Race et histoire, Claude Lévi-Strauss, anthropologie, ethnologie, théories racistes, cultures contemporaines
Claude Lévi-Strauss (1908-2009) est un anthropologue, ethnologue et philosophe français. En 1952, il publie un de ses ouvrages majeurs : Race et histoire. Il divise son ouvrage en 10 courts chapitres, dont nous essayerons ici de montrer l'enchainement global.
Lévi-Strauss présente tout d'abord ce qui sera le fil rouge de son tout ouvrage : la science ne permet absolument pas d'affirmer la supériorité d'une race sur une autre. Les théories racistes confondent en fait les productions des cultures humaines avec le concept biologique de race.
[...] Il a répondu à cette accusation : commencé à réfléchir à un moment où notre culture agressait d'autres cultures dont je me suis alors fait le défenseur et le témoin. Maintenant, j'ai l'impression que le mouvement s'est inversé et que notre culture est sur la défensive vis-à-vis des menaces extérieures, parmi lesquelles figure probablement l'explosion islamique. Du coup je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture». - Lévi-Strauss est cependant d'accord avec ceux qui pointent son profond pessimisme. [...]
[...] Bien sûr, l'incompréhension grandit avec l'écart entre deux cultures. Mais la richesse aussi ! L'idée de base est plus que jamais justifiée : aucune race n'est supérieure à une autre. Lévi-Strauss estime de plus que la civilisation mondiale qui émerge à son époque devrait prendre la forme d'une association de cultures originales. Il faut donc entendre la notion de progrès culturel d'un point de vue global, et non au niveau d'un peuple en particulier. Néanmoins, l'auteur relève un danger dans ce processus. [...]
[...] ( Critique Par ses ambitions, le livre de Lévi-Strauss a suscité beaucoup d'engouement, mais aussi beaucoup de contestations. - En premier lieu, certains lui reprochent son caractère scientiste. Lévi- Strauss fait en effet partie, avec Auguste Compte ou Emile Durkheim, de la tradition sociologique française qui cherche à traiter les faits sociaux comme des choses. Or, n'est-ce pas perdre la singularité des sciences humaines (faites de choix, de subjectivité) que de les étudier en se calquant sur les sciences de la nature ? [...]
[...] Pour expliquer certaines différences flagrantes, Lévi-Strauss retient néanmoins l'hypothèse de deux sortes d'histoires : l'histoire progressive, acquisitive, qui accumule les découvertes pour avancer, et une autre histoire, disposant d'autant de talents, mais à laquelle il manquerait le caractère synthétique, chaque innovation se dissout aux autres au lieu de s'y ajouter. Il est indéniable que l'évolution historique de l'humanité tend vers un niveau supérieur de progrès. Pourtant, ordonner cette évolution en étapes claires et successives (âge de la pierre, du bronze, du fer etc.) serait au mieux simpliste, au pire inexact. Le progrès n'est en effet pas constant, il avance par bonds, par mutations, avec des changements d'orientation, dont seul certains laisseront trace dans l'évolution. [...]
[...] ) Malgré le peu d'audience publique à sa sortie, Race et histoire s'est imposé comme un livre phare de l'ethnologie et de la lutte contre le racisme en renversant bon nombre d'idées reçues. Que ce soit pour analyser les récents débats sur la place de l'islam en France ou bien le supposé retard de certains pays dans la mondialisation, ce livre prend toujours tout son sens aujourd'hui. Plus largement, en s'attaquant aux préjugés les plus importants de notre temps (le racisme, l'ethnocentrisme, l'idée de progrès), l'argumentation brillante et puissante de Lévi-Strauss est vouée à rester longtemps une référence. [...]
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