Louis Napoléon Bonaparte, 27 novembre 1848, proclamation électorale
Voici un commentaire de texte en trois parties qui fournit une démonstration sur les moyens que Louis Napoléon Bonaparte utilise pour séduire le peuple français, lors de sa proclamation électorale le 27 novembre 1848. On découvre alors deux facettes de l'homme qui règnera sur la France pendant plus de deux décennies.
[...] Ils le qualifient de peu instruit et espèrent l'utiliser pour gouverner par son intermédiaire. Louis- Napoléon Bonaparte les appelle même à lui : en conviant à l'œuvre, sans distinction de parti, les hommes que recommandent à l'opinion publique leur haute intelligence et leur probité (lignes 57-58), il veut qu'ils se sentent concernés dans sa campagne. Autant de mesures qui s'avère être des promesses s'accordant mal avec les récits antérieurs du prince. En effet il se disait plutôt l'ami des travailleurs ; d'ailleurs nous retrouvons, à travers cette proclamation, des éléments qui le certifient : pourvoir à la vieillesse des travailleurs par des Institutions de prévoyance (lignes 30-31) ainsi qu' introduire dans nos lois industrielles les modifications qui tendent non à ruiner le riche au profit du pauvre mais à fonder le bien-être de chacun sur la prospérité de tous (lignes 31-33). [...]
[...] Il s'avère que Louis-Napoléon Bonaparte porte un discours bien loin de ses propres idées et va même à l'encontre de certaines, surtout en ce qui concerne l'Assemblée pour qui il voue une haine inconditionnelle. De plus, nous discernons à travers cette proclamation un esprit belliqueux qui se traduit par un héritage de Napoléon 1er. Ces belles paroles sur l'Assemblée et la République sont nos premières interpellations face au discours. Aux lignes 9 et 10, il débute en promettant de rester fidèle aux devoirs que m'imposeront vos suffrages et les volontés de l'Assemblée pour joindre à cela, sa dévotion à l'affermissement d'une République (ligne 13). [...]
[...] En effet il tente de les séduire et nous voyons alors se dessiner, au long du discours, des promesses totalement divergentes. D'une part il prend en compte les exigences formulées par le parti de l'ordre, c'est-à-dire, protéger la religion, la famille et la propriété : accorder les libertés des cultes et de l'enseignement, et réduire l'ingérence de l'Etat dans la vie économique. D'autre part, il se dit l'ami des travailleurs et leur promet la sécurité de la vieillesse et l'emploi. [...]
[...] Même si lui-même aspire à la grandeur de la France par les conquêtes. Il séduit ainsi le peuple en le trompant, avec un air naïf mais protecteur et surtout un bagage de belles promesses divergentes. Ce n'est que par la suite que la France va percevoir l'autre face de Louis-Napoléon Bonaparte ; il va progressivement changer son gouvernement et son coup d'Etat de décembre 1851 qui replonge la France dans l'empire, l'entraîne à nouveau à promulguer des idées divergentes sur l'émancipation des nationalités. BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux -D.BARJOT, J-P. CHALINE, A. [...]
[...] Si la France doit défendre son honneur, elle se battra, et c'est bien ce qu'entend Louis-Napoléon Bonaparte. Le discours qu'il prône lors de cette campagne électorale n'est donc pas sincère puisqu'il va à l'encontre de ses principes et idées, notamment sur le régime et l'armée. Cela étant calculé dans le but d'apprivoiser le maximum d'électeurs, il met ainsi toutes les chances de son côté pour être élu prochainement. Dans cette proclamation électorale, Louis-Napoléon Bonaparte s'affiche comme un héros, prêt à braver n'importe quelle difficulté dans le but de sauver le peuple français du désordre passé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture