Fiche de lecture du livre: "Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère", il s'agit en même temps d'un article sur la famille au XIXe siècle à travers plusieurs thèmes : le mariage, la séparation de corps, la religion, la mortalité, agrémenté de données historiques.
[...] On apprend en effet que le père de Rivière avait pour habitude d'aller chanter à l'église (dans les choeurs) et aussi qu'il reçut une éducation très portée sur la religion. Mme. Rivière entretien aussi dans une moindre mesure des rapports avec la religion. Et pas forcément dans une optique de piété. On vient de le voir, elle allait se confesser au vicaire en faisant passer son époux pour mauvais. En d'autres termes, elle se soustrait à la morale chrétienne puisqu'elle va jusqu'à mentir à son confesseur. [...]
[...] Le père de Pierre Rivière cherche à se marier afin d'éviter le service militaire. L'amour n'est pas le moteur de la rencontre et du mariage, l'union se base sur d'autres critères : la viabilité économique et l'endogamie mon père fut demander Victoire Brion, les ages et les fortunes s'adonnaient à peu près, elle lui fut promise (p.90). Il s'agit bien d'un mariage arrangé comme il était d'usage à l'époque. L'union n'est possible qu'avec le consentement des parents des futurs mariés. [...]
[...] Le livre relate en effet plusieurs passages ou Pierre Rivière prend un malin plaisir à crucifier et à immoler des oiseaux ou des batraciens. On peut donc voir dans le caractère violent des parents un premier pas vers l'extrême violence de l'acte criminel du fils, qui rappelons le, a usé d'un outil pour trancher en plusieurs endroits le corps de sa mère, de sa soeur et de son frère. Cette violence est transcrite dans les procès-verbaux des médecins: une immense quantité de sang se trouve répandue autour de la tête, le cou du côté droit et la partie antérieure, ainsi que la face, sont tellement hachés que les vertèbres cervicales sont entièrement séparées du tronc . [...]
[...] La famille Rivière apparaît ici comme étant au paroxysme de la division. Le père et la mère, moteurs de la famille semblaient incapables de se comprendre et de communiquer. Ces disputes à propos de l'administration des terres étaient peut-être explicables en partie par le contexte économique difficile des campagnes françaises du 19ème siècle. Nous savons que c'était une période de flambée du prix de la terre et que par conséquent les cultivateurs avaient tout intérêt à trouver une personne pouvant louer la terre au prix le plus élevé possible. [...]
[...] Les lignes suivantes viennent nuancer notre propos. On voit en effet les amis de Rivière père lui proposer un soutien financier pour l'aider à surmonter cette épreuve, ainsi: tous lui offrir de l'argent pour s'arranger et ne pas vendre cette terre On voit bien que contrairement à notre première impression énoncée juste au -dessus, il existait une véritable solidarité et une forte volonté d'entraide au sein de la classe paysanne. Voici un autre exemple de conflit nécessitant un recours à la justice. [...]
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