Depuis la perte des territoires alsaciens et lorrains, l'esprit de tous les Français est tourmenté par cette question des "provinces perdues" constituant un thème sociopolitique récurrent amplifié par un contexte international tendu caractérisé par l'impérialisme européen, c'est-à-dire une compétition acharnée que se livrent les puissances européennes sur différents terrains. La confrontation entre la France et l'Allemagne s'inscrit dans ce contexte avec pour articulation la douloureuse question de l'Alsace-Lorraine qui se situe donc bel et bien dans un environnement politique international. Il ne faut pas réduire cette épineuse question à une affaire nationale franco-française.
Ainsi au début du XXe siècle, un élan nationaliste s'insuffle en France à travers l'Alsace-Lorraine perdue. Nous avons donc un document directement issu de ce mouvement de revanche renaissant, qui prend cause pour l'Alsace-Lorraine dans une description de l'évolution de la situation depuis l'annexion de 1871. Le document est un extrait de l'ouvrage Les provinces inébranlables parut en 1913 aux éditions Les marches de l'est (...)
[...] Effectivement, l'Alsace-Lorraine se retrouve seule confrontée à sa domination germanique. Elle constitue un Reichsland, propriété collective de la nouvelle Allemagne unifiée par Bismarck en 1871. Les députés alsaciens sont abandonnés Les promesses de fidélité inaltérable faites aux députés alsaciens, quand ils quittaient solennellement l'assemblée de Bordeaux, furent oubliées (l.10-12), c'est- à-dire qu'ils sont laissés seul face à leur sort, ils siègent au Reichstag à Berlin où ils n'ont pas la même importance que les autres parlementaires allemands. II) Les premières années du XXe siècle, une nouvelle conjoncture Les crises diplomatiques et la politique provocante de l'Allemagne Le début du XXe siècle est marqué par une exacerbation de la concurrence entre les pays qui se revendiquent en tant que puissance coloniale et en premier lieu une confrontation entre l'Allemagne et la France, tension qui ravive les différends entre les deux pays, à savoir surtout la fameuse question de l'Alsace-Lorraine quelques temps oubliée mais toujours bien vivante. [...]
[...] En effet, la mention du roi Louis XIV est stratégiquement ciblée. N'est-ce pas ce monarque français qui a conquis l'Alsace au profit du royaume de France ? Conclusion La question de l'Alsace-Lorraine est restée un sujet de préoccupation durant toute la période où les provinces perdues furent aux mains des Allemands. L'entretien du souvenir par les générations qui ont vécu douloureusement cet arrachement de l'Est puis l'éducation de la seconde génération après 1871 a contribué à la fondation d'une mémoire endolorie par la perte de l'Alsace-Lorraine. [...]
[...] Georges Ducrocq est un fervent partisan pour que le thème central du nationalisme soit cristallisé autour de cette question de l'Alsace-Lorraine, question dont on ne parle que de ça dans le début du XXe siècle pour les raisons que nous avons déjà vues dans la partie précédente. L'Alsace-Lorraine est la référence la plus parfaite pour la diffusion et l'entretien du nationalisme à travers tous le pays. L'auteur est aussi offusqué que la nouvelle génération ignore la réalité : La guerre de 1870 nous est moins familière que celles du règne de Louis XIV. [...]
[...] L'Allemagne assimila ainsi ce fait à une occupation du Maroc et demanda des comptes à la France. Une canonnière allemande, la Panther fut envoyée par Berlin dans le port d'Agadir (port convoité par l'Allemagne). Finalement un accord est trouvé, la France a le droit d'établir un protectorat sur le Maroc en échange de la cession de territoires vers le Cameroun et de la confirmation des intérêts économiques allemands au Maroc. Ces deux crises sont importantes car elles laissent des traces dans les opinions françaises et allemandes rendant l'idée de guerre plus familière, les Français n'ayant pas oubliés l'Alsace-Lorraine qui cristallise leur désir de revanche sur l'Allemagne. [...]
[...] Ils ne le font pas. Ils résistent, ils protestent, ils parlent, ils rient, ils se moquent de la grossièreté de leurs maîtres, ils encourent les mois de prison, les amendes, le boycottage, ils s'exposent à la faillite et à la ruine pour conserver le droit de porter le front haut, pour garder l'estime des dames de Metz ou des vrais Alsaciens. Ils veulent sauver les reliques dont ils se sont constitués les défenseurs. Ils ne doutent pas de la victoire finale de la France. [...]
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