La constitution de 1848 établissant un pouvoir égal à l'exécutif et au législatif, est cause de nombreux conflits entre l'Assemblée nationale et le Prince-Président. Cette lutte continuelle entre des intérêts conservateurs revendiqués par une Assemblée qui se réclame du « parti de l'Ordre » et Louis Napoléon, fervent héritier de la révolution de 1789 ne peut que s'achever par un coup d'Etat, puisqu' aucun des deux pouvoirs ne peut renverser l'autre légalement. Le texte qui nous est présenté ici fait partie des proclamations imprimées d'urgence le matin du 2 décembre 1851, écrites par Louis Napoléon ; il y explique l'urgente nécessité de ce coup de force tout en annonçant un plébiscite pour la mise en place de nouvelles institutions fidèlement inspirées de la tradition bonapartiste. Ainsi, en faisant appel à un discours à la fois bonapartiste, républicain, et autoritaire, Louis Napoléon tente de convaincre le peuple français qu'il est en train de subir une crise politique insoutenable et qu'il est le seul à pouvoir l'en sortir.
[...] Il s'agit en réalité, des intérêts personnels de Louis Napoléon et de ses ambitions ; le prince souhaitait obtenir du législatif l'autorisation de solliciter un deuxième mandat consécutif. Malgré une pétition en faveur de la révision constitutionnelle recueillant plus d'un million de signatures, l'Assemblée n'adopta pas la proposition de révision. Son mandat arrivant bientôt à expiration, le coup d'Etat apparaissait effectivement inévitable et urgent. En conflit perpétuel avec l'Assemblée, Louis Napoléon en profite pour la dénigrer et en faire un foyer de complots par cette expression, il fait référence au complot qui s'est organisé autour du Général Changarnier et de la multiplication des sociétés secrètes de gauche. [...]
[...] C'est pourquoi Louis Napoléon se vante de l'avoir fidèlement observée Cependant la faiblesse du dispositif institutionnel réside dans le fait qu'il crée deux pouvoirs d'égale légitimité, issus l'un et l'autre du suffrage universel direct, mais sans action l'un sur l'autre. Le président ne peut dissoudre l'Assemblée législative et celle-ci ne peut révoquer le président, sauf en cas de haute trahison. Dans ces conditions, en cas de conflit éventuel, il n'est de solution que dans le coup d'Etat. Louis Napoléon se positionne ensuite en tant que victime des calomnies et outrages qu'on lui a fait subir, il s'agit ici des membres du parti de l'ordre qui l'ont considéré comme un pion afin de pouvoir entrer en masse à l'Assemblée et faire valoir leurs idées. [...]
[...] Pendant toute la première partie de ce texte, Louis Napoléon tente de justifier son acte illégal en exposant au peuple français une situation de crise politique grave où les principes républicains dont il est l'héritier sont constamment bafoués. Du début du texte à entre elle et moi 12) Louis Napoléon prend l'Assemblée comme cible première et cause de la situation critique actuelle. Dès les premiers mots le lecteur comprend qu'il s'agit d'une situation d'urgence, cependant aucun évènement affectant directement le peuple ne pourrait justifier de cette urgence. [...]
[...] Mais par la suite une contradiction apparaît évidente : comment peut-on être républicain en même temps que prétendant avéré d'une monarchie héréditaire ? Avec l'idée que seul un pouvoir fort peut réaliser le progrès et qu'un pouvoir collectif ne le pourrait pas ? Après avoir était évasif sur les différentes valeurs qu'il compte défendre durant son règne Bonaparte doit désormais établir un plan politique précis et le soumettre aux voix du peuple (de Elle consiste à la fin). De elle consiste à durable. [...]
[...] Proclamation au Peuple décembre 1851), de Louis Napoléon Bonaparte Pour l'honneur éternel de la pensée humaine, le premier acte du 2 décembre ne fut pas un coup de canon, mais un coup de presse. C'est de l'Imprimerie nationale que partit ce prélude consolateur tels sont les mots de l'historien P. Mayer au sujet des proclamations et décrets qui ont précédé le coup d'Etat du 2 décembre 1851 de Louis Napoléon Bonaparte. Ce dernier, né le 20 avril 1808 et mort le 9 janvier 1873, est le premier président de la République française en 1848 puis le deuxième empereur des Français en 1852 sous le nom de Napoléon III et le dernier monarque à régner sur ce pays. [...]
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