François de Callières, révolution diplomatique, histoire contemporaine, diplomatie, guerre, conflits, XVIIIe siècle, France, souverains, politique guerrière, croyance, relations internationales, diplomate, commerce, Europe
« La diplomatie sans les armes, c'est la musique sans les instruments », déclarait, il y a un siècle et demi, le chancelier allemand Bismark, connu pour avoir dosé savamment l'une et les autres pour obtenir l'unité allemande aboutie en 1871. De fait, si aujourd'hui la guerre est considérée comme la dernière des solutions et si des institutions ont été mises en place pour l'éviter - après, il est vrai qu'on ait pu récemment juger de ses pires excès potentiels - notre Histoire est marquée par des périodes durant lesquelles la diplomatie peinait à rivaliser avec la guerre comme solution privilégiée pour résoudre les conflits ; bien que néanmoins celle-ci ait progressivement su se développer dès les Temps Modernes.
Le début du XVIII? siècle constitue une période intéressante pour étudier ce phénomène en France. En effet, le pays sort alors d'un Grand Siècle qui a été marqué par des guerres coûteuses et interminables pour des bénéfices mitigés ; alors que l'époque est d'ailleurs particulièrement propice à un renouveau intellectuel, qui va se matérialiser par le mouvement des Lumières, la stratégie guerrière de Louis XIV se trouve remise en cause et l'idée de régler les problèmes par moins de batailles et plus de diplomatie fait son chemin.
[...] La diplomatie, en effet, peut apporter beaucoup plus que la guerre, à un coût nettement moins élevé tant financièrement qu'humainement. Alors que la guerre a régné dans une Europe de diplomates piètres, des diplomates qualifiés pourront à l'avenir faire régner la paix et la prospérité, sans perte d'influence aucune. Ce texte semblerait banale s'il avait été rédigé par un diplomate contemporain, tant l'évidence des avantages de la diplomatie est un consensus - pratiquement - incontestable dans le monde aujourd'hui, en particulier après que le monde ait eu à faire face à deux guerres mondiales et à « équilibre de la terreur » nucléaire, toujours menaçant aujourd'hui. [...]
[...] ) qui ont eu souvent de foibles commencemens, aisez à étouffer dans leur naissance, et qui ont causé dans la suite des guerres sanglantes dans les principaux Etats de la Chrétienté. » Cette analyse illustre le début de prise de conscience de l'usage de conflits pour des raisons qui prêteraient à sourire aujourd'hui. Ainsi, sous Louis XIV, des non-paiements de dots (Guerre de Dévolution) à des dispositions testamentaires (Guerre de Succession d'Espagne) suffisent à plonger l'Europe dans des conflits majeurs. [...]
[...] Le diplomate et les multiples qualités à en attendre En complément avec les points que nous venons d'évoquer, et visiblement à l'inverse des diplomates de l'époque, le diplomate idéal doit répondre à un grand nombre de critères : « il y faut de la pénétration, de la dextérité, de la souplesse, une grande étenduë de connoissances, et surtout un juste et fin discernement. » Si les connaissances, que nous avons évoquées plus haut (on suppose, quant aux us et coutumes, à l'histoire, aux stratégies et aux intérêts des différentes nations rivales) occupent une place importante, il s'agit aussi d'acquérir diverses qualités plus pratiques. Dextérité, souplesse, discernement . on reconnaît les qualités encore attendues des diplomates aujourd'hui. [...]
[...] Bibliographie BELISSA Marc, Diplomatie et relations «internationales» au 18e siècle : un renouveau historiographique In: Dix-huitième Siècle, n° GAUTHIER Florence. Gabriel BONNOT DE Mably, Principes des négociations pour servir d'introduction au droit public de l'Europe, Annales historiques de la Révolution française, vol no LIVET Georges Les relations internationales au 18e siècle. Réflexions critiques et esquisse d'une méthodologie, In: Dix-huitième Siècle, n° LYNN John, Les Guerres de Louis XIV, 1667-1714, Perrin MICHAUD Claude, François de Callières : De la Manière de négocier avec les souverains. [...]
[...] La révolution diplomatique - François de Callières et le parfait ambassadeur (1716) - Le premier grand moment de l'histoire moderne et contemporaine Introduction « La diplomatie sans les armes, c'est la musique sans les instruments », déclarait, il y a un siècle et demi, le chancelier allemand Bismark, connu pour avoir dosé savamment l'une et les autres pour obtenir l'unité allemande aboutie en 1871. De fait, si aujourd'hui la guerre est considérée comme la dernière des solutions et si des institutions ont été mises en place pour l'éviter - après, il est vrai qu'on ait pu récemment juger de ses pires excès potentiels - notre Histoire est marquée par des périodes durant lesquelles la diplomatie peinait à rivaliser avec la guerre comme solution privilégiée pour résoudre les conflits ; bien que néanmoins celle-ci ait progressivement su se développer dès les Temps Modernes. [...]
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