Afrique médiéval.
Commentaire de texte sur le pélerinage d'Idris à la Mecque par l'historien Al Gazali.
[...] De même, rendant compte des différences de pratiques dans les rituels honorifiques traditionnels rendus entre souverains, l'historien observe, à travers la conduite du souverain Sefuwa, le non-respect et le "mépris" pour l'amabilité et l'hospitalité de la "plus haute autorité d'Egypte". Il s'atatche, en outre, à décrire avec force la courtoisie des égyptien, relayant l'hospitalité de l'inspecteur ou des amirs, intendants du vice-sultan d'Egypte. Il transcrit, non nseulement un véritable choc culturel mais plus encore une arrogance supposée au souverain Sefuwa qui "Lorsqu'il fut arrivé auprès de lui, il ne fut pas comblé avant de lui avoir tendu la main [ n'agissant que, "selon le rang des notables" rencontrés. [...]
[...] Si le récit du pélerinage religieux du sultan Idriss b. Ali se pare de rôles politiques dans une Afrique aux rivalités et puissances claniques prégnantes, il met également en lumière la place stratégique des échanges commerciaux, intrinsèquement mélés au Hadj. En effet, Islam et négoce sont liés depuis le VIIe siècle (Arditi ; Kane et Triaud, 1998) car si le commerce caravanier permit la diffusion de l'islam notamment au sud du Sahara, l'islam offrit, en retour, un cadre favorable aux transactions, ouvrant des possibilités d'échanges de produits exotiques dans des régions d'Afriques très reculées et cimentant un réseau de marchands unis par des valeurs morales communes (Grégoire et Labazée, 1993). [...]
[...] Il se fait, par ailleurs, accompagné dans son pélerinage par des rois moins puissants mais présentés comme alliés. Ainsi, en est-il du roi de Bulala qui "n'a pas comme Idris une renommée considérable". Idriss "est le plus grand des rois du Takrur et son royaume est le plus immense d'entre eux », on lui rend, par conséquent une série d'hommages protocolaires équivalents qui, tous, disent de sa puissance et de son influence. Ainsi, « Lorsque Ali Pasha d'Egypte, fut informée de son arrivée, il fit préparer pour lui une assemblée de ses particuliers [pour son service] et les plus grands [de ses officiers] pour le rencontrer dans le vieux Caire » (ligne trahissant l'importance du personnage et son influence jusque dans l'Est africain. [...]
[...] Par la suite, de nombreuses traces révèlent l'existence d'une administration chargée de la rédaction de lettres, d'actes juridiques et de documents officiels, dans un contexte où le papier, importé d'Italie, était rare et où le climat rendait sa conservation difficile.Le xvie et le xviie siècles voient également l'apparition d'une littérature bornouane en langue arabe. Par ailleurs, il parait intéressant d'observer que ce récit se situe à la toute fin de l'âge d'or ottoman puisque la mort de Soliman le Magnifique en 1566 signera l'avènement de son déclin dans toute l'Afrique. Bibliographie: - LAFI Nora, L'Empire ottoman en Afrique : perspectives d'histoire critique. [...]
[...] Alors il sélectionna trois chevaux dans son haras parmi les plus beaux et les plus chers". L'observateur cairote finit son récit en précisant que "Le pacha lui en fit donc cadeau et (Le sultan Idriss) repartit ainsi honoré dans son pays". Ce dernier élément trahit les intentions et visées des sources arabes, qui veillent à présenter ici l'image d'une Egypte-hôte, carrefour des rencontres et des affaires depuis le Moyen-Age, habituée aux transactions commerciales et familières des rencontres multiconfessionnelles, qui par delà les échanges, conserve des valeurs propres, berceau de son influence et de son maintien stratégique dans les différentes partitions géopolitiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture