Commentaire du texte d'un transfuge bourguignon passé à Louis XI : Publication faite par le héraut toison d'or contre Philippe de crèvecoeur, seigneur d'Esquerdes 8 mais 1481
[...] Le texte peut se diviser en trois parties. La première partie énonce les obligations de Philippe de Crèvecœur par rapport à son lien avec l'ordre de la Toison d'or ; la deuxième reprend les faits reprochés à l'intéressé ; la troisième exprime les conséquences liées aux faits reprochés. ANALYSE DU DOCUMENT Liens entre Philippe de Crèvecœur et l'ordre de la Toison d'or. Tout d'abord, le document présente l'individu auquel le document s'adresse entre la ligne 1 et 5. Il s'agit de Philippe de Crèvecœur « subject naturel de très hault et très excellent prince monseigneur le duc Maximilien ( . [...]
[...] 28-30) et bataillant pour le roi de France contre les seigneurs dans la ville de Viefville. Cette bataille, connue sous la « bataille de Viefville » date de 1479, soit deux années avant la publication à l'encontre du seigneur d'Esquerdes. Il est ainsi accusé d'avoir combattu contre « ses feaulx vassaux et amis, aidants et leaulx subjects » (l. 34) et d'avoir ainsi commis « fausseté, trahison et desoyauté envers mondit seigneur et dame » (l. 35-36). Cet épisode de trahison et de changement d'allégeance, probablement liés à des intérêts personnels, illustre les conflits de pouvoir entre seigneurs et rois de France, puisque, de manière à agrandir les domaines royaux, les rois faisaient la guerre aux seigneurs pour obtenir leurs fiefs, quand ils ne les obtenaient pas par le biais de mariages arrangés. [...]
[...] Le but de l'ordre est d'exclure Philippe de Crèvecœur de leur institution à cause de ses graves manquements. CONCLUSION Le document analysé représente ainsi la procédure d'exclusion d'un membre de l'ordre de la Toison d'or, Philippe de Crèvecœur, seigneur d'Esquerdes, pour des faits de trahison et de transfuge au roi de France. Pour ces faits, incluant notamment la guerre menée par le mis en cause vis-à-vis de ses anciens compatriotes, au nom du roi de France, et qui a eu pour conséquence le retrait aux seigneurs de l'ordre du patrimoine qu'ils avaient placé sous sa garde, le seigneur d'Esquerdes verra son tableau d'armes retiré et n'aura plus le droit de porter le collier de l'ordre. [...]
[...] ) » (l. 24-25-26). C'est l'idée même du terme « transfuge » qui signifie passer d'une allégeance à une autre. Par ce transfuge d'allégeance, le seigneur d'Esquerdes s'est rendu coupable d'une guerre qui a permis au roi de France de s'emparer des « villes, places et pays » (l. 27) dont le seigneur avait la garde sous l'autorité de l'ordre. De plus, il a « délaissé à porter le collier dudict Ordre de la Toison d'Or ( . ) recevant et portant l'Ordre du roy de France » (l. [...]
[...] 20-21), et ce au nom des « serments et par vraie noblesse » (l. 22). Dans cet extrait, on peut relever un premier mot technique important, « bailler » (l. 12) qui, en vieux français, signifiait « donner, remettre « (CNTRL). L'idée dominante dans cette première partie est de rappeler à l'intéressé les obligations qui le liaient à l'ordre, puisqu'il avait reçu le collier de la Toison d'Or en 1468 et faisait partie des chevaliers de l'ordre. Cet ordre fait référence à l'Ordre de la Toison d'Or, un ordre de chevaliers fondés par le duc de Bourgogne de l'époque, Philippe le Bon. [...]
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