Il y a actuellement 600 millions d'habitants en Amérique Latine. Cette population a fortement augmenté après 1945. En effet, c'est en Amérique Latine, et précisément dans la Mésoamérique que l'on relevait les taux démographiques les plus élevés du monde dans les années 1950 et 1960 mais avec de fortes différences : dans le cône Sud, la population étant en très grande majorité européenne, la croissance démographique était modérée, tout comme dans les Antilles du fait de la taille réduite de ces territoires. Dès l'entre-deux-guerres, Porto Rico met d'ailleurs en place des politiques de contrôle des naissances.
Cette croissance a profondément changé la société : dans les zones défavorisées, la croissance a accru la misère, elle a entrainé de lourdes charges liées à la très grande jeunesse de la population telles que les problèmes alimentaire, d'éducation et d'emploi. Au plus fort de la croissance démographique, des polémiques ont émergé comme celle entre les tiers-mondistes et les experts libéraux :
? Les tiers-mondistes plus ou moins marxisants disaient que la croissance démographique était un élément de richesses qui affirmait le poids du Tiers monde face aux pays développés.
? Les experts libéraux préconisaient un contrôle des naissances et soutenaient l'idée que la trop forte croissance démographique allait entraîner le Tiers Monde à la catastrophe.
En 1974, ces polémiques ont tourné à l'affrontement lors de la Conférence mondiale sur la population à Bucarest.
Dans les années 1980, les thèses populationnistes ont été abandonnées. Progressivement, la plupart des pays en sont venus à une politique de contrôle des naissances alors même que la démographie était en train de chuter.
Cette croissance a eu pour conséquence de modifier l'équilibre entre les nations d'Amérique Latine : le Brésil et le Mexique ont vu leur poids augmenter. Actuellement, les quatre pays les plus peuplés d'Amérique Latine sont :
? Le Brésil : 190 millions d'habitants
? Le Mexique : 110 millions d'habitants
? L'Argentine : 40 millions d'habitants
? La Colombie : 45 millions d'habitants
En terme géopolitique, l'Amérique Latine a un poids de plus en plus lourd par rapport à l'Amérique du Nord : en 1940, elle était deux fois moins peuplées que l'Amérique du Nord. Aujourd'hui, elle est deux fois plus peuplée, ce qui oblige l'Amérique du Nord à tenir compte de l'Amérique Latine (...)
[...] Depuis une vingtaine d'années, l'agriculture d'Amérique Latine est de plus en plus capitaliste. Se développe ainsi l'agrobusiness : Au Brésil : le front pionnier du Mato Grosso exporte massivement du soja et la région de Sao Paulo se reconvertit dans les oranges, la canne sucre et les élevages industriels hors-sol à la place du café. En Argentine : la pampa est en train de se tourner vers le soja. Ces deux pays sont les plus en pointe dans cette évolution. [...]
[...] En conséquence, les investissements chutent : à la fin des années 1980, ils chutent d'un-tiers par rapport au début des années 1980. L'hyperinflation s'est déchaînée : d'inflation en Bolivie en au Chili et au Brésil. Cette crise a accéléré le tournant vers les économies néolibérales. Il y a eu une série d'aides d'urgences comme : Le plan Baker en 1985 : Les États-Unis lancent le plan Baker qui reprend les prescriptions habituelles du FMI concernant l'ajustement et ajoutant que les meilleurs élèves seraient récompensés par de nouveaux prêts des banques privées et par des financements de la Banque interaméricaine de développement (BID) et de la Banque Mondiale. [...]
[...] Parallèlement, il y a eu une réactivation d'accords régionaux : dans les années 1960 sont nées plusieurs organisations régionales comme le Marché Commun de l'Amérique Centrale (MCAC) en 1960 et le Pacte Andin (1969) et dans une logique autocentrée : il s'agissait de créer des marchés régionaux entre les pays latino-américains pour élargir les marchés nationaux. Dans les années 1990, ces unions régionales qui avaient échoué sont réactivées mais l'objectif est de pratiquer le libre-échange entre les États membres. C'est ainsi qu'en 1990 le Pacte Andin est relancé et est alors appelé le CAN (Communauté Andine des Nations). De même est réactivé le Marché Commun de l'Amérique Centrale. En 1993 est créé le MERCOSUR et en 1994 l'ALENA. [...]
[...] Les ressources naturelles sont donc immenses mais malgré ces richesses, l'Amérique Latine s'est industrialisée tardivement et lentement. Le bilan est donc contrasté : il y a par certains côtés un retard mais de l'autre de nouveaux pays industriels latino-américain ont émergé (Brésil, Mexique). Les industries traditionnelles demeurent prépondérantes comme le textile et l'agroalimentaire avec des petites entreprises ou des usines de grandes tailles automatisées appartenant aux entreprises internationales telles que les usines textiles dans les maquiladoras. L'héritage du développement autocentré est encore présent comme les grands complexes sidérurgiques tout comme le développement des industries de consommation : l'Amérique Latine est une région importante pour l'industrie automobile mais elle est totalement dépendante des firmes multinationales; ce secteur s'est développé dans les grands pays avec comme perspective les grands marchés issus des organisations régionales (ALENA, MERCOSUR), d'où la dépendance des pays vis-à-vis du marché de l'automobile. [...]
[...] La Première Guerre mondiale entraîne aussi une réorientation des flux vers les États-Unis avec une progression spectaculaire des investissements américains qui remplacent ceux européens. Par exemple, des ateliers de montages d'automobile de General Motors s'installent à Sao Paulo au Brésil. L'Amérique Latine est une grande victime de la crise des années 1930 car l'économie extravertie de ce continent reposait sur le commerce international. Entre 1929 et 1938, les exportations de l'Argentine baissent de en volume (notamment pour la viande, les peaux). [...]
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