Paul Noirot est l'auteur de « Staline et la fraternité des peuples libérés ». Cet article fut publié dans la Nouvelle Critique d'avril-mai 1953. A partir de ce seul fait, nous pouvons directement supposer que l'auteur de l'article en question est partisan du mouvement communiste et qu'il a l'appui du PCF, puisque La Nouvelle Critique est une de ses revues officielles. Paul Noirot est effectivement communiste, puisqu'il était à l'époque membre de trois sections de travail du Comité Central même.
Nous sommes en pleine guerre froide. C'est notamment le temps du Mouvement de la Paix, mouvement mondial et instrument de la pax sovietica, créé en 1948 en France sur une initiative de Charles Tillon, responsable communiste français, pour protester contre la guerre en général et dans les années qui nous intéressent contre la guerre de Corée, la présence (militaire) américaine, la CECA , le réarmement allemand, la CED en particulier. D'ailleurs l'auteur n'hésitera pas à critiquer avec véhémence ces mêmes thèmes, que nous aborderons plus loin. Le PCF, dans les années 1950, est, on le voit, très proche de la politique soviético-stalinienne. Paul Noirot défendra celle-ci avec ardeur et confiance absolue, suivant et exprimant dans cet article la « ligne » du Parti.
[...] Au sein même de l'URSS, Union des républiques socialistes soviétiques, il y avait au total plus de peuples différents,[51]et on ne peut pas dire que beaucoup de libertés leur furent accordées, ni des droits égaux. On se souviendra toujours des déportations massives de peuples, appelées peuplements spéciaux phénomènes politiques qui furent un excellent moyen de diviser les peuples en attisant entre eux des haines artificielles, où les plus opprimés étaient ceux qui avaient un lien, direct ou indirect, avec l'étranger.[53] À la fin de sa vie, lors du procès des blouses blanches,[54] Staline pensait même à une déportation de tous les Juifs, accusés de comploter contre sa vie et contre l'Union Soviétique. [...]
[...] Et qu'ainsi on va fournir à Krupp de la chair à canon et à Rockefeller la piétaille d'une guerre atomique, nous voyons que toute trace de réalisme est effacée par un besoin de polémique et de propagande, visant essentiellement l'Amérique, grand adversaire de l'URSS, et sous-estimant largement le sincère désir de ces hommes, véritables pères de l'Europe, d'en faire un monde meilleur. Ce texte est bien un produit stratégique démontant une fois de plus la crédibilité du PCF et de ses intellectuels, réduits à une guerre idéologique, celle de la guerre froide. [...]
[...] (1947-1958), Armand Colin TELO, Mario, L'État et l'Europe, Histoire des idées politiques et des institutions européennes, Editions Labor VERDES-LAROUX, Jeannine, Au service du Parti, le parti communiste, les intellectuels et la culture (1944-1956), Fayard/ Éditions de Minuit VIGREUX, Jean, WOLIKOW, Serge, Cultures communistes au XXe siècle, Editions La Dispute Liens Internet JEANNENEY Jean-Noël, ancien ministre, président de la bibliothèque nationale de France, Jean Jaurès fonde L'Humanité le 19 avril 1904, http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2004/lhuma.htm ENCARTA, Parti communiste: résultats électoraux depuis 1945, http://fr.ca.encarta.msn.com/encnet/refpages/RefMedia.aspx?refid=102619167 European Navigator the history of a united Europe on the internet http://www.ena.lu/ Liberté, Égalité, Fraternité http://www.elysee.fr/elysee/francais/les_symboles_de_la_republique/liberte _egalite_fraternite/liberte_egalite_fraternite.21115.html Notons que son vrai nom est Henri Blanc. NOIROT, Paul, Staline et la fraternité des peuples libérés, in La Nouvelle Critique, avril-mai 1953 Voir infra Du PCF; le Comité Central étant l'organe dirigeant et décisionnel. [...]
[...] La critique interne Leur politique est faite de conspirations, d'intrigues, de corruption, d'oppression, de chantage et de constant appel à la guerre qui n'en est que le prolongement. Pourquoi Noirot écrit-il cela dans son texte? En analysant cette phrase, nous voyons que hors contexte, elle pourrait concerner n'importe quel pays, puisqu'elle peut être l'adage de toute opposition politique contre le pouvoir officiel, qu'elle soit réformatrice, conservatrice, ou révolutionnaire (notre cas). Aujourd'hui nous pourrions même dire que le régime communiste en URSS était fait ainsi.[43] C'est donc une forme banale de propagande et de décrédibilisation de l'adversaire. [...]
[...] ANONYME, "Au moment où va s'ouvrir à l'Assemblée nationale le débat sur le plan Schuman - Une lettre du Mouvement de la Paix aux députés", in L'Humanité Décembre 1951, 2256; 48e année, p DESANTI, Dominique, Les Staliniens, Une expérience politique 1944/56, Marabout p.355-358 Cfr. par ex. titre de l'ouvrage de DESANTI, Dominique, Les Staliniens, Une expérience politique 1944/56 GUIAT, Cyrille, The French and communist parties, Frank Cass p.60 Voir infra FURET, François, Le passé d'une illusion, Éditions Robert Laffont p.464 MATONTI, Frédérique, op.cit., p.9 GUIAT, Cyrille, op.cit., p.59 VERDES-LAROUX, Jeannine, Au service du Parti, le parti communiste, les intellectuels et la culture (1944-1956), Fayard/ Editions de Minuit p.179 Puisqu'il existait d'autres publications officielles, telles que l'Humanité, quotidien du PCF. [...]
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