Conférence de Bandung, d'Aimé Césaire, 27 janvier 1956, Eurpoe, Algérie, guerre d'Algérie, Alfred Sauvy, discours, colonies françaises, colonies britanniques, Empire européen, Comité d'action des intellectuels, décolonisation
Le 27 janvier 1956, Aimé Césaire prononce une allocution lors du meeting parisien du Comité d'action des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord, allocution publiée dans Les Temps modernes en mars de la même année. Ce meeting se veut une dénonciation de la guerre d'Algérie alors que la décolonisation se poursuit, un an après la conférence de Bandung en Indonésie lors de laquelle 23 chefs d'Etat asiatiques et 6 chefs d'Etat africains se sont réunis pour appeler à une décolonisation complète et s'organiser pour peser à l'échelle mondiale.
[...] Une réaction à la conférence de Bandung Le 27 janvier 1956, Aimé Césaire prononce une allocution lors du meeting parisien du Comité d'action des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord, allocution publiée dans Les Temps modernes en mars de la même année. Ce meeting se veut une dénonciation de la guerre d'Algérie alors que la décolonisation se poursuit, un an après la conférence de Bandung en Indonésie lors de laquelle 23 chefs d'Etat asiatiques et 6 chefs d'Etat africains se sont réunis pour appeler à une décolonisation complète et s'organiser pour peser à l'échelle mondiale. [...]
[...] Le travail forcé auquel les puissances coloniales ont eu recours s'apparente à un nouvel esclavage. De même, les colonies sont utilisées pour leurs matières premières et pour le débouché qu'elles offrent. « La domination européenne sur les parties non européennes du globe » est dénoncée, mais ce n'est pas la civilisation européenne, dont « la contribution aux progrès de la civilisation » est réelle, qui est ici remise en cause par Césaire. La décolonisation a été menée par des élites indigènes éduquées dans la culture de la puissance coloniale, comme Gandhi en Inde, Senghor au Sénégal, ou encore Hô Chi Minh au Vietnam. [...]
[...] Césaire considère que Bandung a également été un moment important puisque les Etats présents ont pu montrer leur unité et s'afficher ensemble contre la bipolarisation du monde. C'est ainsi que naît le mouvement des non alignés, et ces Etats forment ce qu'Alfred Sauvy nomme dès 1952 le tiers monde. Ces Etats sont censés partager des caractéristiques communes et leur solidarité d'anciens colonisés doit primer. Cependant, la réalité est autre car ces Etats ne connaissent pas tous les mêmes difficultés et n'ont pas connu le même type de décolonisation. [...]
[...] Bandung marque bien un tournant puisque la décolonisation se poursuit dans les années 1960 avec l'indépendance de la quasi-totalité des colonies françaises et britanniques d'Afrique noire, qui s'effectue pacifiquement à l'exception du Kenya. Dans les années 1970, ce sont les colonies portugaises qui deviennent indépendantes. Mais l'unité affichée a vite volé en éclat et le non alignement voulu a été rendu difficile, chaque Etat penchant pour l'un des deux blocs, comme l'Inde soutenue par l'URSS tandis que le Pakistan devenait un allié des Etats-Unis. Césaire lui-même, communiste, fait entrer la décolonisation dans une logique de lutte des classes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture