Le 18 juin 1815, neuf jours après la signature de l'acte final du congrès de Vienne, Waterloo mettait un point final aux guerres contre la France révolutionnaire et impériale. Pour le Royaume-Uni, c'est le moment de son accession à la prééminence mondiale. Au congrès de Vienne, il a su faire triompher ses conceptions d'une Europe reposant sur l'équilibre des puissances. L'année 1815 est aussi un point d'observation commode pour une appréciation globale du rôle du Royaume-Uni aux XIXe et XXe siècles, en s'interrogeant sur les facteurs structurels et conjoncturels de cette prééminence et sur les rapports des britanniques au reste du monde (...)
[...] Les french Wars ne sont dès lors que l'aboutissement du processus. Plus récente en revanche est la place tenue par la marine dans l'imaginaire national en 1815 : c'est en effet sur mer que se livrent les batailles décisives à la survie de la GB : Trafalgar (21 octobre 1805), bataille d'Aboukir (1er aout 1798). Comme l'écrit Jean Meyer : la guerre maritime a formé le substrat de la personnalité anglaise C'est pourquoi Trafalgar Square se trouve au cœur de Londres B. [...]
[...] Dès lors, la GB fut de toutes les puissances coalisées celle qui resta le plus longtemps en guerre la France. Le 1er ministre, William Pitt le jeune, avait énoncé les bases voulues pour l'Europe : il fallait ramener la France à ses frontières de 1789, consolider les états frontaliers, et mette sur pied une ligue des nations chargée de faire respecter l'équilibre des forces. Pitt mourut en 1806 et ses principes furent repris par le vicomte Castlereagh (foreign office, 1812-1822) qui du cependant les adapter aux circonstances nouvelles (montée en puissance de la Russie). [...]
[...] En 1814, les possessions anglaises couvrent la haute vallée du Gange, les régions côtières de l'océan indien et celles de la mer d'Oman. A la fin des French Wars, l'empire colonial différait donc de ce qu'il était 20 ans auparavant. L'Inde et l'Asie en constituent désormais le centre de gravité. C'est à l'aune de ces réalités nouvelles qu'il faut apprécier les gains britanniques au congrès de Vienne. S'ils semblent faibles face aux acquisitions de la Russie et de la Prusse, ces terres s'égrènent tout au long des routes maritimes de l'époque et en assurait le contrôle. [...]
[...] De même, l'unification de l Norvège et de la Suède (jusqu'en 1905) constituait un môle de résistance à l'influence russe en Scandinavie. L'année 1815 fait donc bien figure d'apothéose pour le RU : auréolée de la victoire sur la France, elle a su faire triompher ses vues sur l'équilibre européen, et est devenue la 1ere puissance mondiale. Elle l'et aussi sur le plan économique : la guerre a couté cher (la dette a triplé > 3 millions de livres en 1815) mais le revenu national est passé de 232 millions de livres en 1801 à 301 millions en 1811. [...]
[...] Pour le Royaume-Uni, c'est le moment de son accession à la prééminence mondiale. Au congrès de Vienne, il a su faire triompher ses conceptions d'une Europe reposant sur l'équilibre des puissances. L'année 1815 est aussi un point d'observation commode pour une appréciation globale du rôle du royaume uni aux XIXe et XXe siècles, en s'interrogeant sur les facteurs structurels et conjoncturels de cette prééminence et sur les rapports des britanniques au reste du monde. I. Le Royaume-Uni en 1815 : une thalassocratie triomphante A. [...]
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