Nous allons étudier deux documents ayant tous deux pour thème les journées de juin 1848. Le premier document est un extrait du discours de Michel Goudchaux, député de la Seine, devant l'Assemblée constituante, le 15 juin 1848. Michel Goudchaux, est né en 1797 à Nancy. Banquier de profession, il est payeur aux armées en poste à Strasbourg de 1832 à 1834. Après avoir été favorable à Louis-Philippe de 1830 à 1834, il entre dans l'opposition à la Monarchie de Juillet et devient le spécialiste financier du journal d'opposition Le National. Après la révolution de février 1848, il est nommé ministre des Finances dans le gouvernement présidé par Jacques-Charles Dupont de l'Eure le 24 février 1848, afin d'inspirer confiance aux financiers, dont son ami, le baron James de Rothschild, grand souscripteur des emprunts d'État. Il quitte le ministère dès le 5 mars 1848 en raison de son désaccord sur la suppression de l'impôt sur le sel et sur le timbre qui a été décidée sans qu'il en soit averti. En juin 1848, il est élu député à l'Assemblée nationale. Le 28 juin 1848, il redevient ministre des Finances dans le gouvernement du général Cavaignac.
Dans son discours, Goudchaux s'oppose fermement au maintien des Ateliers nationaux et souhaite leur dissolution.
Le second document est un extrait d'une lettre rédigée par Thumeloup, membre de la « Commission centrale pour les dons et offrandes de la ville de Paris » et destinée à Ulysse Trélat (1795-1879), médecin et homme politique français. Ancien combattant lors de la campagne d'Allemagne en 1813, Trélat devient Commissaire extraordinaire du gouvernement provisoire dans les départements du Puy-de-Dôme, de l'Allier, de la Creuse et de la Haute-Vienne, puis maire du 12e arrondissement de Paris, président de la commission de colonisation, lieutenant-colonel de la 12e légion sous les ordres d'Armand Barbès, et colonel de la cavalerie de la garde nationale. Le 23 avril 1848, il fut choisi comme vice-président par l'Assemblée et fut nommé, le 12 mai, ministre des Travaux publics. Opposé à la fermeture des Ateliers nationaux, il est contraint de démissionner le 28 juin 1848.
[...] Dès lors, les idées bonapartistes, qui ont tant fait peur aux républicains, vont gagner du terrain, jusqu'à l'élection de Louis- Napoléon Bonaparte (1808-1873) le 10 décembre 1848. Une des conséquences des Journées de juin 1848 est, quelques années plus tard, la destruction symbolique des quartiers centraux parisiens par le baron Haussmann (1809-1891), où étaient dressées de nombreuses barricades, mais aussi d'où venaient de nombreux insurgés, ouvriers et artisans de la fabrique parisienne. [...]
[...] Dans son discours, Goudchaux s'oppose fermement au maintien des Ateliers nationaux et souhaite leur dissolution. Le second document est un extrait d'une lettre rédigée par Thumeloup, membre de la Commission centrale pour les dons et offrandes de la ville de Paris et destinée à Ulysse Trélat (1795-1879), médecin et homme politique français. Ancien combattant lors de la campagne d'Allemagne en 1813, Trélat devient Commissaire extraordinaire du gouvernement provisoire dans les départements du Puy-de-Dôme, de l'Allier, de la Creuse et de la Haute-Vienne, puis maire du 12e arrondissement de Paris, président de la commission de colonisation, lieutenant-colonel de la 12e légion sous les ordres d'Armand Barbès, et colonel de la cavalerie de la garde nationale. [...]
[...] Alphonse de Lamartine (1790-1869), membre de la Commission du gouvernement provisoire, qui, emporté par la dynamique de la Révolution, proclame avec Louis Blanc (1811-1882), auteur de l'ouvrage Organisation du travail, le droit au travail et la nécessité organiser le travail Louis Blanc rédige le décret affirmant que le gouvernement provisoire s'engage à garantir l'existence de l'ouvrier [ ] et à garantir du travail à tous les citoyens Le lendemain février 1848, Pierre Marie de Saint Georges (1795-1870), dit Marie, ministre des Travaux publics, met en place les Ateliers nationaux, avec l'aide d'Émile Thomas, un ingénieur chimiste diplômé de l'École Centrale. Louis Blanc, quant à lui, prend la présidence de la Commission du gouvernement pour les travailleurs bien loin du ministère du Travail qu'il avait souhaité. Les Ateliers nationaux sont donc créés dans le but de réduire voire de supprimer le chômage à Paris et en province, en employant des ouvriers sans travail. [...]
[...] La violence des combats est évoquée par l'auteur à la ligne 6 que de sang, Bon Dieu, les malheureux ont fait couler mais également à la ligne 14 la fusillade, les combattants blessés ou tués Les combats les plus acharnés ont eu lieu autour de l'Hôtel de Ville et du faubourg du Temple, jusqu'au quartier Saint-Antoine, où vit l'auteur du document 2. B Le bilan des journées de juin Le pouvoir exécutif sort renforcé des journées de juin 1848. Cavaignac, nommé président du Conseil par l'assemblée le 28 juin, nomme Antoine Sénard au ministère de l'Intérieur, Michel Goudchaux aux Finances, le général Lamoricière à la Guerre, Marie-Alphonse Bedeau aux Affaires étrangères et Adrien Recurt, évoqué par l'auteur à la ligne 11, aux Travaux publics. [...]
[...] Le texte qui énonce plusieurs propositions, obtiens un grand succès en France, notamment dans les milieux socialistes et ouvriers, puisqu'il est plusieurs fois réédité entre 1844 et 1848. De peur que les Ateliers nationaux continuent à être un vivier de militants révolutionnaires hostiles à la République, le gouvernement, emmené par Goudchaux, président de la commission spéciale sur les Ateliers nationaux et le comte Alfred de Falloux, député républicain et rapporteur de la commission, souhaite dissoudre définitivement ces Ateliers nationaux. Aux lignes 8 et la peur de l'endoctrinement de la classe ouvrière par les socialistes, anarchistes et bonapartistes est clairement évoquée par Goudchaux : On est venu dire aux travailleurs : la vieille société vous a traités injustement Le gouvernement craint une démoralisation des ouvriers et un rejet du travail, comme Goudchaux l'évoque à la ligne 9 Croisez les bras, ne retournez pas dans vos ateliers, ces ateliers deviendront vides Enfin, une des raisons non évoquées dans ce premier document et justifiant la fermeture des ateliers nationaux est la raison financière. [...]
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