esclavage, colonie, sociologie, anthropologie, Fred Cooper
Terme de G. Balandier, sociologue, Cahiers internationaux de sociologie, 1961, p. 44-79. Origine sociologique du terme : école de Chicago, avec notamment Wirth ; école d'anthropologie de Manchester et école française de psychologie avec O. Mannoni. Origine philosophique : Sartre repris par Lavel. G. Hermet parle de situations autoritaires dans les 70's.
[...] Le règne colonial est le règne de la diversité. Diversité qui va au-delà de la différence classique entre colonies d'administration militaire et colonies d'administration par les élites locales. Il faut distinguer : Colonies de peuplement : Algérie, Rhodésie du Sud, hautes terres du Kenya Colonies esclavagistes : Caraïbes Colonies d'exploitation économique sans peuplement. Hégémonie financière libérale comme celle imposée pour les britanniques à l'Amérique Latine au 19e siècle. Au sein même de chaque empire colonial, les organisations peuvent être très variables. [...]
[...] Le Japon a eu lui aussi son empire colonial : Taïwan, Corée. L'Inde devient une puissance coloniale sous la domination britannique. Elle fournissait des bureaucrates pour administrer certaines provinces de l'empire britannique sous le commandement du vice-roi indien : Malaisie, Golfe Il y a aussi un sous-impérialisme écossais et irlandais au Québec. Aujourd'hui encore, on peut s'interroger sur la nature de la domination de la Chine sur le Tibet, de l'Inde sur certains royaumes himalayens ou sur le Sri Lanka, de l'Indonésie sur la Nouvelle Papouasie. [...]
[...] S'il y avait eu un état colonial totalement déconnecté des sociétés colonisées, on ne comprend pas pourquoi ce modèle aurait été conservé après la décolonisation. On peut parler de greffe de l'état sur ces sociétés, mais la greffe a prise. Le hors champs intervient aussi dans les interactions : quand le colonisé négocie avec l'administration colonial, un bout de son cerveau reste dans le hors champs. C'est là qu'on retrouve l'imbrication des durées. Etat Bétés L'ordre colonial ne doit pas cacher un fond beaucoup plus bordélique. L'ordre colonial est avant tout un grand désordre. [...]
[...] Bertrand, lui, insiste sur le hors champs du système colonial. Les indigènes sont certes sous le regard du colonisateur, soumis à sa discipline, mais il y a toute une partie de la société colonisée qui échappe à la discipline du colonisateur. Il y a des stratégies de paresse, de fuite En Afrique, il y a des tas de villages Potemkine : le colonisateur regroupait des gens dans des villages, mais ils n'y restent que le temps de la visite d'inspection, après ils retournent dans la brousse. [...]
[...] Au fond, l'état colonial est un paradoxe. Il a une prétention démesurée : civiliser. Avec une vision très précise de que doit être la civilisation et le progrès. Mais il est confronté à la faiblesse de ses moyens, à la fois humains et fiscaux. → Certains parlent d'un « empire au rabais ». La mission civilisatrice de la colonisation peut être vue comme une entreprise de construction de commensurabilité : de langue, d'écriture, d'idéologie, de foi, de conscience identitaire, de chiffres, de culture matérielle et des techniques du corps qui vont avec. [...]
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