Parti Chrétien-Social autrichien, Ignaz Seipel, Première guerre mondiale, enjeux géopolitiques, parti politique, Empire austro-hongrois, traité de Trianon, révolte spartakiste, fédéralisme, Anschluss, église, catholicisme, antisémitisme, Hitler, communisme
Le document est consacré à l'analyse des derniers articles du programme rédigé le 29 novembre 1926 par Ignaz Seipel, alors chancelier d'Autriche, lors de la création du Parti Chrétien-Social autrichien. Il est composé de 4 questions/réponses sur le contexte historique et les souhaits économiques et politiques de ce nouveau parti.
[...] Programme du Parti Chrétien-Social autrichien, articles V à VIII - Ignaz Seipel (1926) I. Question 1 Situez ce programme dans son contexte historique. À quoi les chrétiens-sociaux veulent-ils réagir ? points) - En 1926, lorsque le programme du Parti Chrétien-Social est rédigé, l'Autriche est une jeune République qui vient d'acquérir les frontières que nous lui connaissons. En effet, sa défaite lors de la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne a non seulement, comme mentionné dans le Traité de Trianon, précipité l'effondrement de l'Empire multinational qu'elle dominait, mais aussi clarifié que tout projet d'union de l'Autriche avec l'Allemagne devrait être exclue, malgré la proximité culturelle des deux nations. [...]
[...] Question 4 Pour quelles raisons le parti chrétien-social se détourne-t-il, en 1933, de « l'État démocratique » (l. ? Quels sont les éléments du texte qui annoncent déjà ce tournant ? points) - De manière évidente aujourd'hui, mais qui l'était sans doute nettement moins en 1926, alors que l'antisémitisme se renforce en Europe et que Hitler a déjà publié « Mein Kampf » en langue allemande depuis la Bavière voisine, il est surprenant de lire qu'un parti se réclamant des valeurs démocratiques et exigeant l'égalité entre tous se montre aussi virulent envers la population juive, le terme « influence destructrice juive » incitant directement à la défiance - on imagine mal un programme politique d'une telle teneur dans un pays occidental aujourd'hui. [...]
[...] L'usage des clés d'analyse de la vocation du Parti Chrétien Social pourrait tenir dans l'organisation traditionnelle de la société autrichienne. En 1926, celle-ci est très majoritairement catholique pratiquante, à plus de 90%. L'Eglise porte effectivement un grand rôle pour une société qui croit et pratique régulièrement. Une seconde justification, complémentaire à la première, serait la proximité du parti (comme son nom l'indique) avec les idées religieuses ; le Parti Chrétien Social a en effet vocation à intéresser un électorat plutôt conservateur. [...]
[...] L'on pourrait aussi avancer une troisième raison éventuelle : le parti a indiqué son profond rejet du communisme ; or, en Allemagne, Hitler se pose à la fois en défenseur de son peuple contre le communisme soviétique, et ne cache pas son souhait d'étendre son empire à l'est et de faire tomber le régime soviétique de l'URSS. L'Anschluss de 1938 marquera l'adhésion d'une grande partie de la population autrichienne, comme de certains de ses partis politiques - bien que le Parti Chrétien Social ait alors déjà été dissous à ce projet. [...]
[...] Pourquoi donc établir un système fédéral en Autriche, malgré la taille relativement modeste de ce pays ? Les chrétiens-sociaux avancent trois arguments : « évolution historique », les « spécificités naturelles », et les « conditions d'existence économique » du pays. L'aspect historique peut éventuellement être lu dans le récent échec de l'Empire austro-hongrois : immense, imposant un même système à des peuples très différents, il n'avait su en conséquence se préserver d'une impopularité croissante auprès des populations qu'il regroupait ; plus récemment, c'est sur une base fédérale (modérée) que vient de se mettre en place la République. [...]
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