journaux interposés. On citera Aragon, Mauriac, Camus, Sartre... soit beaucoup de prix Nobels, gage d'un débat intellectuel de haut niveau. Aron lui-même écrit dans Le Figaro et dans L'Express principalement.
Clairvoyant, il est un des premiers à pronostiquer la nécessité de l'indépendance algérienne, quand il écrit, en 1957, La Tragédie Algérienne, qui lui vaut de nombreuses inimitiés.
Preuves est la revue qui a publié le texte dont nous allons parler. De gauche mais résolument anticommuniste, cette revue fondée en 1951 est l'arme de Aron dans sa lutte intellectuelle.
Financée par le congrès pour la liberté de la culture, organisation américaine soutenue secrètement par la CIA dans la lutte contre le communisme, cette revue s'inscrit dans le contexte de Guerre Froide (...)
[...] Jusque là, la population travaille dans des usines neuves et dort dans des abris provisoires A partir de 1950-52, l'accent est mis sur l'armement : la France est insuffisamment équipée pour mener seule la guerre d'Indochine, et est encore appuyée par les États unis. Seulement cela ne va pas avec la conception de grande puissance qu'elle a encore d'elle même. Des avantages fiscaux sont alors accordés aux industries d'armements pour pallier ce retard. La conséquence en est un investissement massif, même plus que la France n'en peut absorber. L'excédent est donc exporté, ce qui arrange la balance commerciale mais accélère encore l'inflation. [...]
[...] Il faut noter que la France mettra longtemps à expier cette mesure d'exception qui lui rapporte la stabilité. Le ministère Mendès Accaparé par la question indochinoise d'abord, la réforme des institutions ensuite, et l'Algérie sur la fin, il n'a pas le temps de se lancer dans une politique économique suivie et cohérente. Si même un leader comme lui laisse faire les hauts fonctionnaires, cela corrobore la thèse de Siegfried, et Pinay demeure la seule exception notable à ce système. Il faut mentionner l'émergence d'un organe de pouvoir, le secrétariat général de la Présidence du Conseil, qui devient une structure permanente en 1946, et compte quelques dizaines de conseillers techniciens et chargés de mission qui ne changent pas à chaque gouvernement, et assurent une continuité dans la politique, en pesant beaucoup sur les décisions du chef de l'exécutif. [...]
[...] Preuves est la revue qui a publié le texte dont nous allons parler. De gauche mais résolument anticommuniste, cette revue fondée en 1951 est l'arme de Aron dans sa lutte intellectuelle. Financée par le congrès pour la liberté de la culture, organisation américaine soutenue secrètement par la CIA dans la lutte contre le communisme, cette revue s'inscrit dans le contexte de Guerre Froide. Aron se place en intempestif, toujours à contre-courant, et c'est en tant que tel qu'il fait un éloge de la IVe République à son enterrement deux mois après le referendum qui valide la constitution de la Ve République. [...]
[...] Après avoir fréquenté ces milieux avant la guerre, il s'en détache pour devenir l'empêcheur de tourner en rond dans une pensée trop idéologique, rompant avec ses anciens amis. Même marginalisé, il reste une de ces grandes personnalités intellectuelles qui rythment la IVe République de leurs débats par journaux interposés. On citera Aragon, Mauriac, Camus, Sartre . soit beaucoup de prix Nobels, gage d'un débat intellectuel de haut niveau. Aron lui-même écrit dans le Figaro et dans l'Express principalement. Clairvoyant, il est un des premiers à pronostiquer la nécessité de l'indépendance algérienne, quand il écrit, en 1957, La Tragédie Algérienne, qui lui vaut de nombreuses inimitiés. [...]
[...] C'est là qu'intervient Antoine Pinay que l'on retrouvera dans la deuxième partie. Pour le moment, on a déjà vu comment la IVe a réussi à relancer l'industrie et toute l'économie pourtant au point mort. L'objectif premier est le retour au dynamisme économique, qui demande des sacrifices mais explique ce tour de force qui fait que la France de 51 est déjà pratiquement relevée de la ruine de 45. En 54-55, on assiste même à une vraie reprise, qui surchauffe en 56 avec la flambée des prix du carburant suite à la crise de Suez et la panique qui s'ensuit. [...]
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