Histoire coloniale, L'utilisation des autochtones dans le corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient, Revue d'histoire d'outre-mer, gouvernement français, recrutement local, Indochine
L'article choisi dans le cadre de la thématique de l'histoire coloniale s'intitule « L'utilisation des autochtones dans le corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient » paru en 1994 dans Revue d'histoire d'outre-mer.
Cet article a été rédigé par un historien spécialiste de l'Indochine, Michel Bodin professeur et a obtenu son doctorat en Lettres et Sciences humaines après sa thèse Le soldat des forces terrestres d'Extrême-Orient, 1945-1954 soutenue à Paris IV Sorbonne en 1991. Il est également consultant spécialiste dans l'Institut d'Histoire des conflits contemporains. Il est auteur de nombreuses communications dont des articles spécialisés comme celui-ci, s'interrogeant sur la place des autochtones dans le corps expéditionnaire d'Extrême-Orient.
[...] L'auteur dresse ensuite un tableau des types d'autochtones dans les FTEO : les noncombattants et les combattants. Les premiers étaient chargés de main-d'œuvre. C'étaient des auxiliaires qui étaient sensés aider les combattants. Ils étaient employés pour un temps déterminé à guider, servir d'interprète, à porter («coolies En 1946, on créa le corps militaire d'interprètes de langues locales de l'Armée de terre intégré aux Forces d'Extrême-Orient qui devait renseigner, traduire les indices saisis et participer aux interventions. On avait aussi les prisonniers qui étaient employés aux entretiens des ouvrages : fortifications, digues . [...]
[...] Les bataillons n'étaient plus homogènes hormis les unités parachutistes et légionnaires mieux encadrées. De même, il pouvait y avoir des règlements de compte sanglants entre ethnies. On obéissait aussi en fonction de la nationalité du chef : certains refusaient de servir sous les ordres d'un Vietnamien plutôt que d'un Français. La formation des troupes était souvent rapide et difficile (choc de culture militaire française et locale) et le meilleur entraînement était souvent au combat : je prends là pour exemple, dans l'œuvre de la Motte, un accrochage qui a eu lieu entre son commando et une compagnie du Viet Minh. [...]
[...] Le nombre de ces derniers fut multiplié par dix entre 1946 et 1953 où l'on atteignit hommes. Ces forces à partir de 1954, furent transférées aux États associés dans le cadre d'armées nationales ce qui fit diminuer le nombre d'autochtones dans les FTEO. Ces soldats pouvaient être récompensés (prime, médaille) ou punis (exclusion, emprisonnement . En dehors du théâtre d'opérations, ils n'étaient pas entretenus. Leur emploi était grandement varié : renforts, éclairage et recherche, commandos autonomes pour la contre-guérilla, protection de troupes, escarmouches, surveillance, remplacement de réguliers en mission, protection des voies de communication ou des villages ou encore permettre la mise au repos des Européens et les remplacer (comme pour le cas du 1er Bataillon d'étrangers parachutistes qui fut anéanti sur la R.C 4 qui fut reconstitué par les autochtones). [...]
[...] On passa de quelques milices à des régiments entiers au point que dès 1895 les Indochinois composaient 75% des troupes engagés. En août 1954, les effectifs autochtones engagés dans le Forces Terrestres d'Extrême-Orient représentent 42,67% de celles-ci. Cette pratique répondait aussi à un idéal datant du XIXe siècle, née dans les pensées du général Pennequin selon l'auteur, préconisant la création d'une armée jaune Ainsi avec un tel effort de guerre, Michel Bodin insiste sur le fait qu'il mérite d'être étudié. Un besoin d'hommes nécessaire vis-à-vis des objectifs. [...]
[...] L'idée de peuples barbares était balayée après cette expérience. Ceci pouvait amener à une acculturation extrême dans certains cas et de retour en France, on continuait à vivre comme en Indochine. Ce lien d'amitié entre les soldats de France et indigènes est un point particulièrement intéressant à étudier du fait qu'il montre une autre facette de la guerre plus précise que la relation simple de chef et soldat. Le départ après Diên Biên Phu laissa un sentiment de trahison pour les anciens qui avaient vécu avec des responsabilités qu'on n'oublie pas de si peu : ils étaient parfois à la fois médecin, maire et parrain. [...]
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