Richelieu 1585-1642
Arman Jean du Plessis, duc de Richelieu né en 1585, appartient par son père à une famille de simples gentilshommes, et par sa mère à une famille d'avocats au Parlement de Paris. Troisième fils, il est destiné aux armes, lorsque son frère s'étant fait chartreux, il choisit l'Église pour conserver dans sa famille le bénéfice de l'évêché de Luçon. Son caractère est violent et ambitieux, son éducation a été pourtant soignée. Luçon n'est alors qu'un pauvre évêché ("le plus crotté de France") mais il y montre beaucoup de zèle en travaillant à en réformer les abus. Mais il aspire à de plus hautes fonctions ; il est admis au conseil le 29 avril 1624.
Richelieu, d'un esprit rigoureux et méthodique, rédige vers la fin de sa vie un Testament (il meurt en 1642, mais on pense que la rédaction de ce Testament politique date de 1640 : ce testament est d'abord un mémoire adressé au monarque pour lui donner des orientations sur sa politique qu'il devait mener). Dans son Testament politique publié en 1688, le Cardinal duc de Richelieu explique les principes, les motifs, qui ont dirigé sa conduite. Cet écrit fut publié en Hollande par des protestants vivement combattu à La Rochelle. Il est composé de plusieurs livres : il s'agit ici, d'en étudier uniquement le premier chapitre de la première partie : c'est donc l'analyse parcellaire d'un texte historique. L'analyse que nous allons fournir, est une analyse comparative : nous avons dans ce Testament politique un témoignage inouï, parce que l'auteur en est l'acteur principal. L'auteur expose son point de vue, ce qui peut amener à être peu objectif.
Il retrace les évènements de son arrivée au pouvoir ; Louis XIII (1610 - 1643) est roi de France, depuis 1610, et son premier ministre Albert de Luynes vient de mourir (1622) ; en avril 1624, arrive Richelieu.
Qu'apprenons-nous vraiment de ce Testament politique sur l'état de la France de Louis XIII à l'arrivée du Cardinal duc de Richelieu, et sur sa politique ?
Dans un premier temps, nous verrons la situation de la France, telle que nous la présente Richelieu, lors de son arrivée, dans un second temps, sa politique que nous pourrions qualifier de changeante, et enfin les divers obstacles qu'il a pu rencontrer (...)
[...] Il va donc commencer une politique de changements : il aura besoin avant tout de l'entière confiance du roi; si à la tête du Royaume, le roi et son ministre agissent d'une façon tout à fait harmonieuse, similaire et cohérente, le Ministre perçoit que de cette façon là seulement, il pourra parvenir au redressement de la France ; ainsi il pourra plus facilement rabaisser l'orgueil des nobles rebelles du royaume, et sa politique qui sera surtout de régler la question huguenote. II. Une politique de changements A. [...]
[...] Quant à la France, elle reçoit la place stratégique, de Pignerol, ouverture vers la plaine du Pô. La France, la Pape, Venise, le duc de Savoie et le duc de Mantoue, forment maintenant une ligue défensive contre l'Espagne. La France se devait d'intervenir pour la protection de ses frontières, et Richelieu voit là une opportunité intéressante pour faire entrer la France dans les relations européennes et s'affermir. Il fait également intervenir la France en Valteline, Suiisse procurant un appui aux huguenots- pour empêcher le rattachement de l'Autriche à l'Espagne; il replace sous contrôle français la vallée de la Valteline en 1626, nœud de communications essentiel en Europe, que l'Espagne lui disputait. [...]
[...] Mais elle est essentielle pour l'État, pour en être la force militaire. Cependant elle est toujours prête à mal s'employer. Les duels, devenus un instrument d'insubordination, cristallisent les problèmes d'autorité dans le royaume. En vain l'Église s'y oppose : un faux point d'honneur l'emporte sur toutes les considérations. Au lieu d'estimer les bienfaits qu'ils recevaient de V.M. par leur propre prix, ils n'en faisaient cas qu'autant qu'ils étaient proportionnés au dérèglement de leur fantaisie et que les plus entreprenants étaient les plus estimés que les plus sages et se trouvaient souvent les plus heureux En effet, lorsque Henri IV meurt en 1610, Marie de Médicis assure la régence pour son fils, Louis XIII, qui n'a que neuf ans. [...]
[...] C'était la Raison d'État qu'il défendait profondément, après Dieu et le Roi. Il avait un but constant : l'indépendance et le prestige de la France. Sa politique n'était pas dure, elle était ferme ce qui faisait dire à certains : On l'a vu implacable, mais pas impitoyable ! En brisant les obstacles qui s'opposaient à la volonté royale (l'insoumission des grands, et le soulèvement des huguenots), par les dix- huit ans de son ministériat, l'Homme en rouge selon l'expression d'Alfred de Vigny, avait marqué en France, une étape sans retour. [...]
[...] Ils craignent que les libertés accordées par l'édit de Nantes ne soient remises en cause. La décision est prise de résister par la force à la menace royale, et d'établir un État dans l'État avec un commandement militaire indépendant et des impôts indépendants, sous la direction du Duc de Rohan. Les Protestants reprennent la lutte contre Louis XIII. La France est donc déchirée intérieurement, et les guerres civiles menacent de reprendre. De Luynes, pour mater les révoltes protestantes, organise le siège de Montauban, une des places fortes des protestants qui résista héroïquement au roi en 1621. [...]
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