Dans ce texte, Boissy d'Anglas, homme politique français qui appartenait à la Plaine sous la législative et qui deviendra président de la Convention après Thermidor, s'adresse donc à la Convention, assemblée constituante qui se substitue à la Législative depuis août 1792. Il lui fait une sorte de résumé des faits constitutifs de la Révolution depuis 1792, année durant laquelle la royauté a été abolie. L'intérêt de ce texte est qu'il nous explique ce qui s'est passé en France depuis 1792. Il revient implicitement sur les évènements importants, les crises et les failles du système. En effet, plus encore que le rappel historique, ce texte est un véritable procédé littéraire qui nous donne l'avis, l'opinion, la vision de Boissy d'Anglas en ce qui concerne ce qui s'est passé durant cette période de la Révolution, vision extrêmement péjorative.
Boissy d'Anglas se base sur une période qui se déroule entre 1792 et 1795. Il revient donc, implicitement, sur la succession de la Convention à la Législative, puis sur les diverses Conventions, c'est-à-dire divisée en trois grandes phases : la Convention girondine, la Convention montagnarde et Thermidor. Dans ce rapport sur le projet de constitution, l'auteur revient donc sur les évènements passés, les critique et expose sa propre vision, pessimiste. En effet, durant la période du Thermidor, la tendance est à la critique des régimes précédents dans un but bien précis : sauver la Révolution et réaliser une nouvelle Constitution.
Un certain nombre de questions se pose alors, afin de mieux comprendre quels sont les incidents visés par l'auteur. En effet, la Révolution représentant un véritable espoir lors de ces débuts, pourquoi et de quelle manière cet espoir semble-t-il remis en cause ? De plus, quels sont les évènements qui ont semé le trouble dans le régime ?
[...] Elle était déjà divisée, et ses dissensions, entretenues par les tyrans qui voulurent l'asservir, furent la première cause des maux affreux qui ont désolé la France. Tandis que quelques-uns de ses membres, égarés de bonne foi, se laissaient séduire par de fausses apparences de désintéressement, de rigidité, de vertu, d'amour de l'égalité absolue, et voyaient d'un œil inquiet les efforts impuissants de leurs généreux collègues pour s'opposer aux progrès du désordre, des hommes sans principes, ivres d'orgueil, altérés de sang, pétris de fiel et de perfidie, savaient profiter de ces divisions pour dominer, aigrir, exalter, embraser, exaspérer tous les esprits [ ] Les institutions révolutionnaires furent toutes dirigées vers ce but affreux ; et les représentants du peuple, après une impuissante lutte, furent obligés, pour conserver l'espoir et le droit de sauver un jour la patrie, de céder momentanément à l'orage, et de laisser le vaisseau de l'état flotter au gré des vents de l'anarchie. [...]
[...] La culpabilité des montagnards quant au déclin du régime Comme nous venons de l'expliquer, Les Girondins et Montagnards se disputent le pouvoir au sein de la Convention nationale. Le 2 juin 1793 se déroule une nouvelle journée révolutionnaire, inspirée par les chefs de la Montagne et visant directement la Convention. Hanriot, nouveau chef de la Garde nationale, exige l'arrestation des chefs girondins. On passe alors à la phase montagnarde de la Convention. Les montagnards prennent le pouvoir au sein de l'assemblée mais obtiennent la majorité par le vide. Cela s'explique : officiellement, il y avait plus de Girondins que de montagnards. [...]
[...] Ce régime appelé la Terreur tourna vite à la paranoïa. Puis il continue en renforçant la culpabilité des acteurs en question, désignant une commune dominatrice, forte de la terreur qu'elle inspirait puis il réutilise le mot scélérat qu'il accentue ici en les qualifiant de profonds L'analyse littéraire du Rapport de l'auteur est presque plus intéressante que l'analyse de fond, donnant ici l'explication directe des failles du régime. Dès lors, ce sont ces évènements qui furent la première cause des maux affreux qui ont désolé la France Presque comme l'évolution du régime de la Terreur, qui s'est empiré de jour de jour, Boissy d'Anglas se lance dans un impressionnant crescendo quant à sa description de Robespierre, de la Commune, des Montagnards, bref, des responsables des vices du système. [...]
[...] Pour l'auteur, la véritable cause de la déchéance du régime fut l'usurpation du pouvoir par les Montagnards, par les divagations des révolutionnaires sous la Terreur. Régime qui ne pouvait aboutir qu'à une chose, l'anarchie B. L'impuissance des représentants du peuple face à l'anarchie Ayant expliqué les véritables causes de l'affaiblissement du système, Boissy d'Anglas tente alors d'expliquer, avec une vision relativement pessimiste, que ces évènements n'ont pu être empêchés. Car en effet, si les montagnards se sont imposés au sein de la Convention, avec Robespierre à leur tête, en tant que véritables terroristes, en tant que réels dictateurs, il ne faut pas oublier que la Convention était divisée, et qu'au sein de celle-ci, il y avait des hommes de bonne foi les véritables représentants du peuple. [...]
[...] Le texte commenté est un rapport de Boissy d'Anglas, intitulé Rapport à la Convention sur le projet de constitution, publié dans le Bulletin des lois en 1795. Dans ce texte, Boissy d'Anglas, homme politique français qui appartenait à la Plaine sous la législative et qui deviendra président de la Convention après Thermidor, s'adresse donc à la Convention, assemblée constituante qui se substitue à la Législative depuis août 1792. Il lui fait une sorte de résumé des faits constitutifs de la Révolution depuis 1792, année durant laquelle la royauté a été abolie. [...]
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