1870-1914 : l'émergence d'une société démocratique

Thèmes abordés

1870-1914, société démocratique, France, société paysanne, syndicalisme agricole, classe des paysans, prolétariat, république, intellectuels, inégalités

Résumé du document

L'image de la paysannerie entre deux extrêmes : mythe du paysan, socle de la société, paysan damné qui incarne les travers de la France. Grande diversité, impossible à réduire à un schéma social simple. Réputés arriérés, sont ceux qui réussissent le mieux à sauvegarder leurs intérêts dans la société. Individualistes, tirent profit des possibilités associatives de la République : ministère de l'Agriculture en 1881, école de Ferry, plan Freycinet. Première classe née de la démocratie représentative pour des raisons électorales. Unité interne forte comme classe sociale. S'attachent à la République, car en tirent de bons intérêts ; c'est toujours maintenu.

Extraits

[...] Dans les régions en déclin démographique ou les moins productives. Parfois mise en herbage qui développe les coopératives laitières. La réponse à la crise : organisation en gr de pression, syndicats agraires au niveau national et en gr d'entraide en local suivant les dispositions de la loi Waldeck-Rousseau. Mais ambigu car les gds propriétaires sont à la tête : Société des Agriculteurs de France (1868), fédération interclassiste, conservatrice. Deux obj : protection des intérêts : réussit par le retour au protectionnisme protégeant la rente car Rép sont aussi prop fonciers reconquête des campagnes par le conservatisme. [...]

[...] Les mvts de protestation sont sporadiques et localisés. Les salariés peu satisfaits des conditions de travail préfèrent l'exode peu de grèves ; les catégories susceptibles de mener la lutte sont en déclin bûcherons du Cher, premier mvt important, seuls gr qui parvient à créer une organisation durable ; parviennent parfois à imposer leurs conditions de travail aux patrons ; au début en nov 1891, les Rép prennent le parti des salariés, mais changent de camp qd le mouvement semble devenir socialiste et organisé. [...]

[...] C'est particulièrement vrai dans la France paysanne riche du NO, plus progressif dans l'O, le S et en montagne. Permet d'échapper à la crise avec changement d'emploi. Progressivement instruction se généralise et ne pas l'être est un stigmate social. Mais l'enfant sélectionné quitte la campagne. Les nouvelles lignes de chemin de fer entendent désenclaver les hameaux par des ramifications plus nombreuses ; il y a désormais toujours une route qu'on peut rejoindre. Migrations internes, commerce (départ à l'armée, arrivée de nouveautés, vente de produits). [...]

[...] Mais fragile : libéralisme amène des exclus héréditaires, le malthusianisme des étrangers, l'empire colonial une exploitation, et les franges les plus exclues n'ont pas changé de statut. Age et sexe restent. Mobilité et immobilité échelle structurelle = immobilité. Mais au niveau micro = mobilité. Mobilité sociale (≠ascension) sans modification globale des structures. Les échanges sociaux : ouv : baisse de la continuité professionnelle père/fils. Endogamie régresse, même si elle reste prédominante. Plus on monte ds hiérarchie, plus les échanges se font au profit d'hommes nouveaux fortement sélectionnés. [...]

[...] Les modes de vie ouvriers budgets : étudiés par les réformateurs qui veulent policer cette masse dangereuse car mouvante. Nourriture = logement= vêtement = divers = : subsistance au jour le jour. Temps libre à l'extérieur (vie associative et militante, naissance du loisir grâce à la réduction du temps de travail, mais aussi alcoolisme chronique et abandon de la vie de famille pour exclusivisme masculin). Mais la difficulté de l'épargne est aussi parfois le fait d'un refus des valeurs de la bourgeoisie, de la culture du papier et volonté, comme dans la culture paysanne, de fêter la paie ; sauf pour les paysans gardant un lien avec la terre et souhaitant s'installer. [...]