La première nouveauté de ce bilan est la difficulté à enregistrer le nombre de morts. La nature de la guerre, les bombardements qui déchiquettent les corps ou les ensevelissent au fond des tranchées provoquent un grand nombre de disparus dont on ne retrouve pas trace. Ainsi, 237 045 soldats français ont été officiellement portés disparus. Le bilan exact devient donc impossible à mesurer : 9 à 10 millions de morts et disparus pour l'ensemble des belligérants. À la fin du conflit, une terrible épidémie de grippe s'abat de plus sur la population européenne affaiblie par la sous-alimentation, provoquant la disparition d'un million de personnes.
[...] Globalement, la dette interne a été multipliée par près de 10, passant de 26 à 225 milliards de dollars entre 1914 et 1920, mais son remboursement est facilité par l'inflation qui réduit la valeur des titres d'emprunt détenus par les résidents. II n'en est pas de même des dettes extérieures. La Grande-Bretagne et la France ont emprunté respectivement environ 4 et 3 milliards de dollars aux États-Unis, qui ont prêté au total 9,5 milliards de dollars aux belligérants, ce qui les place désormais en position de créanciers par rapport au reste du monde. Les paiements internationaux, dettes interalliées et réparations imposées à l'Allemagne, deviennent l'un des enjeux majeurs de l'après-guerre. [...]
[...] La guerre a transformé, d'un autre côté, les économies en accélérant les gains de productivité dans l'industrie. En France, le mouvement ouvrier, qui avait résisté au chronométrage avant-guerre, a dû céder pendant le conflit et Louis Renault annonce à ses ouvriers en 1918 : Vous vous doutez que lorsque cette guerre sera finie, l'autre guerre, la guerre économique commencera . Dans cette guerre, vous serez les soldats de première ligne. Les entraves au commerce international ont provoqué un rattrapage dans les branches en retard : en Grande-Bretagne, la chimie bénéficie de la confiscation des brevets et des installations allemandes sur le territoire britannique. [...]
[...] Pour la France, qui a été le principal champ de bataille pendant quatre ans, le bilan est particulièrement lourd et ses effets sont durables puisqu'il faut attendre 1950 pour que le pays retrouve son nombre d'habitants de 1913. Les paysans et certaines régions comme la Bretagne et la Corse sont touchés plus que la moyenne. Le pays a perdu aussi une partie de ses élites et nombre d'intellectuels, d'artistes et d'écrivains comme Charles Péguy, Alain-Fournier et Guillaume Apollinaire. Des grands pays industrialisés, c'est celui où la population, y compris la population active, est la plus affaiblie. [...]
[...] 1919 : Des pertes et des destructions sans précédent I. UNE HÉCATOMBE HUMAINE ET UN SÉISME MORAL Les pertes humaines La première nouveauté de ce bilan est la difficulté à enregistrer le nombre de morts. La nature de la guerre, les bombardements qui déchiquettent les corps, ou les ensevelissent au fond des tranchées provoquent un grand nombre de disparus dont on ne retrouve pas trace. Ainsi soldats français ont été officiellement portés disparus. Le bilan exact devient donc impossible à mesurer : 9 à 10 millions de morts et disparus pour l'ensemble des belligérants. [...]
[...] En Allemagne, Otto Dix et George Grosz, tous deux anciens combattants, expriment, dans leurs peintures et leurs dessins au graphisme tourmenté, leur haine du militarisme, de la guerre, de l'ordre établi. Mais la violence est loin de disparaître, devenant au contraire le moyen de diffuser, d'imposer des idées dans le combat politique pour les révolutionnaires et surtout pour les mouvements totalitaires, fascistes et nazis, qui utilisent des groupes paramilitaires et dont l'idéologie exalte cette violence, sinon la guerre elle-même. II. [...]
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