Cet article de Rosa Luxemburg daté du 14 janvier 1919 et paru dans le journal berlinois "Die Rote Fahne" (le Drapeau rouge) décrit la situation à Berlin, une situation "dans toute sa brutalité" selon l'historien Pierre Broué. Effectivement, la répression des révolutionnaires entreprise dès le 8 janvier par le gouvernement allemand n'est pas encore terminée. Une réalité qui oblige la journaliste à se cacher sans pour autant rester dans l'inaction. Elle continue ainsi de publier ses articles dans le journal "Die Rote Fahne". Ce journal communiste lui tient tout particulièrement à coeur, effectivement dès son arrivée à Berlin, le 10 novembre, elle s'implique activement pour sa reparution. Le journal devenant selon Gilbert Badia "la préoccupation de toujours" de Rosa Luxemburg, dont l'importance est alors capitale : "c'est le seul lien entre les Spartakistes dispersés, c'est donc un moyen essentiel de formation et de propagande" comme le souligne l'historien Badia.
Quant à la construction de l'article, il se fait de la manière suivante, de la ligne 1 à 20, Rosa Luxemburg décrit l'horreur de la situation à Berlin avec la répression qui s'abat sur les révolutionnaires, pour dans une deuxième partie la comparer à l'évènement de la Commune de Paris de la ligne 20 à 34, et enfin les lignes 35 à 42, destinées alors à remotiver les révolutionnaires.
L'auteur comme dit précédemment est donc Rosa Luxemburg, née près de Lublin en Pologne, le 5 mars 1871. Née dans une famille de commerçants juifs de tradition libérale, elle a fait des études brillantes pour ensuite militer dans la social-démocratie polonaise encore toute jeune. Quittant la Pologne à dix-neuf ans, elle passe d'abord à Zurich puis s'installe à Berlin ou elle prend contact avec les partis socialistes occidentaux dont elle rencontre les différents dirigeants au cours des congrès. Par la suite, elle occupe une place active au sein du parti social-démocrate allemand (SPD) et plus précisément son aile gauche. Se liant alors avec Karl Liebknecht, son opposition à la guerre la fait arrêter en 1915, puis de nouveau en 1916. Ainsi, elle passe la majeure partie de la guerre en prison et notamment à la Barnimstrasse à Berlin, puis dans une forteresse à Breslau pour n'en sortir qu'en 1918. Elle est déjà le symbole d'un caractère infatigable autant par sa posture d'intellectuelle, de théoricienne, d'écrivain qu'en tant qu'acteur sur le "terrain". Elle est ainsi : "de tous les combats" comme le montre son rôle certain dans l'éclatement de la social-démocratie allemande, en s'affirmant aux côtés des Spartakistes. Cette dernière déclare alors qu' : "elle accomplit son destin se dépensant comme une chandelle qui brûle aux deux bouts" dans un contexte alors pour le moins mouvementé (...)
[...] Les tensions de plus en plus fortes amènent inexorablement à l'affrontement. Et c'est le renvoi du préfet de police Eichhorn, le 4 janvier à cause de sa sympathie affichée aux opposants du gouvernement qui met alors le feu aux poudres. Les révolutionnaires après plusieurs grandes manifestations, prennent alors le contrôle de points stratégiques à Berlin, la réaction du gouvernement ne se fait pas attendre et dès le 8 janvier commence donc la Semaine Sanglante. Cela nous amène à la formulation de la problématique suivante, à quelle démonstration tend Rosa Luxemburg en dressant ainsi la situation à Berlin lors de la Semaine Spartakiste ? [...]
[...] Rosa Luxembourg dans son style habituel use alors abondamment de l'ironie, une ironie méprisante, montrant que cette gloire est une gloire usurpée. Usurpée, en effet pour plusieurs raisons, d'abord, elle insiste sur le fait que cette soi-disant victoire ne s'est faite que contre un adversaire faible numériquement, invoquant les : 300 Spartakistes du Vorwärts chiffre infime compte tenu de l'effectif des troupes de l'armée de Noske. Gilbert Badia écrit qu'elle veut alors, je cite : souligner [ ] le caractère dérisoire de cette victoire sur un ennemi faible, mal armé Mais cet aspect fait débat. [...]
[...] L'auteur comme dit précédemment est donc Rosa Luxemburg, née près de Lublin en Pologne, le 5 mars 1871. Née dans une famille de commerçants juifs de tradition libérale, elle a fait des études brillantes pour ensuite militer dans la social-démocratie polonaise encore toute jeune. Quittant la Pologne à dix-neuf ans, elle passe d'abord à Zurich puis s'installe à Berlin ou elle prend contact avec les partis socialistes occidentaux dont elle rencontre les différents dirigeants au cours des congrès. Par la suite, elle occupe une place active au sein du parti social-démocrate allemand (SPD) et plus précisément son aile gauche. [...]
[...] C'est alors la bourgeoisie qui est mise au banc des accusés et notamment son attitude. Une bourgeoisie complice Rosa Luxemburg ne manque guère de qualificatifs pour décrire cette bourgeoisie allemande dans son article, s'empressant de dénoncer son attitude lâche, faite de bassesses. La presse bourgeoise évoquée à la ligne fait sans doute référence à l'organe officiel de la social- démocratie allemande, le Vorwärts qui soutient évidemment l'action du gouvernement contre les spartakistes comme le souligne Rosa Luxemburg écrivant encore à la ligne qu'elle accueille l'ordre : avec des cris de triomphe A ce sujet, un article de ce même journal du 13 janvier titrait alors sur toute la largeur de la première page : Fin de la domination spartakiste et surtout avait alors mis un poème d'Artur Zickler qui s'intitulait La morgue (Das Leichenhaus), une strophe particulière de ce poème fait dire à Gilbert Badia qu'elle : sonne comme un véritable appel au meurtre Une bourgeoisie qui est désignée, comparée violemment à de la racaille (l.7) car elle accueille cette répression en agitant des mouchoirs et en criant : Hourrah! [...]
[...] Concernant Rosa Luxemburg, la révolution bolchévique représente la possibilité d'une révolution prolétarienne, sans pour autant être un modèle à imiter. Au niveau national, l'Allemagne, encore sous le choc du traumatisme de la défaite voit sa monarchie abdiquer et devenir une jeune République, un régime parlementariste avec à sa tête un gouvernement social-démocrate qui entreprend rapidement des réformes. Mais le pouvoir est en réalité divisé du moins jusqu'au 16 décembre 1918, entre le Conseil des Commissaires du peuple (le gouvernement donc avec Ebert) et les Conseils d'ouvriers. [...]
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