« Comme vous, je suis persuadé qu'avant de songer à l'action, il faut avoir constitué un parti, une armée consciente, au moyen d'une propagande aussi active que continue » (Lettre de Jules Guesde à Karl Marx, 1879). Tel pourrait être la justification de l'écriture de ce programme du Parti Ouvrier (l. 13), rédigé entre 1879 et 1880. Ce programme, dans sa version définitive, a été écrit en mai 1880 à Londres par Jules Guesde accompagné de Karl Marx, Friedrich Engels et Paul Lafargue. Jules Grévy est président de la République depuis le 30 janvier 1879 et Jules Ferry sera président du conseil le 23 septembre 1880. Ce programme, découpé en trois parties distinctes s'adresse particulièrement au prolétariat et à la classe ouvrière française. Nous nous intéresserons ici à la biographie du principal auteur du texte, à savoir Jules Guesde, de manière brève. Il naît le 11 novembre 1845 aux abords de Paris dans une famille conformiste, cléricale et bonapartiste. Lors des événements de 1871, étant républicain radical, il soutient avec ferveur la Commune de Paris ce qui lui vaut plusieurs séjours en prison ainsi que de fortes amendes. Il s'exile durant quelques années en Suisse, où il découvre l'anarchisme par le biais de James Guillaume, puis en Italie et en Espagne où José Mesa le convertira aux idées marxistes. Guesde revient en France en septembre 1876 et observe par lui-même l'état de la classe ouvrière qu'il veut défendre. Le 18 novembre 1877 il fonde le journal « L'Egalité » par le biais duquel il diffusera les idées marxistes en France. A la suite du procès du 24 octobre 1878, accusant les délégués des congrès ouvriers d'avoir organisé un congrès international à Paris, Jules Guesde est condamné à six mois de prison et à 200 francs d'amende pour avoir pris leur défense et accusé le capitalisme et la République bourgeoise.
[...] On retrouve également cette idée dans le programme du Parti Ouvrier (l.2-3). De plus, Marx affirme que cette émancipation ne sera que l'oeuvre de l'action révolutionnaire du prolétariat ; cela signifie l'expropriation par les ouvriers des moyens de production détenus par la bourgeoisie : Que les classes dominantes tremblent devant une révolution communiste. (K.Marx, Le Manifeste du Parti Communiste, page 119). A nouveau, l'idée est présente dans le programme (L.12). Enfin, le collectivisme est également repris dans le programme du Parti Ouvrier (l.9). [...]
[...] L'écrasement de la Commune par Thiers provoqua entre et exécutions d'ouvriers, de viols et de meurtres. Cette répression toujours très présente dans la tête des ouvriers explique sûrement la volonté d'armer le peuple, pour permettre de maintenir (si la lutte est remportée par le prolétariat) la révolution victorieuse. Le désarmement des armées permanentes (de la bourgeoisie), qui constitue toujours une menace de répression, s'avère être primordiale. C'est ce que Marx nomme la dictature du prolétariat Il apparaît donc clairement que les divers héritages de ce programme constituent un élément de poids. [...]
[...] A la suite du procès du 24 octobre 1878, accusant les délégués des congrès ouvriers d'avoir organisé un congrès international à Paris, Jules Guesde est condamné à six mois de prison et à 200 francs d'amende pour avoir pris leur défense et accusé le capitalisme et la République bourgeoise. Convaincu de l'idée de former un parti ouvrier français, Guesde rédige en prison Programme et adresses des socialistes révolutionnaires français qui sera l'amorce du programme du parti ouvrier français. Guesde se rend à Londres en mai 1880 où sera rédigé avec l'aide de ses trois compagnons le programme du parti ouvrier français. [...]
[...] L'originalité de ce programme réside dans le fait qu'il s'adresse à une classe sociale particulière à savoir les ouvriers. Souvent mises à l'écart de la vie politique par les différents partis déjà existants, les classes opprimées peuvent voir dans le programme du Parti Ouvrier français une réponse directe aux besoins que nécessite cette classe pour survivre. Ainsi, peu à peu la doctrine révolutionnaire s'impose dans le monde du travail et tente de rassembler une classe sociale encore dispersée. Bibliographie BIDOUZE René, La commune de Paris telle qu'en elle-même, Paris, Le temps des cerises DAVIET Jean-Pierre, La société industrielle en France 1814-1914, Paris, Seuil DEWERPE Alain, Le monde du travail en France 1800-1950, Paris, Armand Collin MARX Karl et ENGELS Friedrich, Le manifeste du parti communiste, Paris, Flammarion NOIRIEL Gérard, Les ouvriers dans la société française XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil WILLARD Claude, Jules Guesde, Textes choisis 1867-1882, Paris, Editions sociales WILLARD Claude, Jules Guesde, L'apôtre et la loi, Paris, Editions ouvrières, 1991. [...]
[...] Au-delà de la requête d'une augmentation du confort de vie, le Parti Ouvrier demande une protection pour la classe ouvrière. Ainsi il est proposé une responsabilisation au niveau des patrons sur les accidents (l.48) ou encore la gestion par les caisses ouvrières de mutuelle (l.46- 47). Mais cela passe également par l'interdiction de réception d'un héritage dépassant francs, ce qui régule les possibles inégalités de richesses et l'apparition de nouveaux riches Enfin, les propositions qui émanent du programme sont également d'ordre moral et à contre-courant de la société du 19e siècle. [...]
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