Les travaux d'Ernest Labrousse, en 1950, ont mis en évidence que le 19e siècle en Europe fut propice à une révolution économique.
Nous sommes en présence d'une description de M.A Lecoq, dessinateur dans les ateliers de construction de Seraing, et auteur de plusieurs estampes. Seraing, est une ville située près de Liège en Belgique. Lecoq y vante les mérites de son entrepreneur, John Cockerill (1790/1840) ainsi que la prospérité économique de son entreprise. Cette description élégiaque est une illustration tirée du Plan de l'établissement de la société anonyme, datée de 1847. Plus précisément, l'objectif du document est de militer en faveur du rapatriement en Belgique du corps de Cockerill décédé à Varsovie en 1840.
Le document s'inscrit dans un vaste contexte. En effet, la Belgique, est plus précisément la région de Liège a toujours été un endroit propice à l'innovation étrangère. Au 18e siècle et 19e siècle, la région liégeoise accueille des techniciens britanniques qui fuient la crise économique anglaise, comme ce fut le cas de William Cockerill, père de John Cockerill. Seraing est un pôle minier de première importance. C'est avec William Cockerill que Seraing devient la capitale de l'acier, par le biais de la « méthode wallonne ». Le principe consistait à passer du minerai à la fonte et ensuite de la fonte au fer, que l'on exportait vers la Suède, l'Allemagne et l'Angleterre. Enfin, un constat non négligeable peut être évoqué. En effet, nous pouvons mettre en avant l'idée que la famille Cockerill et plus particulièrement William Cockerill sont des produits de la révolution industrielle anglaise. En effet, William Cockerill est entouré d'une pépinière d'inventeurs comme John Kay, qui en 1733 mit au point une « navette volante » pour remplacer la navette à main des premiers métiers à tisser.
Dans quelle mesure l'activité de John Cockerill constitue-t-elle un pôle économique de première importance ?
[...] En effet, une locomotive belge de 25.000 francs doit acquitter 5.000 francs de droits de douane pour entrer en Allemagne. Les commissaires envisagent aussi les perspectives d'avenir: 12.500 actions à 1.000 francs chacune seraient réparties entre les créanciers dans la proportion de de leurs créances. Cette éventualité est écartée car la société anonyme prendra pleinement le déficit à sa charge. Le 20 mars 1842, un Arrêté Royal sanctionne la formation de la Société Anonyme pour l'exploitation des établissements de John Cockerill Léon Willmar et Barthold Suermondt, neveux par alliance de Cockerill, Pierre Wéry, un des principaux collaborateurs et Victor Terwangne sont les premiers administrateurs de la société nouvellement constituée. [...]
[...] En 1827, la ligne Saint Etienne-Andrezieux est créée afin d'écouler les stocks de charbon. Enfin, en 1836, la loi Thiers stimule davantage le chemin de fer, en créant des voies au cœur des milieux ruraux. Une loi qui stimule l'économie nationale car la production de fonte augmente de entre 1830 et 1840. Dès lors, nous comprenons mieux toute l'importance que revêt la diversité des infrastructures présentes à Seraing:afin de mieux répondre à une demande de plus en plus accrue. Une demande satisfaite par l'amélioration qualitative des procédés de fabrication avec le développement du puddlage et du coke. [...]
[...] Enfin, le document revêt une grande importance. En effet, comme nous l'avions souligné en introduction, le but de cette description élégiaque est de militer en faveur du rapatriement à Seraing du corps de Cockerill, décédé à Varsovie est-il vrai que les restes de Cockerill reposent à Varsovie ? N'est-ce pas à Seraing que devrait s'élever son tombeau ? Dès lors, cette revendication passe par une forme de contemplation, faisant de Cockerill un personnage exceptionnel unissait à une âme noble et généreuse les qualités qui distinguent les hommes supérieurs tout le monde se sentait à l'aise auprès de lui, les ouvriers le regardaient comme un père En effet, l'auteur met en avant le paternalisme de Cockerill. [...]
[...] Les deux fourneaux constituent pour Cockerill, des outils indispensables. En 1837, ils consommaient en minerais: de tonnes, en coak: tonnes et en castine de tonnes. Les matières premières qui alimentent cette usine sont retirées en très grande partie de la province de Liège. Le minerai de fer provient des exploitations que le demandeur fait ouvrir. Le combustible, lui est fourni par les houillères Henri-Guillaume et Collard. A côté de cette pièce maîtresse, Cockerill aménage une fabrique de fer une installation d'affinage de la fonte, achevée en 1824, produisant 140 tonnes de tonnes/jour. [...]
[...] Le choix des commissaires se porte sur Victor Bellefroid, avocat et juge au tribunal de commerce, Lambert Elias:créancier de Cockerill qui s'est occupé des affaires bancaires, Nagelmakers:banquier, Pirlot:négociant, Soyez:délégué du gouvernement, et Van Hulst, avocat. Ces personnes, devront, en collaboration avec Cockerill faire tous les actes d'administration et de liquidation, même d'alénier les voies mobilières et immobilières dépendant de l'actif général. Au cours de leur mission, les commissaires constatent que les usines de Seraing sont le creuset de l'emploi avec plus de 3.000 ouvriers. De même, ils constatent que le niveau des commandes est bas, mais c'est seulement dans la mesure où les clients diminuent leurs commandes. [...]
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