Francis Démier est un historien du XXe siècle, spécialiste d'Histoire contemporaine qui enseigne dans différentes universités parisiennes. Ses travaux portent principalement sur l'histoire, économique et sociale, de la France et de l'Europe. En 2001, il publie « La société européenne au XIXe siècle : Hiérarchies et mobilités sociales ». Il signe ici une véritable synthèse sur le sujet. En dégageant des lignes de force communes aux pays européens, l'auteur analyse les profondes mutations de l'organisation sociale dans l'Europe du XIXe siècle.
Dans ce texte, Francis Démier s'intéresse plus particulièrement au développement de la pauvreté en Europe, notamment au Royaume-Uni. Paradoxalement, c'est dans un contexte favorable que les conditions de vie des pauvres deviennent les plus difficiles. En effet, le Royaume-Uni est en pleine époque Victorienne. Celle-ci marque l'apogée de la révolution industrielle britannique et s'étend de 1832 au début du siècle suivant.
[...] Dû essentiellement à la Révolution industrielle, cette paupérisation de la société entraine une forte réaction de la part de la société. Le système d'assistance, très faible, est l'objet de vives critiques comme l'explique l'auteur à la ligne 63, ainsi qu'à la fin du troisième paragraphe. Il ne faut pas non plus oublier les tentatives pour lutter contre la pauvreté Il serait d'ailleurs intéressant de voir quels impacts concrets sur la pauvreté des populations ont pu avoir les efforts faits dans ce domaine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. [...]
[...] Le terme apparait en Angleterre, puis en France dans la première moitié du XIXe siècle, alors que la condition ouvrière se détériore sous l'effet d'une part de l'exode rural, et d'autre part des conditions de vie toujours plus contraignantes liées à la Révolution industrielle. Les pauvres sont maintenus dans cet état, car ils constituent une main-d'œuvre bon marché. C'est ce que Marx appelle la plus-value Travaillant plus, les personnes pauvres disposent alors de peu ou pas de temps pour leurs loisirs. [...]
[...] Pour l'historien, c'est la pression des idées libérales ligne 34, qui est à l'origine du raffermissement des lois contre les pauvres : devenue trop couteuse, la taxe des pauvres qui permettait d'apporter une aide aux plus démunis est remise en cause. Les workhouses prennent alors le relais. Ces foyers de travail créés en 1834 par le Poor Law Amendment Act sont un lieu qui accueille, au Royaume-Uni, les personnes incapables de subvenir à leur besoin. Ils y vivaient alors en échange de leur travail, l'objectif étant d'arrêter de payer l'aide sociale à ceux qui vivent chez eux. [...]
[...] En commençant par observer le tableau de Luke Fields, Francis Démier dépeint la condition des sans- abris londoniens. Ce tableau de 1874 représente une queue de sans-logis devant un poste de police londonien espérant obtenir un bon de logement pour la nuit dans un workhouse F. Démier pointe également le paradoxe entre la situation déplorable de ces sans-abris et la prospérité économique que connait le Royaume-Uni dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'historien parle à la ligne 15 de brillante époque victorienne Charles Dickens, cité par l'historien, est un auteur de cette période, dont l'action de l'un des romans les plus connus, Oliver Twist se déroule dans le Londres Victorien. [...]
[...] Entre les lignes 49 et 52, l'auteur dresse un bilan accablant : dans la société la plus moderne d'Europe, l'archaïsme de la politique sociale est frappant On peut justement se demander quelle peut-être la situation dans les autres pays européens, notamment l'Allemagne, et de s'intéresser au développement de la pauvreté à cette époque. Les États allemands sont, comme ceux du Royaume-Uni, touchés par l'industrialisation et l'urbanisation. Le pays connaît une très forte croissance économique entre 1870 et 1910. Par exemple, la production allemande d'acier est plus importante que la production britannique. On assiste alors à la naissance d'une grande nation industrielle. Elle va donc connaître les mêmes évolutions sociales que ses voisins européens. [...]
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