L'effondrement de la Monarchie de Juillet est une surprise pour les vaincus comme pour les vainqueurs qui sont les républicains socialistes et modérés. La IIe République est donc proclamée le 25 février 1848. Elle adopte le Suffrage Universel pour désigner le Président de la République et l'Assemblée législative qui gouvernent le pays. Et ce selon sa Constitution rédigée par les vainqueurs des élections à la Constituante des 22 et 23 avril 1848 : les républicains modérés, qui excluent alors les socialistes de la vie politique.
L'élection présidentielle du 10 décembre 1848 désigne le candidat conservateur Louis Napoléon Bonaparte ; Cavaignac écarté, les républicains modérés disparaissent, laissant la voie libre au parti de l'ordre (coalition de légitimistes, d'orléanistes et d'anciens modérés) formant le nouveau gouvernement. Devant une partie de la constituante qui n'accepte pas de soutenir un ministère qu'elle ne reconnaît pas, Barrot, un modéré rallié qui dirige le gouvernement, décide d'anticiper la date de sa dissolution aux 13 et 14 mai 1849. Commence alors une campagne électorale pour les élections législatives, opposant deux grandes tendances : le Comité démocrate socialiste (les « démoc-soc » ou « montagnards ») et le parti de l'ordre.
Face à cette propagande qui dispose de moyens de pression sur les électeurs, les démocrates socialistes mènent une campagne de terrain : les sociétés secrètes républicaines apparaissent dans les campagnes, de multiples comités locaux relayés par une presse efficace qui se diffuse dans le monde rural (comme en témoigne le journal La feuille du Village), parviennent à faire connaître leur programme électoral, qui est le document dont nous disposons et qui date du 5 avril 1849.
On peut alors se demander comment tentent-ils de séduire un électorat qui vient de les repousser lors de la précédente expérience au suffrage universel. Comment essayent-ils de convaincre une France massivement rurale avec des villes ouvrières ?
[...] Amélioration du sort des soldats et des sous-officiers. Abolition de la conscription le programme réclame l'égalité dans l'accès militaire et donc que les conditions de ressources soient abolies par exemple avec la perception d'une solde par les soldats, ainsi l'armée serait ouverte à tous les citoyens même les plus modestes. La fin du service militaire est également annoncée sûrement, car celui-ci est injuste avec son système du tirage au sort et, car les plus riches peuvent payer pour se faire remplacer et ne pas être réquisitionnés pour 6 ans. [...]
[...] Mais ils soulignent bien qu'ils veulent une évolution démocratique, car peut être redoutent ils, que le suffrage universel soit vidé de toute sa substance comme sous Napoléon Ie où l'exécutif n'avait cessé de se renforcer et le choix initial du citoyen n'avait plus aucune portée : en effet millions de citoyens de plus de 21ans élisaient notabilités communales qui désignaient notabilités départementales qui choisissaient 6000 notabilités nationales parmi lesquelles l'Empereur nommait 80 sénateurs chargés de trouver les 100 membres du Tribunat et les 300 députés du corps législatif. On comprend donc pourquoi les démocrates socialistes insistent sur le mot direct, d'autant plus que circulent déjà des rumeurs de coup d'Etat par le président que l'on associe vite à son oncle. Cette volonté de souveraineté du peuple s'accompagne naturellement du soutien aux autres peuples comme le montre le programme aux l. 62-63 : Respect des nationalités. [...]
[...] Dès le 22 juin, les quartiers populaires de Paris commencent à s'agiter et l'insurrection est maîtrisée le 26 au soir. A ce moment, la République sociale de février 1848 avait vécu, et la bourgeoisie reprend le contrôle de la vie politique et la majorité du pays s'abandonnait à une psychose de peur sociale. Les modérés avaient soulevé la haine des ouvriers en réprimant l'insurrection. Dans le programme la promesse d'un travail pour tous doit donc fortement séduire les ouvriers. Et tous les droits qui sont annoncés dans ce programme, participent à l'idée d'une société égalitaire séduisant aussi les paysans. [...]
[...] Mais lorsque qu'il n'y a pas de véritable de démocratie ou lorsqu'il y a le suffrage censitaire, c'est une minorité qui choisi le fonctionnement de la société. Or cette minorité est celle qui concentre les capitaux (la bourgeoisie aisée), donc pour eux le programme n'est pas satisfaisant, car ils n'auront plus le monopole du pouvoir. Le programme s'adresse donc peut être plus à ceux qui ont pu être frustrés de ne pas voir leurs revendications prises en compte : les ouvriers et les paysans. Voyons maintenant quelle société est envisagée pour ce peuple souverain. II . [...]
[...] Des institutions accessibles Selon ce programme, le peuple pourra donc s'exprimé et décidé mais le programme veut une réelle souveraineté des citoyens et affiche sa volonté démocratique comme on le voit aux l avec dans le sens démocratique, organisation démocratique, réorganisation démocratique Ainsi, c'est le gouvernement de tous qui est annoncé. Aux l à 31, organisation démocratique des services publics. Conditions d'admissibilité : garantie de capacité ; indépendance du fonctionnaire en dehors de sa fonction. Ici les démocrates socialistes condamnent le fait que seule une partie de la population puisse accéder aux fonctions publiques, et annoncent l'égalité de tous les Français dans l'accès civil. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture